Avec 230 000 m2 de locaux d’activités commercialisés depuis le début de l’année (hors data center), la demande placée en Ile-de-France affiche un retrait d’environ 15 % par rapport au premier trimestre 2023, révèlent les indicateurs Immostat, commentés par BNP Paribas Real Estate. Cependant, certains segments de marché restent solides. « Malgré des conditions de financement contraignantes (taux d’emprunt, niveau de fonds propres demandé…) et une forte augmentation des prix ces trois dernières années, les ventes de locaux d’activités, qui représentent 40 % du volume du premier trimestre, sont en hausse de 10 %. A l’inverse, les prises à bail accusent un retrait de l’ordre de 25 % par rapport à l’année précédente », précise Elodie Marchand, codirectrice du pôle industriel de BNP Paribas Real Estate Transaction France.L’offre neuve résisteA l’instar des ventes, le neuf résiste bien. « En raison de la livraison de plusieurs parcs d’activité, si l’offre neuve représente 500 000 m2 (soit près de 30 % de l’offre à un an), elle pourra bénéficier de l’attrait des utilisateurs qui reste fort pour les bâtiments de dernière génération. En effet, la bonne commercialisation de ces parcs, en ligne avec la moyenne quinquennale, a permis d’absorber une partie de ce stock », commente Elodie Marchand.Ce qui n’est pas le cas de l’offre de seconde main qui, faisant suite à la baisse de ses volumes commercialisés (- 20 %) conjuguée à la libération par les utilisateurs d’un certain nombre de locaux, voit son stock d’offre disponible augmenter de 10 % en trois mois. Au total, 234 millions d’euros ont été investis sur cette classe d’actifs depuis le début de l’année, en baisse de 30 % par rapport au premier trimestre 2023. Ce chiffre est néanmoins à relativiser par rapport à la moyenne des cinq dernières années qui ne fait l’objet que d’une diminution de 17 %.Tassement inédit du taux primeAprès plusieurs décompressions successives, le taux prime se tasse pour la première fois depuis trois ans et atterrit autour de 5,35 %. Ce taux correspond à des transactions actées et reflète des taux négociés environ quatre à six mois plus tôt.« Malgré les prévisions de baisse des taux directeurs de la BCE (Banque centrale européenne) qui pourrait intervenir dès le mois de juin, nous n’anticipons pas de nouvelle compression du taux prime à court terme, car le marché aura besoin au préalable de se stabiliser », annonce Elodie Marchand.