Fin septembre, le groupement de conseils en gestion de patrimoine Magnacarta annonçait le lancement de 1215, la nouvelle dénomination de l’offre de Serenalis, groupement acquis un an plus tôt. Sa présidente, Julie Compagnon (également directrice générale de Magnacarta), nous en dévoile l’organisation et les objectifs.
Investissement Conseils : Pourquoi lancer l’offre 1215, en parallèle de Magnacarta ?Julie Compagnon : Plutôt que de créer une nouvelle entité, il y a un an, Magnacarta faisait l’acquisition du groupement Serenalis et de sa société de formation Essentialis, car nous souhaitions élargir notre offre pour nous adresser à un autre public. La culture des deux entreprises était proche, puisque Gérard Desbois, le dirigeant de Serenalis, et Jacques Bouhana, fondateur de FIP Patrimoine, qui a fusionné avec Patrimoine Consultant pour créer Magnacarta en 2015, étaient tous deux d’anciens collaborateurs d’Expert & Finance.Aujourd’hui, la proposition de valeur de Serenalis a été repensée, élargie et modernisée – l’offre était notamment assez dense en immobilier meublé, ce qui était moins le cas en épargne financière. Nous l’avons rebaptisée 1215, qui est la date de création de la Magna Carta reconnue comme le premier acte patrimonial.Cette nouvelle réponse aux besoins existants des CGP se différencie de Magnacarta car elle s’adresse à un plus grand nombre de professionnels du patrimoine, tandis que l’offre de Magnacarta se veut plus confidentielle, totalement surmesure et volontairement limitée à un maximum de quatrevingt structures. Notre sélectivité chez Magnacarta nous conduisait à décliner de nombreuses demandes.D’ailleurs, au sein du groupe, nous disposons également d’une entité, Mérimé Gestion Privée, qui va encore plus loin dans l’accompagnement du dirigeant de cabinet et qui est donc encore plus «fermée». 1215 permet donc à notre groupe de répondre aux besoins d’une nouvelle catégorie de professionnels car, si les réponses apportées par le groupement et souhaitées par le CGP peuvent être différentes, les demandes des professionnels restent les mêmes, à savoir:-sécuriser leur activité au regard de la pression réglementaire actuelle;-augmenter leur temps dédiée à leur développement commercial en les déchargeant de tâches administratives et réglementaires chronophages;-et échanger sur leur métier et les stratégies client avec des spécialistes du marché et leurs confrères.Notre offre a été conçue en fonction des échanges que nous avons eus avec eux depuis plus d’un an.
En termes de produits et services, comment l’offre de 1215 se différencie-t-elle de celle de Magnacarta ?J. C. Bien sûr, les moyens des différentes structures sont mutualisés, avec une vingtaine d’experts à disposition des réseaux. 1215 s’appuie sur les équipes de Magnacarta en termes d’ingénierie patrimoniale et sociale (tant sur le patrimoine privé que professionnel), de conformité réglementaire, de sélection et de suivi des produits sur toutes les typologies de solutions (hormis le crédit), de communication, d’outils informatiques, de formations… 1215 met aussi à disposition des outils métier dédiés:intranet, formations, des flashs marchés, patrimoniaux, accompagnement à la croissance externe… Surtout, 1215 s’appuie sur un outil intuitif d’aide aux préconisations patrimoniales mis en place en partenariat avec la FinTech Elwin (de la préconisation de la stratégie patrimoniale jusqu’à la prescription produit – avec une base documentaire sur l’ensemble des produits référencés par le groupement – en passant par les différentes étapes du parcours réglementaire). Cet outil conçu comme un bureau virtuel et très intuitif simplifie l’activité quotidienne du conseiller, et sa mise en conformité est complètement digitalisée.Pour autant, la dimension humaine reste bel et bien ancrée dans notre démarche. Ainsi, des moments de rencontres entre les adhérents sont prévus. Des adhérents qui bénéficient également du soutien permanent de notre responsable du développement, Corinne Vigouroux, qui a elle-même été conseil en gestion de patrimoine durant quinze ans. 1215 se veut avant tout être une communauté professionnelle.
Comment adhérer à cette nouvelle offre de services ?J. C. Son accès est subordonné à un entretien préalable avec l’équipe dirigeante afin de nous assurer que nous partageons la même vision du marché et la même philosophie, mais aussi pour nous assurer que notre offre répond bien aux attentes du conseiller en gestion de patrimoine. La taille des cabinets qui nous contactent n’est pas déterminante, nous nous adressons à des structures en développement, qui partagent nos valeurs et envisagent la gestion de patrimoine d’une manière globale et sur le long terme. L’objectif est de répondre aux demandes des professionnels qui sont de les accompagner dans leur développement, de sécuriser leur activité et d’échanger entre pairs. Cette nouvelle offre permet à 1215 de repartir à la conquête de nouveaux partenaires.
Quel est le coût d’accès à l’offre pour le CGP partenaire ?J. C. Un abonnement de quelques centaines d’euros par mois, 350 euros HT exactement, permet d’accéder aux services et produits. Cet abonnement peut être réduit de moitié ou totalement remboursé selon la production du cabinet. Un partage de commissions est également prévu (20 % plafonnés reversés à 1215) pour faire bénéficier les adhérents des accords déjà négociés par le groupe.Enfin, des prestations peuvent être facturées à la carte comme la réalisation de stratégies d’ingénierie patrimoniales poussées ou l’audit taire du cabinet.
Quels sont vos objectifs de développement à moyen terme ?J. C. Nous ne nous sommes pas fixés d’objectif à terme et souhaitons nous développer étape par étape. Aujourd’hui, une cinquantaine de partenaires adhèrent à l’offre, tous d’anciens membres de Serenalis.
Près de 2 milliards d’euros d’encours
Dirigé par Vincent Couroyer, Magnacarta est le fruit de la fusion en 2015 de deux groupements historique, Patrimoine Consultant, créé en octobre 1993 par Rémy Sax, et FIP Patrimoine, lancé en 2010 par Jacques Bouhana sous la forme d’une franchise. Pour accélérer son développement, le groupement lyonnais a souhaité s’adosser à un industriel du secteur. Depuis fin 2017, le groupement Magnacarta a intégré dans son capital le groupe Burrus qui compte plusieurs sociétés opérant dans les univers financier et assurantiel avec la société de gestion Dôm Finance, le courtier Diot et la société d’assurance Affi-Esca. Son capital est détenu à plus de 60 % par le groupe Burrus, 29 % par le groupe Oddo BHF, et le solde par des cabinets membres du groupement et le management. A fin 2019, Magnacarta, membre de l’UCGP et de l’Apeci, comptait soixante-sept cabinets adhérents et 1,7 milliard d’euros d’encours. L’an passé, sa collecte atteignait 315 millions d’euros, contre 266 millions d’euros l’année précédente.