Vontobel AM - Investors’ Outlook : La mondialisation est là pour rester

03/06/2022 - source : Patrimoine 24

Le Forum économique mondial (WEF) ayant, du fait de la pandémie, été déplacé de janvier à mai, la neige habituelle avait, cette année, cédé la place au cadre luxuriant des prairies qui entourent Davos. Le monde a bien changé depuis la dernière rencontre physique du WEF dans les Alpes suisses, il y a deux ans. La pandémie a fait des millions de morts, et nous avons assisté au retour d’une guerre à grande échelle qui était pourtant considérée comme impossible dans l’Europe d’aujourd’hui.

Anne de Lanversin

• Le Forum économique mondial (WEF) de Davos est revenu au format des rencontres physiques entre décideurs.

• La guerre en Ukraine, la question d’un nouvel ordre mondial et la durabilité ont fait l’objet des principales discussions.

• La « démondialisation » était aussi très présente dans les discussions, comme phénomène prenant de l’ampleur dans un environnement économique et sanitaire incertain et sur fond d’inflation galopante.

• Mais qui voudrait jeter à la poubelle trois décennies de gains de productivité si profitables à de nombreux pays ?

En 2018, Donald Trump avait déclenché une guerre commerciale mondiale avec son programme AMERICA FIRST. Cette année, ce sont les tensions géopolitiques et l’éventualité d’un nouvel ordre mondial qui ont animé les différentes tables rondes et les entretiens privés organisés autour de l’événement. Si Volodymyr Zelensky s’est adressé au Forum depuis Kiev, ni Joe Biden, ni Kamala Harris, ni Xi Jinping, ni Vladimir Poutine n’étaient présents. Le président américain avait préféré un voyage en Asie pour y persuader 12 pays de rejoindre un nouveau bloc économique sous la direction de son pays afin de contrer l’influence de la Chine.

Si les choses semblent avoir peu évolué à Davos, les marchés des capitaux enregistrent de rapides évolutions. Depuis le record atteint en clôture le 3 janvier dernier, l’indice boursier S&P500 frôle officiellement le territoire du marché baissier, défini comme une chute de 20 %. Alors que la Chine tente de gérer la crise sanitaire sans perdre la face, il est de plus en plus clair que les marchés mondiaux ne pourront se redresser que si cette dernière modifie sa politique de tolérance zéro à l’égard de la Covid-19.

Un sentiment tenace s’installe selon lequel ni la Covid-19 ni l’inflation ne seraient vraiment « transitoires ». Se pourrait-il que les banques centrales aient mal évalué la tendance à la « démondialisation » et son effet haussier durable sur les prix à la consommation ? La guerre en Ukraine nous a-t-elle fait comprendre que le passage du gaz aux énergies renouvelables sera coûteux ? Et que se passerait-il si les gains de productivité que la mondialisation a permis au cours des dix dernières années étaient réduits à néant ? Cela pourrait en effet entraîner une longue et profonde récession mondiale.

Des liens économiques qui unissent

Longtemps considéré comme acquis, l’ordre mondial actuel semble aujourd’hui vaciller. Pourtant, ni les tensions géopolitiques actuelles, ni la crise sanitaire, ni l’aspiration mondiale à des objectifs environnementaux, sociaux et de gouvernance ne devraient défaire la mondialisation. Nos économies et les marchés financiers sont inextricablement liés, et les capitaux circulent très rapidement : après le Japon, la Chine est le plus grand détenteur de la dette américaine ; les Occidentaux investissent massivement en Chine et l’Empire du Milieu est un importateur net de produits alimentaires et agricoles. La Chine ne reviendra pas à une économie agricole, et les entreprises américaines ne renonceront pas aux bénéfices potentiels de cet énorme marché. Tout compte fait, la mondialisation est là pour rester, et c’est d’ailleurs ce que nous prédisions dans notre Investment Outlook de janvier 2022 : « Plus difficile, meilleure, plus rude, ‘plus verte’ ».

Dan Scott, Head of Vontobel Multi Asset

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