La transmission patrimoniale est un sujet clé touchant à la fois à l’intime et au financier, aux valeurs morales et philanthropiques. Dans ce cadre, la Banque Neuflize OBC a mandaté le cabinet Asterès pour mieux appréhender la place de l’héritage dans le patrimoine et plus spécifiquement le comportement ainsi que les perceptions des familles et entrepreneurs en la matière.
Sur un plan financier, les choix fiscaux français reflètent la recherche d’un compromis entre réduction des inégalités et préservation de l’héritage. Cela s’avère un enjeu d’autant plus crucial que, lors des quinze prochaines années, auront lieu les plus importants transferts de patrimoine intergénérationnel de l’histoire. Un mouvement qui s’explique par l’accumulation de richesse sans précédent au cours des Trente Glorieuses puis de la valorisation des actifs par la génération issue du baby-boom.
Taux de faillite inférieur
Cette transmission joue un rôle majeur dans l’économie française puisque les entreprises familiales qui composent l’essentiel du tissu économique s’avèrent plus solides que les autres. L’analyse économétrique d’Asterès sur 130 000 entreprises françaises révèle ainsi qu’elles ont un taux de faillite cinq fois inférieur et un résultat net supérieur. Les entreprises familiales se démarquent en effet par une stratégie entrepreneuriale différente, associant pérennité et rentabilité.
Dans ce contexte, la transmission d’entreprise devient un enjeu générationnel. Réussir sa transmission dépasse les simples aspects financiers. La dimension immatérielle, liée aux valeurs, est présente dans les propos recueillis notamment chez les plus jeunes dirigeants interrogés dans le cadre de cette étude.
Sur le versant philanthropique, une certaine vision de l’entreprise progresse. Celle-ci évolue vers une nouvelle finalité qui dépasse le partage de bénéfices entre actionnaires, et devient plus contributrice aux enjeux sociétaux. Nombre de hauts patrimoines se tournent vers le mécénat culturel, social ou environnemental. Derrière cette dichotomie apparaît un biais générationnel : les jeunes entrepreneurs défendent plus facilement une conception moins traditionnelle de l’héritage au profit de transmission de valeurs et de recherche d’impact.