La fintech ambitionne déjà de passer le cap des deux milliards d’ici à 2026 en ciblant plus particulièrement les professionnels et les particuliers aisés.
A peine Yomoni vient-elle de passer l’étape du milliard d’euros d’actifs sous gestion que ses dirigeants affichent déjà leurs ambitions futures. Lors d’une conférence de presse le 17 octobre, Sébastien d’Ornano, son président, a indiqué vouloir passer le cap des deux milliards d’euros d’ici à 2026.
Diversification de l’offre
Pour y arriver, la fintech va poursuivre une mue déjà entamée. Si son produit phare reste les exchange-traded fund (ETF), elle propose depuis fin 2022 à la souscription du private equity grâce à un partenariat avec Altaroc ainsi qu’une société civile immobilière (SCI), Yomoni Immobilier, lancée en mai 2023 et gérée par Keys REIM.
La transformation de Yomoni se constate également du côté de sa clientèle, dont le contingent dépasse désormais les 50 000. Celle-ci se rajeunit progressivement, tirant l’âge moyen vers les 35 ans, investit plus (10 000 euros environ), a de meilleures connaissances financières et allonge son horizon d’investissement. Majoritairement CSP+ et résidants dans les grandes villes, ces investisseurs disposent même pour un cinquième d’entre eux d’un patrimoine supérieur à 150 000 euros.
Renforcement des effectifs
C’est pour leur adresser un conseil spécifique que Yomoni va renforcer ses effectifs, qui vont passer de 75 à plus de 100 personnes dans les années à venir. La fintech, s’appuyant sur une levée de fonds de 25 millions d’euros d’août 2022, estime désormais pouvoir jouer à armes égales avec les grands de l’industrie en termes d’attractivité. « Les gérants privés commencent à nous identifier alors qu’ils nous considéraient comme un simple robo-advisor il y a 10 ans en arrière », affirme Sébastien d’Ornano.Certains recrutements se feront également en direction des professionnels, un autre public que la fintech entend conquérir en 2024. Conquête dont l’un des axes stratégiques sera le plan d’épargne retraite (PER) déjà existant qui leur est dédié, dont le parcours doit être entièrement dématérialisé.
Gestion active ou passive ?
La fintech, qui se gausse de battre 97,8 % des fonds traditionnels à risque équivalent avec ses produits indiciels, doit faire face au retour en grâce de la gestion obligataire active dopée par la remontée des taux. Une étude du fournisseur de données Morningstar tout juste publiée révèle que 62,7 % des gérants actifs obligataires ont obtenu de meilleures performances que leurs homologues de la gestion passive sur un an glissant à fin juin 2023. Ils n’étaient que 46,2 % sur l’année précédente.
« On annonce régulièrement le retour de la gestion active, or cela concerne des zones ou classes d’actifs très particulières, relativise Sébastien d’Ornano. Il est normal qu’elle arrive à générer plus facilement de la superformance par rapport à la gestion indicielle, mais il faut réussir à compenser le niveau de frais plus élevé. Jusqu’à présent, la gestion indicielle est toujours la plus performante sur le long terme. »
JB