Edmond de Rothschild AM - Perspectives d’investissement 2025 dans un monde fragmenté et secoué  

13/12/2024 - source : Patrimoine 24

Une économie américaine solide et équilibrée qui reste un atout dans l’environnement actuel : amélioration de l’inflation, stabilisation du marché du travail et absence de tensions sur les marges. Mais certains défis subsistent. 

Edmond de Rothschild AM surpondère tactiquement les actions américaines. Cette position sera néanmoins amenée à évoluer au cours des mois à venir.

Sur les marchés obligataires, les équipes d’investissement renoncent à surpondérer les obligations émergentes dans l’attente de l’administration de Donald Trump. Renforcement de l’exposition aux obligations financières subordonnées ainsi qu’aux obligations corporate hybrides. 

Les défis du marché us : valorisations réduites, risque de liquidité et incertitudes politiques en ligne de mire 

Le constat est sans appel : les valorisations des actions et des obligations aux États-Unis ne sont plus attractives. La prime de risque frôle les planchers précédents de la bulle internet. La prime de terme du marché obligataire n’est pas particulièrement élevée dans un contexte où l’inflation reste encore un peu élevée et que le retour à la Maison Blanche de Donald Trump annonce un creusement des déficits publics et un risque inflationniste plus important (si les droits de douane sont remontés et que des millions d’immigrants sont expulsés, comme annoncé). Ces niveaux sont insuffisants pour permettre aux marchés d’encaisser des chocs non anticipés, sans générer de la volatilité à outrance.

En effet, si le retour à la normalité de l’inflation européenne et des taux de la BCE à 2%, voire en dessous, semblent acquis, en ce qui concerne l’inflation et les taux directeurs aux États-Unis la perspective est moins claire. 

816 480 melmanbenjamin 4Benjamin MELMAN, Global CIO Asset Management

Benjamin Melman, Chief Investment Officer d’Edmond de Rothschild AM explique : « Notre scénario de base tenant compte des divers facteurs et inconnues du marché US telles que les tendances de l’inflation, et la mise en place ou non du programme de Donald Trump aboutit aux probabilités suivantes : 35% de chances pour qu’on assiste à un rally obligataire américain, 50% de chance pour que les taux américains restent volatils et sans grandes tendances et 15% de chance pour que le marché obligataire américain reparte en bear market. »

Il y a donc tout de même 65% de chance pour que le marché obligataire ne soit d’aucun support pour les autres actifs risqués sensibles aux taux américains. Cette probabilité élevée modifie la perception que l’on pouvait avoir sur la mise en place d’un long cycle de détente monétaire après le démarrage en fanfare de l’action de la Réserve Fédérale marqué par une baisse des taux directeurs de 50bp. En conclusion à ce stade, nous ne voyons aucune raison de prendre des risques directionnels trop importants sur les actions ou sur les marchés obligataires US en 2025.

Actions : l’exceptionnalisme américain, jusqu’où ?

La surpondération des actions américaines est un consensus massif qu’il est aujourd’hui impossible de contester. L’expulsion d’immigrants ou les tarifs douaniers vont-ils le faire trembler ? La thématique de l'IA, déjà incroyablement valorisée, peut-elle encore répondre aux attentes élevées des investisseurs ? Au vu de l’ampleur des investissements dans l’intelligence artificielle, il faudra commencer à obtenir des gains visibles de cet investissement pour maintenir les anticipations de croissance. Edmond de Rothschild AM surpondère actuellement les actions américaines, une position qui sera certainement amenée à évoluer au cours de l’année 2025.

La thématique du Big Data reste essentielle, les entreprises disposant de la data ayant un avantage sans pareil à l’heure de l’intelligence artificielle pour creuser l’écart avec leurs concurrents. Dans ce contexte géopolitique troublé avec un fort risque protectionniste, un nouveau thème d’investissement émerge : la résilience économique. Il s’agit d’investir dans des entreprises qui supporteraient une nouvelle disruption de la chaine mondiale de production, et opérant sur des thématiques liées à la souveraineté et la sécurité.

En ce qui concerne la Chine : pour de nombreux investisseurs internationaux, les actions chinoises ne sont plus investissables. Un interventionnisme politique potentiellement insoutenable dans la vie des entreprises et un retournement économique majeur ont lassé les investisseurs. La menace d’une hausse des tarifs douaniers américains de 60% plombe les perspectives. Pourtant, des signes de stabilisation du marché immobilier chinois commencent à poindre sous l’effet des mesures prises ces derniers mois. Et surtout une nouveauté : la panoplie de mesures annoncées pour soutenir le marché actions, très décoté. L’épargne des ménages chinois dormant sur des comptes bancaires a légitimement explosé ces dernières années. Mais depuis l’annonce du plan de relance, le nombre d’ouvertures de comptes a explosé et la liquidité des actions chinoises se redresse très sensiblement. Même si ce marché reste très spéculatif, il ne semble pas judicieux de rester à l’écart.

En Europe, les small caps n’ont pas pu prendre leur envol en 2024 du fait de la montée du risque politique et budgétaire en France et la chute de la croissance allemande à mi-année. Une nouvelle politique budgétaire en Allemagne donnera un nouveau départ à cette classe d’actifs qui demeure encore sous-valorisée.

Obligations : l’Europe pour ne pas se tromper

Les perspectives du marché obligataire américain restent incertaines, elles seront probablement plus claires dans quelques mois, le temps de pouvoir confirmer ou infirmer la poursuite de la désinflation et de prendre la mesure de ce que l’administration Trump mettra en place. En attendant, Edmond de Rothschild AM met fin à la surpondération des obligations émergentes, trop sensibles aux aléas de l’inflation et de la politique américaine, et se renforce sur les obligations financières subordonnées et les obligations hybrides d’entreprises. Ces dernières sont issues pour l’immense majorité par des émetteurs bien notés et ont des maturités inférieures à 5 ans, soit une partie de la courbe peu dépendante aux aléas américains et directement reliée aux actions de la BCE, qui sont bien anticipées. 

 

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