Keren Finance complète sa gamme de fonds, qui comprenait déjà deux supports obligataires, avec Keren Crédit ISR, un produit de crédit européen avec un prisme ESG.
C’est lors d’une vidéo-conférence que Clément Duval, directeur commercial France, et Benoit Soler, gérant obligataire, crédit et taux, chez Keren Finance, ont présenté leur nouveau fonds, Keren Crédit ISR. Son gérant cherchera à battre l'indice Bloomberg Barclays Euro Aggregate Corporate Total Return, sur des durées supérieures à trois ans, en intégrant une analyse extra-financière. "Notre objectif consiste à identifier les sociétés leaders sur des marchés offrant de la visibilité sur la croissance future, a indiqué Benoit Soler. Nous sommes convaincus que l'éthique managériale et le respect par les émetteurs d’un cadre socialement responsable permet de générer des performances positives sur le long terme."
Les critères extra-financiers deviennent une clé d'investissement obligatoire pour l'industrie financière. Les experts de Keren Finance, qui se veulent proches des entreprises, ont fait observer que 2020 et la crise sanitaire n’ont fait que renforcer cet état de fait et que le lien entre "durable" et "performance" que des études empiriques ont mis en évidence va s'accentuer. Keren Crédit ISR comprendra des obligations privées "investment grade" et, jusqu’à 35 % du portefeuille, "high yield". Il y a une demande importante pour les green bonds et les social bonds, avec de fortes sursouscriptions sur le marché primaire (en moyenne de 5 à 8 fois l'offre). Un émetteur comme H&M promet même un coupon supplémentaire en cas de non-respect de ses engagements.
Un scoring sur la base de 25 indicateurs
Keren Crédit ISR évoluera au sein d'univers d'investissement caractérisé par la prise en compte de 25 indicateurs (6 sur l'environnement, 11 sur le social, 8 sur la gouvernance). Le gérant appliquera un filtre qualitatif et utilisera des critères d’exclusion (tabac, armement non conventionnel, atteinte aux droits humains…). Son panel couvre 650 émetteurs (Bolloré, Kering, Rubis, Spie, Vallourec, pour ne citer que les mieux notés sous l’angle ESG). La sensibilité du portefeuille, qui regroupe une cinquantaine de lignes, s’échelonnera de -2 % à +5 %. Actuellement, le rendement actuariel est de 1,45 % à maturité, avec une duration de 5 ans. "Les moteurs de performance, a précisé Benoit Soler, sont le portage, le positionnement sur la courbe des taux, la gestion des spreads, le timing d’entrée et de sortie du marché ou encore, marginalement, les emprunts convertibles."
Le fonds est piloté de façon défensive, avec un indicateur de risque de 3 (sur une échelle de 1 à 7). Il comporte trois classes de part (C, I et EB), assorties chacune de frais de gestion spécifiques : 1 % pour le retail, 0,50 % pour les institutionnels, à partir de 50.000 €, et 0,35 % pour les partenaires de la première heure (part "early bird"), jusqu'au 30 juin prochain, avec un ticket d'entrée de 1 M€ (mais, pour eux, la commission ne sera pas majorée ensuite en cas de nouvelles souscriptions).
ML