La jeune société de gestion Elkano AM vient de lancer Elkano Global Fund. Sa gestion repose sur le savoir-faire développé depuis plusieurs dizaines d’années par Gilles Etcheberrigaray.
Le 8 octobre dernier, Elkano Asset Management a lancé son premier fonds, Elkano Global Fund (FR001400JC01). Jusqu’ici, la société de gestion présidée par Gilles Etcheberrigaray et créée en avril dernier proposait une offre de gestion sous mandat (compte-titres et assurance-vie luxembourgeoise) et de gestion conseillée.Reposant sur le savoir-faire de Gilles Etcheberrigaray, également directeur des investissements, déployé dans ses précédentes maisons de gestion (notamment Franklin Templeton AM où Ionel Sbiera, son cogérant, l’a rejoint en 2005, Sal. Oppenheim ou encore Invest AM), Elkano Global Fund est un fonds multi-classes d’actifs international, géré selon une approche global macro et au profil assez défensif (SRI 3). Son objectif est de générer, sur un cycle d’investissement complet de cinq ans, une performance annualisée de 5 %.
Résolument globalLabellisé SFDR 8 (le portefeuille comporte au moins 50 % de fonds ou ETF article 8 à 9), il repose sur les convictions de l’équipe de gestion avec une flexibilité pouvant aller de -10 à 100 % sur les marchés actions internationaux, des positions sur les devises fortes et l’utilisation de dérivés pour agir rapidement et tactiquement. « Nous sommes résolument des investisseurs globaux, ce qui nous distingue de nombreux concurrents ayant un biais européen, voire français », note Constantin Paoli, directeur général délégué en charge du développement. Pour construire son allocation, l’équipe de gestion déploie une méthodologie reposant sur quatre piliers :- une approche macroéconomique, avec des scénarios notamment basés sur les positions des banques centrales ;- une approche fondamentale des différentes classes d’actifs, en absolu et en relatif, et à l’intérieur de chaque marché et chaque secteur. « Nous suivons plus de soixante-dix marchés et secteurs, avec une approche qui consiste à ne pas acheter cher, tout en privilégiant la qualité », souligne Gilles Etcheberrigaray ;- une approche « comportementaliste », à savoir une analyse des momentums de marché afin de détecter les bonnes tendances ;- et une approche cross assets, c’est-à-dire en identifiant les incohérences entre les marchés. « Par exemple, les mauvais chiffres économiques de début novembre ont été analysés comme un signe de possible récession par les acteurs des marchés obligataires, tandis que cet événement a été vu de façon positive par les investisseurs actions qui se sont uniquement focalisés sur la baisse des taux », observe Gilles Etcheberrigaray.Une fois le portefeuille construit, l’équipe de gestion fait évoluer quotidiennement son portefeuille, principalement via des Futures, selon les événements géopolitiques, les résultats des entreprises ou autres publications économiques. Les ETF sont privilégiés pour des questions de coûts et de rapidité d’exécution, mais sur certaines classes d’actifs, des fonds sont utilisés, notamment sur le High Yield, la dette émergente, la dette financière ou encore des gestions de suivi de tendance.
En attente d’opportunitésActuellement, le portefeuille est principalement constitué de liquidités (55 %) et d’actifs libellés en dollars. « La récession approche, prévient Gilles Etcheberrigaray. Seuls le cash – au rendement attractif de 4 % – et les matières premières offrent aujourd’hui de la diversification. Nous sommes dans l’attente d’un point d’entrée favorable pour nous positionner sur les taux, dont nous sommes plus très loin du plus haut niveau. D’un point de vue géographique, nous apprécions les marchés britanniques dans la perspective d’un rapprochement avec l’économie européenne en 2024 et les marchés brésiliens qui ont récemment souffert. Sur les actions, nous avons la conviction que l’environnement actuel de taux va conduire les investisseurs à se concentrer sur les sociétés qui produisent des biens et qui favorisent la transition vers une énergie et des transports décarbonés. De ce point de vue, les marchés européens, notamment les leaders industriels mondiaux, nous semblent bien positionnés. Avec des taux plus élevés, les horizons d’investissement vont en effet se raccourcir au détriment des sociétés de croissance, et cette rupture sera actée dès lors que les valorisations du Nasdaq ou de sociétés, comme LVMH par exemple, se seront dépréciées. »