Spécialiste du Private Equity, Turenne Groupe s’adresse de plus en plus à la clientèle privée, notamment via la SLP Sélection & Opportunités. Entretien avec Christophe Deldycke, son président du directoire.
Pourriez-vous nous présenter votre société ?
Christophe Deldycke : Turenne est un spécialiste du private equity – en particulier le capital transmission et le capital développement - créé il y a 22 ans et constitué de 69 collaborateurs. Aujourd’hui, nous gérons 1,4 milliards d’euros d’encours, avec une croissance forte de + 40 % sur l’année écoulée.
Parmi nos éléments différenciants sur le marché, nous nous reposons sur une présence locale forte et avons des spécialisations sur certains secteurs : la santé, l’hôtellerie et l’innovation. Si nous nous sommes tout d’abord lancés sur le marché retail, nous avons ensuite basculé vers les investisseurs institutionnels qui jouent pour 80 % de nos encours. Toutefois, depuis l’an passé, nous avons développé notre offre sur le marché de la clientèle privée, notamment via la création de la SLP Sélection & Opportunités l’an passé, ainsi que la création en cette fin d’année de deux FPCI éligibles à l’article 150-OB ter.
Pourquoi avoir décidé de revenir sur le marché retail ?
Car il existe demande forte des épargnants d’investir dans l’économie réelle et locale, comme nous le réalisons. La rentabilité de la classe d’actifs attire également. Les CGP sont attirés par le capital-investissement, plus particulièrement les fonds qui investissent dans des PME matures et rentables.
Notre métier est en croissance structurelle forte et son potentiel est immense puisque les 380 acteurs français du private equity sont investis dans 7000 entreprises en France alors qu’il existe 150 000 entreprises ayant plus de 10 salariés. Nous ne sommes qu’au début de l’histoire de la démocratisation du capital-investissement.
Pourriez-vous nous présenter la SLP Sélection & Opportunités ?
Il s’agit d’un véhicule, accessible en permanence aux investisseurs avertis à partir de 100 000 euros, créé post-covid qui peut investir soit directement dans des entreprises, principalement familiales, soit via des fonds sectoriels que nous gérons ou encore saisir des opportunités sur le marché secondaire. Dans tous les cas, nous visons des sociétés matures et rentables. Aujourd’hui, le fonds – qui a recours à l’effet de levier jusqu’à 1/3 du portefeuille - a réalisé cinq prises de participation (en equity et obligations convertibles) et a investi aux côtés de notre fonds santé (Capital Santé 2). Une première sortie – avec plus-value – vient d’être réalisée ce qui nous permet d’avoir une valeur liquidative positive dès la première année du fonds.
Aujourd’hui, le fonds compte 20 millions d’euros d’encours et, comme le rythme de la collecte s’accélère, devrait atteindre les 30 millions d’euros d’ici la fin de l’année. Nous maintenons notre objectif d’atteindre les 200 millions d’euros d’encours d’ici 2025. En effet, dès l’an prochain, un FCPR investissant dans la SLP sera créé et permettra d’investir via l’assurance-vie ou le PER.
Un mot sur vos deux FPCI éligibles à l’apport-cession ?
Le premier, FPCI Apport Cession Hôtellerie, est un fonds investi dans l’hôtellerie, à la fois dans les murs et fonds de commerce. Il s’agit d’un domaine que nous connaissons bien puisque nous sommes déjà investis dans une cinquantaine d’hôtels.
Le second, FPCI Turenne Francéclat, a été créé en partenariat avec Francéclat, un syndicat professionnel regroupant les acteurs de la bijouterie, de la joaillerie et de l’art de la table. Il s’agit ici d’investir dans des entreprises françaises fournisseurs d’équipements de luxe et de soutenir ainsi la forte croissance du secteur.