Au cours des deux dernières semaines (du vendredi 18 mars au vendredi 1er avril), les marchés actions ont légèrement progressé en Europe (DJ600NR : +1,0%) et aux Etats-Unis (S&P500NR : +1,9%).
Alors que les discussions entre la Russie et l’Occident demeurent tendues avec des menaces de rupture des approvisionnements en hydrocarbure, et que combats et bombardements se poursuivent en Ukraine, le repli des troupes russes de la région de Kiev et la poursuite des discussions entre les belligérants entretiennent l’espoir d’un apaisement du conflit.
Même si le risque d’une occupation de l’ensemble de l’Ukraine par la Russie semble largement écarté, nous pensons que le calendrier et les conditions d’un arrêt des combats demeurent très incertains alors que les conséquences négatives du conflit continuent de s’aggraver (destructions matérielles et humaines de grande ampleur, déplacements majeurs de population, perturbation de la production et des échanges...). Dans ce contexte, les conséquences négatives pour le PIB mondial et pour l’Europe se renforcent, alimentées par un surcroit d’inflation (notamment sur l’énergie et l’alimentation). A cela s’ajoutent un discours des banques centrales (notamment la FED) qui renforce le mouvement de hausse des taux (10 ans US : +23bps à 2,38%, 10 ans allemand : +19bps à 0,56%) et l’impact négatif des politiques de confinements en Chine (politique zéro COVID).
Dans ce contexte, nous ne sommes pas à l’aise avec des marchés actions qui se situent au-dessus de leur niveau à la veille de l’invasion de l’Ukraine par la Russie (DJ600NR : +1,5%, S&P500NR : +7,7% voire +10,3% en euros). Non seulement la poursuite du conflit pénalise de façon croissante la dynamique de l’économie mondiale, mais il serait illusoire de croire qu’un arrêt des combats se traduira par une levée de toutes les sanctions à l’égard de la Russie. La nécessité pour l’Europe de moins dépendre des hydrocarbures russes et l’accélération de la transition énergétique devraient contribuer à des prix de l’énergie durablement élevés qui pèseront sur la consommation et les résultats de nombreuses entreprises.
Scénario Central
Avec la poursuite du conflit en Ukraine et des prix de l’énergie qui devraient rester durablement élevés, nous tablons désormais sur une croissance économique comprise entre 2% et 3% en Europe.
Compte tenu de l’acquis de croissance lié à 2021, ceci implique une croissance économique qui restera positive mais à un niveau modeste au cours des trois prochains trimestres, avec une progression modérée des résultats des entreprises en 2022 (entre 0% et +5%e au lieu de +15% attendus avant le conflit).
Convictions
Après le rebond des quatre dernières semaines, nous pensons que les marchés actions offrent un potentiel relativement limité à court terme, compte tenu du ralentissement économique en cours et des incertitudes qui demeurent nombreuses sur les conséquences du conflit, alors que l’inflation et les taux demeurent orientés à la hausse.
Cependant, le manque d’attractivité des marchés obligataires (taux réels encore très faibles + risque de hausse des taux) justifie de conserver une exposition aux marchés actions qui conservent un potentiel à moyen terme. Nous sommes prudents sur les valeurs liées à la consommation et plus constructifs sur les valeurs liées à l’innovation dont la capacité à maintenir leur croissance devrait être apprécié dans un contexte de ralentissement économique, et ce en dépit du mouvement actuel de hausse des taux.
Les principaux événements à venir qui pourraient affecter les marchés sont :
- Evolution de la situation en Ukraine (militaire, humanitaire, progrès dans les négociations)
- Evolution des sanctions prises par les pays occidentaux/ évolution des prix de l’énergie et des matières premières
- Ampleur de l’impact des perturbations des chaines d’approvisionnement et de l’inflation sur les performances des entreprises
- Décision des banques centrales (prochaine hausse des taux cours aux Etats-Unis comprise entre +25 et +50bp)
Par Alain du Brusle, Gérant Actions, Gérant des Fonds Claresco Avenir - PME - Europe, Comité de gestion, Claresco Finance
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