Vontobel - Le vaccin dope les obligations d’entreprises

26/11/2020 - source : Patrimoine 24

L’annonce d’un vaccin contre le COVID-19 a encore amélioré l’environnement pour les obligations d’entreprises.

Les fabricants de médicaments Pfizer et BioNTech ont été parmi les premiers à annoncer des résultats positifs et crédibles pour leurs essais cliniques sur un vaccin contre le COVID-19. Cette nouvelle devrait particulièrement profiter à la classe d’actifs des obligations d’entreprises, car la phase de reprise du cycle du crédit en 2021 ne fait plus guère de doute aujourd’hui.

REPRISE D’ICI LE QUATRIÈME TRIMESTRE 2021

A l’heure actuelle, les entreprises soutiennent leurs bilans avec des liquidités après la publication de résultats nettement supérieurs aux attentes pour les deuxième et troisième trimestres. Cette embellie s’accompagne également de révisions bénéficiaires positives. C’est le signe que le cycle du crédit avance plus vite que prévu et que la phase de reprise sera sans doute atteinte début 2021. Cette phase de reprise devrait encore se consolider au cours de l'année prochaine, avec un redressement plus rapide que prévu des EBITDA et des flux de trésorerie.  

Les investisseurs peuvent donc se projeter au-delà des indicateurs macroéconomiques médiocres dus à la crise du coronavirus. Et ce, grâce aux efforts déployés par les entreprises, les citoyens et les pouvoirs publics pour maintenir l’activité économique à flot. Les mesures de politique budgétaire, qui doivent être renforcées aux Etats-Unis comme en Europe, devraient permettre de finaliser le processus de reprise d’ici le T42021 au plus tard avec un retour aux niveaux pré-COVID. On observe que les activités et projets d'investissement des entreprises sont repartis à la hausse dès l’été dernier, ce qui est un autre bon présage pour la phase de reprise du cycle du crédit.

La reprise implique une améliorationdes paramètres du crédit.

Cette phase est généralement propice aux emprunts d’entreprises et aux spreads de crédit, car les entreprises continuent à étoffer leurs cash-flows, prennent des décisions le plus souvent favorables aux détenteurs d’obligations et réduisent leur taux d’endettement. En règle générale, la phase de reprise coïncide avec une contraction de spreads. Selon nous, les spreads du segment mid-yield devraient continuer à se resserrer car ils n’ont pas encore retrouvé leur niveau d’avant la crise.   

LA FED VEUT SOUTENIR LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE

Inquiète de l’absence d’inflation, la Réserve fédérale américaine (Fed) a décidé de modifier sa stratégie dans ce domaine: désormais, elle ne vise plus un objectif d’inflation symétrique de 2% maximum mais une inflation moyenne de 2% sur la durée. La Fed pense ainsi mieux articuler son objectif d’inflation en apportant son soutien à la croissance économique et à l’emploi.

Les efforts en vue d’un taux d’inflation moyen de 2% signifient que la Fed maintiendra les taux d’intérêt à zéro jusqu’à ce que l’inflation atteigne 2% en moyenne, ce qui peut prendre encore quelques années. On peut d’ailleurs supposer que la Fed attendra longtemps avant de relever ses taux, même si l’inflation dépasse les 2% durant plusieurs années. Il est donc probable que les taux américains resteront à leur niveau plancher effectif, voire à zéro jusqu’en 2024.

Ces évolutions ont un impact très positif sur la confiance des marchés envers les obligations d’entreprises des pays industrialisés. Elles encourageront certainement les investisseurs à accroître leur allocation à ces titres, car leurs doutes quant à la reprise conjoncturelle devraient s'atténuer. Dès que l’incertitude se dissipera, la chasse aux rendements recommencera sur fond de taux d'intérêt éternellement bas, d’autant que le point culminant des risques de crédit fondamentaux devrait avoir été franchi.

La reprise implique une amélioration des paramètres du crédit. Le risque de crédit a déjà commencé à diminuer de façon perceptible: les variations de solvabilité des émetteurs se sont ainsi stabilisées grâce à des mesures visant à réduire les risques telles que des versements de dividendes moins élevés, des rachats d’actions suspendus, une baisse des transactions de F&A ainsi que de nouvelles capacités en termes de génération de cash-flows.

Mondher Bettaieb Loriot est gérant de portefeuille senior chez Vontobel AM et responsable des fonds obligataire corporate et de la gestion des mandats obligataires globaux. Mondher Bettaieb Loriot est diplômé en Business Administration du Columbia College et est titulaire d’un Master en Business Administration de l’Université d’Etat du Colorado.

 

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