Bastien Drut, docteur en économie et responsable de la macro stratégie thématique chez CPR Asset Management, fournit aux lecteurs les clés pour comprendre les évolutions économiques en cours et à venir. Réchauffement climatique, montée des inégalités, vieillissement de la population et digitalisation sont quelques-unes des tendances qu’il explore et qui dessineront l’économie de demain.
Quelle a été la genèse de votre livre ? quel était votre objectif en l’écrivant ?
Cela part du constat que les mégatendances telles que le changement climatique ou la montée des inégalités se trouvent en toile de fond de la plupart des événements économiques et sociaux auxquels nous assistons. Pour autant, ces mégatendances sont parfois mal connues et les questions qu’elles posent sont inédites et ne trouvent pas de réponse dans les manuels traditionnels. Ce livre se donne donc comme objectif de fournir des clés pour comprendre les évolutions économiques de demain, en se penchant sur 25 grandes tendances qui dessineront l’économie post-Covid-19. Certaines de ces tendances sont déjà bien enclenchées, tandis que d’autres sont seulement en train de se mettre en place.
Comment avez-vous mené vos recherches et sur quelles sources vous êtes-vous appuyé ?
Pour expliquer les mécanismes se trouvant derrière les grandes tendances, le livre essaie de mobiliser la littérature académique la plus récente. Pour tenter de se faire une idée de leur évolution future, il a recours aux projections de long terme faites par de grandes organisations internationales, telles que les Nations unies ou l’OCDE, ou par des spécialistes du sujet. Il en ressort que l'économie de demain sera très différente de celle que nous connaissons aujourd’hui...
Vous dîtes que si certaines des grandes tendances qui dessineront l’économie des prochaines décennies sont bien engagées, d’autres sont en train d’émerger : quelles sont-elles ?
On peut penser à l’adaptation au vieillissement, à la transition énergétique qui est seulement en train de se mettre en place ou encore à la prise de conscience qu’il faut lutter contre les inégalités et la destruction de la biodiversité. Plusieurs de ces éléments étaient absents des projets politiques jusqu’à récemment et seront de plus en plus structurants à l’avenir. Les politiques mises en œuvre coûteront cher, la façon d’envisager la dette publique, en cette ère de taux zéro, devra évoluer, et les banques centrales seront vraisemblablement… plus centrales que jamais. La monnaie et ses usages continueront à se métamorphoser.
La technologie est déjà omniprésente dans de nombreux secteurs de l’économie – y a-t-il encore de grandes révolutions à venir et quels seront leurs domaines d’application ?
Les technologies numériques occupent une place toujours plus importante dans notre quotidien et transforment l’économie d’un grand nombre de façons. Et cette « digitalisation » de l’économie a été grandement accélérée par la crise de la Covid. Dans les années à venir, on peut s’attendre à de nouveaux développements dans la diffusion des technologies de l’information et de la communication, les services qui y sont associés, l’automatisation, la robotisation, l’intelligence artificielle ou encore l’Internet des objets. Beaucoup d’espoirs sont placés dans le développement des clean tech.
On sait que l’économie de demain ne pourra faire l’impasse sur la prise en compte des défis environnementaux. Quels risques fait peser le réchauffement climatique sur la croissance économique ?
Les effets négatifs du changement climatique sont de plus en plus visibles. Les catastrophes liées au climat (sécheresses, feux de forêt de grande échelle, ouragans, inondations) ont été de plus en plus fréquentes au fil des dernières décennies. Mais ce n’est rien par rapport à ce qui nous attend si nous ne réagissons pas. Par exemple, en retenant un scénario d’augmentation de température de 4,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle en 2100 (le scénario le plus pessimiste envisagé par le GIEC), une étude publiée dans la revue Nature estime que le PIB par habitant sera in fine inférieur de 23 % à ce qu’il aurait pu être sans changement climatique. L’effet négatif sur l’activité serait de plus en plus fort à mesure que les températures globales augmentent, et nettement plus marqué dans les pays pauvres. Il paraît clair que plus on retarde les mesures pour y remédier, plus l’impact sur l’économie mondiale sera important.
Il semble également que les aspects démographiques, tels que le vieillissement de la population mondiale, et sociaux, comme la hausse des inégalités, soient amenés à jouer un rôle important dans l’ébauche de l’économie de demain – quel sera-t-il exactement ?
La démographie joue un rôle extrêmement important dans les développements économiques. La croissance potentielle dépend notamment en partie de la croissance de la population active. Or la population est en baisse pour la dixième consécutive au Japon et au Portugal. Il va manquer de bras dans de nombreux pays, ce qui finira par raviver les débats sur l’immigration et rendra plus centrales encore les politiques de stimulation de la productivité.
Le thème des inégalités devient, lui aussi, de plus en plus prégnant dans l’actualité et il est désormais vraisemblable que des politiques seront menées prochainement pour les combattre. On peut penser aux velléités de faire remonter le salaire minimum aux Etats-Unis ou aux différentes directives en préparation à la Commission européenne, comme celle ciblant les inégalités de rémunération entre hommes et femmes. Cela s’avère être l’un des grands chantiers politiques des décennies à venir.
Vous êtes également stratégiste chez CPR AM, en charge de la Macro Stratégie Thématique. Comment travaillez-vous avec les équipes de gestion pour identifier les opportunités thématiques investissables ?
CPR AM propose à ses clients une gamme de fonds thématiques très diversifiés. Mon rôle est de défricher les thématiques en amont, de cerner la multiplicité de leurs enjeux, afin de fournir un éclairage et une orientation aux décisions d’investissement des gérants. Cela nécessite de suivre l’actualité des thématiques de très près et de la retranscrire le plus clairement possible. Dans le cadre de mes fonctions, j’anime une émission de podcasts bimensuelle intitulée « Tendances au macroscope », dont les épisodes sont disponibles sur le site de CPR AM : https://www.cpr-am.fr/particuliers/Actualites/Podcast
Pour accéder au site, cliquez ICI.
Information :
Le présent document, donné à titre d’information, est destiné exclusivement aux journalistes et professionnels de la presse et des médias. Les informations sont fournies dans le seul but de permettre aux journalistes et professionnels de la presse et des médias d’avoir une vue d’ensemble, et ce quel que soit l’usage qu’ils en font, qui relève exclusivement de l’indépendance éditoriale et pour lequel CPR AM décline toute responsabilité.
A propos de CPR Asset Management :
CPR AM est une société spécialisée en gestion, agréée AMF, filiale autonome à 100% d’Amundi. CPR AM se consacre exclusivement au métier de la gestion pour compte de tiers (institutionnels, entreprises, assurances, banques privées, gérants de fonds et professionnels du patrimoine). CPR AM couvre les principales classes d’actifs (actions, convertibles, diversifiés, taux et crédit).
CPR Asset Management, Société anonyme au capital de 53 445 705 € - Société de gestion de portefeuille agréée par l'AMF n° GP 01-056 - 90 boulevard Pasteur, 75015 Paris - France – 399 392 141 RCS Paris.
