Le volontarisme affiché par la FED en janvier, dans sa lutte contre l’inflation, a surpris les investisseurs et a stoppé net le mouvement de hausse des indices actions qui semblaient se dessiner dans les tout premiers jours du mois. Après avoir longtemps jugé l’inflation en 2021 comme transitoire, la FED a donc radicalement changé son discours et, au risque de mettre à mal sa crédibilité, joue désormais une partition inverse en menaçant de resserrer drastiquement sa politique monétaire si l’inflation poursuit en 2022 sa dynamique actuelle.
Arrêtons-nous un instant sur ce point et essayons de juger de la dynamique à venir de l’inflation. Depuis l’année dernière la plupart des pays développés sont confrontés à une hausse forte et rapide de l’indice des prix à la consommation. En zone euro, l’inflation annuelle est passée de -0,30% en décembre 2020 à +5,1% en janvier 2022. La principale explication de la hausse des prix a été la hausse du prix de l’énergie dont la composante à l’indice des prix s’est envolée de +28,6% en janvier. Sachant que cette composante représente directement environ 10% de l’indice total, c’est plus de la moitié de la hausse de l’inflation qui s’explique par la hausse du prix de l’énergie. Les autres composantes, bien qu’en hausses sensibles, se présentent toutefois avec des hausses inférieures à 3% en Zone euro.
À la fin de l’année 2021, à l’heure d’établir le scénario d’inflation pour 2022, la plupart des économistes tablaient sur une stabilisation des prix de l’énergie, ce qui aurait permis mécaniquement une baisse de l’indice des prix globaux. La hausse des prix de l’énergie et des prix des matières premières depuis le début de l’année obligent à revoir ces prévisions. Le prix du baril de pétrole est en hausse de +17% depuis le début de l’année et même de plus de 30% par rapport à son prix moyen de 2021 ! Plus globalement le prix des matières premières a augmenté en moyenne de +20% par rapport à leur prix moyen de 2021.
Ainsi, si les niveaux actuels se maintiennent plusieurs mois, le scénario de baisse de l’inflation en 2022 sera nécessairement à revoir. Par ailleurs, la hausse des prix des matières premières a commencé à se propager aux biens alimentaires (+3,6% en janvier) et aux biens manufacturés. De plus, elle menace de venir gommer une grande partie de l’effet de base sur la composante énergie que nous finirons par avoir, même plus tard en 2022 lorsque les prix des matières premières se stabiliseront. Ainsi, la bosse d’inflation que les économistes attendaient pour 2021 et qui finalement, telle une vague, s’est déplacée en 2022, risque de se poursuivre dans le temps avec in fine une inflation plus élevée, de l’ordre de 3% après 2022.
Cette incertitude, couplée à une banque centrale américaine qui n’offre pas la visibilité demandée par les investisseurs, freine les initiatives acheteuses des marchés et expliquent ce début d’année contrarié. La nouvelle rassurante toutefois, est que les anticipations d’inflation telles qu’elles ressortent du calcul des obligations indexées inflation restent sur des niveaux étonnamment faibles (moins de 2% à 5 ans en Zone euro, autour de 2,80% à 5 ans aux Etats-Unis), ce qui peut signifier que les investisseurs continuent à croire qu’à long terme les forces désinflationnistes, qui ont poussé l’inflation à quasiment disparaître, devraient reprendre le dessus une fois que les effets liés à la reprise économiquesse seront émoussés.
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Document terminé de rédiger le 03 février 2022. Sources: Apicil AM, Bloomberg. Performances dividendes réinvestis arrêtées au 31 janvier 2022. Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures. Document non contractuel et ne constituant pas une communication à caractère promotionnel. Le présent document contient des éléments d’information, des opinions et des données chiffrées que Apicil AM considère comme exactes ou fondées au jour de leur établissement en fonction du contexte économique, financier ou boursier du moment. Il est produit à titre d’information uniquement et ne constitue pas une recommandation d’investissement personnalisée au sens de l'article D.321-1 5° du Code monétaire et financier.
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