Lancé il y a trois ans, Kwiper s’impose sur le marché des logiciels dédiés aux conseils en gestion de patrimoine. L’occasion de faire le point sur son offre avec Nathalie Duchêne, sa CEO et cofondatrice.
Investissement Conseils : En novembre 2020, vous lanciez Kwiper. Pourriez-vous nous rappeler ses origines ?Nathalie Duchêne : Kwiper est un projet d’intrapreneuriat qui s’est développé suite à un appel à projet lancé en 2018. Nous sommes donc une filiale de SG Ventures, avec la vocation de distribuer notre solution au-delà de notre groupe. Nous avons débuté la commercialisation de notre offre, tout d’abord auprès des experts-comptables, puis l’avons élargie aux cabinets de conseillers en gestion de patrimoine, aux réseaux bancaires et aux compagnies d’assurance, et aux notaires. Par exemple, nous équipons les cinq-cents banquiers privés de Société générale Private Banking ou encore de nombreux cabinets membres de CGP Entrepreneurs, ainsi que quelques gros cabinets d’expertise-comptable. Aujourd’hui, la moitié de nos utilisateurs sont des CGP, des experts-comptables et des notaires, et l’autre moitié des banques privées.
Pourriez-vous nous présenter Kwiper ?Kwiper permet de formaliser son conseil tant sur les aspects privés que professionnels, et d’augmenter son chiffre d’affaires via la facturation d’honoraires. Grâce à l’intelligence artificielle, sa vocation est d’ouvrir le dialogue avec le client final en prenant en compte ses projets, via un parcours guidant. L’objectif est d’établir un diagnostic patrimonial, de proposer des préconisations juridiques, fiscales et d’investissement et d’en chiffrer l’impact. Un rapport écrit est automatiquement rédigé et fait gagner du temps au client final. S’y ajoute une base documentaire exclusive et très visuelle, construite avec LexisNexis et différents simulateurs d’investissement. Kwiper offre différents niveaux d’entrée à son utilisateur:simulation d’investissement en immobilier, assurance-vie, PER, établissement d’un diagnostic patrimonial ou retraite, élaboration d’une stratégie patrimoniale, entre autres.
Alors que le marché est dominé par Harvest, d’autant plus depuis l’acquisition de ManyMore, comment vous développez-vous ?Faire face à l’hégémonie d’Harvest est un énorme défi, et nous sommes aujourd’hui l’un de ses rares challengers. Nos clients nous choisissent également parce qu’ils souhaitent s’associer à un autre acteur qu’Harvest. Plus récente et plus agile, notre solution se veut plus « légère » que Big et propose un rendu au client très visuel pour faciliter l’action pédagogique du conseiller envers son client.
Néanmoins Kwiper se limite aux aspects patrimoniaux du métier de CGP…Tout à fait, c’est notre savoir-faire. Pour les autres dimensions, nous avons noué des partenariats avec d’autres acteurs du marché. Par exemple, dès notre création nous nous sommes rapprochés de Karbonalpha, spécialiste de la conformité et de l’agrégation des comptes. Leur ADN est proche du nôtre avec une forte dimension pédagogique, de fluidité et d’innovation. Nous collaborons également avec IfaBe, mais de façon moins formalisée.
Quel est le coût de votre solution ?Le prix pour un cabinet varie de 160 à 300 euros HT par mois pour trois utilisateurs en fonction des fonctionnalités choisies. Une offre « freemium » vient aussi d’être lancée afin de permettre aux professionnels de se rendre compte qu’avec notre solution ils peuvent facilement facturer leur conseil.