La protection des chefs d’entreprise – incluant les dirigeants d’entreprise et les indépendants – est souvent un sujet sous-estimé, parfois même négligé – et ce, par manque d’information la plupart du temps. Pourtant, la prévoyance reste essentielle pour se prémunir des aléas de la vie (incapacité, invalidité, décès) pouvant engendrer des répercussions sur leurs finances personnelles et la pérennité de leur entreprise avec un impact, de fait, également sur leurs proches.
D’après le sondage OpinionWay pour Swiss Life, réalisé en mai dernier, l’on constate que 4 dirigeants d’entreprise sur 5 craignent de ne pas pouvoir régler les frais généraux de leur entreprise en cas d’arrêt de travail et que 3 dirigeants d’entreprise sur 4 se sentent vulnérables face à un événement de vie grave, ainsi que 2 indépendants interrogés sur 3.
Les résultats révèlent aussi que 81 % des dirigeants d’entreprise et 60 % des indépendants craignent de ne pas pouvoir régler les frais généraux de leur entreprise s’ils étaient amenés à s’arrêter de travailler ; respectivement 84 % et 70 % craignent ne pas pouvoir subvenir aux besoins de leur famille ; 75 % des dirigeants d’entreprise se sentent vulnérables en cas d’événement de vie grave, c’est le cas de 69 % des indépendants ; 51 % des dirigeants d’entreprises ne s’estiment pas assez couverts pour que leur entreprise puisse poursuivre son activité en cas de décès, 43 % contre un arrêt de travail suite à un événement de vie brutal, et 41 % à cause d’une maladie ; 56 % des indépendants ne s’estiment pas couverts face à un événement de vie brutal et 54 % en raison d’une maladie qui les obligerait à s’arrêter de travailler.
Vulnérables face aux risques de la vie ?
Les dirigeants d’entreprises (de 1 à 49 salariés) et les indépendants sont fortement inquiets face aux risques qui pourraient les amener à s’arrêter de travailler. Ainsi, 85 % des dirigeants redoutent un événement de vie brutal, et 82 % une maladie, avec un sentiment d’anxiété particulièrement élevé. S’ils se montrent un peu moins anxieux, les indépendants craignent davantage de devoir s’arrêter à la suite d’une maladie (73 %) ou un événement de vie brutal (70 %). Ces inquiétudes sont présentes chez les plus jeunes, à la fois pour les dirigeants : 92 % de moins de 35 ans inquiets face à un événement de vie brutal, 86 % concernant la maladie ; et pour les indépendants : 81% des indépendants de moins de 50 ans notamment craignent de ne pouvoir subvenir aux besoins de leur famille.
Ces craintes entraînent des sentiments anxiogènes à l’idée de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de la famille (84 % pour les dirigeants d’entreprise et 70 % pour les indépendants), et de ne pas pouvoir assumer les frais généraux de leur entreprise (respectivement 81 % et 61%).
Vulnérables en cas d’arrêt de travail ?
75 % des dirigeants d’entreprise se sentent vulnérables en cas d’événement de vie grave, c’est aussi le cas de 69 % des indépendants. Ce sentiment de vulnérabilité s’explique notamment par le fait que dans la majorité des cas, les finances des dirigeants d’entreprise et des indépendants ne leur permettent pas de supporter un arrêt de travail prolongé (pour 52 % des dirigeants d’entreprise, et 54 % des indépendants).
Les craintes sont un peu moins fortes concernant la famille et les proches, 71 % des dirigeants d’entreprise considèrent être bien protégés en cas d’incapacité ou d’invalidité, mais cette part est plus faible chez les indépendants (61 %) – cela pouvant d’expliquer par leur statut de travailleur non salarié.
Méconnaissance des options de garantie
Les chefs d’entreprises (incluant les dirigeants d’entreprise et les indépendants – quel que soit leur âge) se sentent vulnérables face aux aléas de la vie (incapacité - invalidité - décès) car ils ne sont pas suffisamment informés des options de garanties au sein d’un contrat –qui vont au-delà des simples indemnités journalières (IJ).
56 % des indépendants ne s’estiment pas suffisamment couverts face à un événement de vie et 54 % au regard d’une maladie qui les obligerait à s’arrêter de travailler. Ce déficit de couverture est plus marqué s’agissant de la poursuite de leur activité suite à leur décès : un indépendant sur deux (49 %) se déclare pas du tout couvert face à cette situation. La famille ne semble pas davantage protégée : 44 % seulement des indépendants (dont 14 % seulement de oui, tout à fait) ont le sentiment d’être couverts s’ils ne peuvent plus subvenir aux besoins de leur famille.
Le sentiment de protection est un peu plus fort chez les dirigeants d’entreprise du fait de leur statut de salarié ; ils peuvent bénéficier des avantages inhérents. 51 % ne s’estiment cependant pas couverts pour que leur entreprise puisse poursuivre son activité en cas de décès, 43 % contre un arrêt de travail à cause d’événement de vie brutal, et 41 % en raison d’une maladie. Enfin, 39 % ont le sentiment de ne pas être bien couverts contre le risque de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de la famille.
Par ailleurs, ce sentiment de ne pas être couvert face à tous ces risques est renforcé par le fait qu’une part importante des dirigeants d’entreprise et des indépendants ne se sent pas suffisamment informée des garanties dont elle pourrait bénéficier grâce à la mise en place d’une couverture en prévoyance : c’est le cas 47 % des dirigeants d’entreprise et de 48 % des indépendants.
Pour Pierre François, directeur général de Swiss Life Prévoyance et Santé, « […] nous devons faire de la pédagogie car il y a une méconnaissance des options possibles au sein d’un contrat de prévoyance ; les options vont bien au-delà des simples indemnités journalières– d’autres types de garantie existent telles que la rente conjoint, la rente éducation, les frais généraux et l’option “maladie grave” permettant de prélever une certaine somme sur le capital-décès… »
Ce sondage traduit un déficit de connaissance des contrats de prévoyance, et un fort besoin d’accompagnement des CGP ou des assureurs.