Laurent Durin Monteillet, directeur général adjoint en charge du développement de Claresco, nous présente les perspectives de la société de gestion pour 2021.
Profession CGP : Quel bilan pouvez-vous tirer de l’année 2020 sur les marchés financiers ?
Laurent Durin-Monteillet : En début d’année dernière, donc sans prise en considération de la crise sanitaire, nous avions livré nos perspectives positives sur les marchés actions en prônant, comme toujours, la diversification et la nécessité de ne pas suivre les modes car l’allocation stratégique explique à 70 % la construction d’une performance. Nous étions à l’époque favorables :
- aux Small Caps européennes, qui étaient en retard de revalorisation par rapport aux grandes capitalisations, ce alors qu’elles sont historiquement surperformantes ;
- au marché US, qui représentent plus de 50 % de la capitalisation mondiale et statistiquement positif en année électorales ;
- et à l’immobilier coté compte tenu d’un environnement de taux bas, des décotes sur ANR déjà importantes, et un désendettement amorcé par les foncières…
Pour les Small Caps, notre conseil a été bon : notre fonds Claresco PME a connu une bonne performance l’an passé : + 11,10 % (+ 58 % sur cinq ans au 29 janvier dernier), contre -5,87 % pour le CAC 40 dividendes réinvestis. Les marchés US ont, une fois de plus, connu une large surperformance, notre fonds Claresco USA a délivré une performance positive de +4,86 %, malgré en fin d’année la baisse violente du dollar – que nous ne couvrons pas.
Seule notre troisième conviction, l'immobilier coté, n'a pas résisté aux fermetures des commerces et à la généralisation du télétravail. Cependant, nous restons plus que jamais très positifs concernant ce secteur qui a trop fortement décoté et qui est historiquement la classe d'actif qui offre à moyen long terme une surperformance par rapport aux autres classes d'actifs, nous sommes convaincus d'un rebond violent… Notre fonds Claresco Foncier Valor a, dans ce contexte, affiché une performance négative de -10,21 % surperformant tout de même son indice de référence.
Diversifier ses allocations et savoir tenir ses positions restent des conseils de bon sens, comme nous avons pu le voir l’an passé.
Et quels sont vos conseils pour 2021 ?
L. D.-M. :Aujourd’hui, la question est de savoir si le « rallye » des valeurs technologiques/disruptives les plus chères pourront tenir avec des multiples souvent très élevés… Hormis quelques valeurs, les valorisations ne nous semblent pas excessives pour de multiples raisons, notamment « la possession de l’information »: la data, les données possédées par ces sociétés offrent des perspectives « inimaginables », de surcroît, les taux ne devraient pas remonter en flèche. Le début de cycle nous semble favorables aux valeurs cycliques qui se paient entre dix et douze fois les bénéfices 2021 en Europe et le S&P 500 23 fois les bénéfices 2021. Par ailleurs les dividendes devraient revenir.
En ce début d’année, les indicateurs économiques sont bons, ainsi que les premiers résultats du quatrième trimestre… L’activité économique ne s’arrêtera pas, comme lors du premier confinement, et nous nous attendons à un fort rebond sur le deuxième semestre, même si la question de la rapidité de la campagne de vaccination dictera le rythme de la reprise. La consommation devrait repartir rapidement, tant le niveau d’épargne de précaution est élevé.
Pour 2021, nous sommes toujours favorables au marché des foncières cotées et aux actions en général avec une surpondération sur les petites et moyennes valeurs qui rattrapent leur retard. Les foncières cotées souffrent toujours d’une décote très, trop importante,
Aussi, la techno, l’innovation conservent leur intérêt car elles permettent de se positionner sur les grands changements de tendance porteurs de croissance. Mais ici, il convient d’être sélectif sur les valeurs. Dans ce domaine, nous proposons le fonds Claresco Innovation (+43,12 % l’an passé) lancé en septembre 2019 et qui se positionne sur l’ensemble des secteurs en adoptant une approche fondamentale des valeurs. La stratégie de ce fonds actions internationales consiste à sélectionner des sociétés dont la caractéristique principale est leur positionnement stratégique sur des thématiques d’avenir (technologies de rupture, nouveaux concepts, nouveaux modèles d’affaires, impliquant parfois des transformations importantes que ce soit sur le plan technologique, industriel ou sociétal). Aucun secteur n’est a priori exclu puisque le fonds investit dans des sociétés relevant notamment de secteurs tels que les technologies de l’information et de la communication, l’électronique, la biotechnologie, le médical, les médias, la sécurité́, la démographie, ou encore l’environnement et l’énergie.
D’une façon globale, la crise sanitaire génère beaucoup de volatilité sur les marchés. Il convient d’être opportuniste, c’est pourquoi tous nos fonds ne sont pas investis à 100 % actuellement.
Pour accompagner nos partenaires, nous proposons notre service d’outil d’aide aux allocations de portefeuilles ClarescAlloc Ce service permet de construire méthodiquement des allocations diversifiées selon les référencements de 26 compagnies d’assurance-vie avec 340 fonds référencés de plus de cinquante sociétés de gestion. Dernièrement, l’outil a été renforcé avec l’intégration des contraintes liées à DDA, notamment en ce qui concerne les frais.
Nous proposons également aux CGP notre offre de gestion personnalisée.
Pouvez-vous nous en dire plus sur cette offre ?
L. D.-M. : Nous mettons à disposition nos équipes de gérants privés et proposons aux CGP de déléguer leurs allocations dans le cadre de notre gestion sous mandat dans les enveloppes PEA, compte-titres et en assurance-vie luxembourgeoise via des fonds internes dédiés.
Enfin, pour les cabinets qui disposent d’encours suffisants, nos équipes de gestion collective peuvent créer des fonds dédiés : du sur-mesure ! Dans ce cas, le CGP peut s’il le souhaite être conseil de la gestion ou il peut également faire appel à un conseil externe comme EOS Allocations ou Cros Investing.
Ces différentes solutions permettent de pouvoir construire des allocations personnalisées au client, d’accéder à des parts de fonds institutionnels ou clean share moins chargées en frais, des ETF, des titres vifs… La gestion se veut également plus réactive.
Vous ne proposez pas de gestion pilotée ?
L. D.-M. :Pas pour l’instant, nous restons cependant à la disposition des assureurs qui souhaiteraient nous intégrer dans leurs offres…
Un mot sur votre collecte et vos encours ?
L. D.-M. : L’an passé, nous avons collecté plus de 40 millions d’euros nets : 10 millions via notre offre de délégation de gestion et 30 millions d’euros sur nos fonds en particuliers Claresco Foncier Valor, Claresco USA et Claresco PME.
Quant à nos encours, ils atteignent aujourd’hui 600 millions d’euros répartis à 50/50 entre notre clientèle privée et nos clients tiers.