Un asset manager mondial spécialiste du crédit

21/06/2024 - source : Investissement Conseils

Depuis plus de trente-cinq ans, la société de gestion Muzinich & Co opère sur le marché du crédit corporate, coté comme non coté, avec une forte présence en Europe.Anne Petit, sa responsable du bureau de Paris, nous présente la société de gestion, ainsi que l’offre proposée à la clientèle des cabinets de conseil en gestion de patrimoine.

Investissement Conseils : Quelle est l’histoire de Muzinich & Co ?Anne Petit : Muzinich & Co est une société de gestion indépendante et familiale, créée en 1988 par George Muzinich, toujours à la tête de la société en tant que président exécutif, aux côtés de son fils Justin Muzinich, directeur général. Dès sa création, elle s’est spécialisée sur la dette d’entreprises, d’abord sur le marché du High Yield américain, puis très rapidement en couvrant l’ensemble du spectre du crédit sur un plan international, avec la création de fonds High Yield globaux et européens, mais aussi de fonds Investment Grade, Cross-Over, marchés émergents, Absolute Return intégrant des stratégies Long/Short, Leveraged Loans, etc.Depuis dix ans, notre activité s’est élargie à la dette privée corporate, en adressant d’abord la demande des investisseurs institutionnels, puis, depuis ces dernières années celle des banques privées, family offices et conseillers en gestion de patrimoine. Nous avons ainsi développé à l’attention de ces derniers une offre spécifique de fonds de dette privée dits evergreen (perpétuels) et semi-liquides. J’en profite pour souligner la forte croissance, au sein de Muzinich, de ces stratégies de dettes privées, pour lesquelles nous avons de fortes ambitions, notamment auprès de la clientèle privée en France.A fin mars, Muzinich & Co gérait 34 milliards de dollars (dont 5 milliards de dollars sur les actifs privés) avec des équipes d’investissement basées à New York, Londres et Singapour pour les marchés listés, et des équipes d’investissement locales en Europe (huit bureaux, dont Paris), aux Etats-Unis et en Asie (trois bureaux) pour la dette privée. Au total, le groupe compte plus de deux-cent-cinquante collaborateurs, dont vingt-six analystes, dix-sept gérants et sept traders pour les actifs listés, et une cinquantaine d’analystes-gérants pour la dette privée.répartis sur tout le globe.Muzinich est une société américaine avec une vision de l’investissement particulièrement en phase, selon nous, avec celle des investisseurs européens qui représentent plus de la moitié de ses encours. En effet, notre objectif est de délivrer un rendement le plus régulier possible tout en protégeant le capital – sur le segment du High Yield, nous n’allons pas plus bas que des entreprises notées B par exemple –, ce que nous pensons répondre aux attentes du marché en Europe. A notre arrivée sur le continent européen il y a vingt-cinq ans, nous avons su leur offrir des opportunités sur le High Yield, un segment jusqu’alors peu développé en Europe.Muzinich & Co a ouvert son bureau parisien en 2009, aujourd’hui constitué de treize personnes, dont sept sur la partie commerciale (trois sur la clientèle de distribution, sous la responsabilité de Vincent Valles qui a rejoint récemment l’équipe). Notre bureau représente environ 10 % des encours du groupe, dont un peu plus de la moitié pour le compte d’investisseurs institutionnels. Même si le marché français de la distribution est très compétitif, nous estimons qu’il y a une place à prendre pour un acteur de niche, comme l’est Muzinich & Co. Notre volonté est que, dès lors qu’un investisseur pense crédit, il pense à nous.

D’autant plus que le marché est porteur sur l’obligataire actuellement…Tout à fait, depuis deux ans nous assistons à un retour des investisseurs sur la classe d’actifs, avec par exemple plus de 200 millions d’euros de collecte positive sur notre fonds High Yield européen depuis le début d’année, et plus de 50 millions d’euros sur notre dernier fonds à maturité lancé fin avril. Sur le crédit, les fondamentaux des entreprises sont solides. Elles ont su profiter de la période de taux bas, en constituant des réserves de cash importantes. Les résultats du premier trimestre ont également été généralement très bons, aux Etats-Unis et en Europe. Dans ces conditions, les taux de défauts restent tout à fait contenus en moyenne.Les investisseurs européens sont en quête de rendement, lequel est aujourd’hui attractif. Nombre d’entre eux se sont positionnés sur les marchés monétaires, dont les rendements vont baisser. Selon nous, la période est intéressante pour considérer les stratégies de diversification sur le crédit, en particulier avec des gérants spécialistes de la classe d’actifs.

Sur le marché français, vous vous heurtez au fonds en euro…La concurrence du fonds en euro peut effectivement expliquer la faible représentation aujourd’hui des produits de taux dans les unités de compte, mais nous observons actuellement une tendance des assureurs à élargir leur offre d’UC avec des fonds de crédit, en particulier sur le High Yield. Il faut dire que les stratégies de crédit en général sont bien plus ambitieuses en termes de rendement que ceux servis par les actifs généraux. Chez Muzinich, avec des objectifs annuels actuels de 5 à 7 % de rendement, nous sommes bien au-delà et nos solutions offrent une bonne diversification au sein des allocations des investisseurs.

Pourriez-vous nous présenter votre dernier fonds à échéance, Muzinich Global Fixed Maturity 2028 ?Après notre fonds à échéance 2027 lancé en avril 2023 (Muzinich Global Fixed Maturity 2027) qui a collecté plus de 200 millions d’euros, nous estimons qu’il y a encore une fenêtre pour lancer ce type de fonds. Nous avons donc réitéré avec une solution globale et cross-over à maturité 2028, qui délivre un rendement de 5 % actuellement (après couverture du risque de change).Ouvert aux souscriptions jusqu’à la fin de l’année, ce fonds est principalement investi en Europe et aux Etats-Unis et comprend une poche de diversification sur les marchés émergents jusqu’à 10 %. L’objectif est d’être exposé à hauteur de 40 % sur le High Yield et 60 % sur l’Investment Grade. Aucune pénalité de sortie anticipée n’est prévue.

Quels autres fonds proposez-vous plus particulièrement à la clientèle privée ?Outre ce fonds à maturité, nous mettons actuellement en avant quatre autres fonds: Muzinich European Credit Alpha Fund (IE00BDFKF445). Il se compose d’une poche longue sur le crédit High Yield européen accompagnée de positions de couvertures sur des titres ou secteurs sur lesquels nous sommes vendeurs, et de paires d’arbitrages sectorielles ou intra-sectorielles qui permettent de délivrer du rendement et de financer nos achats de couvertures. L’objectif du fonds est de capter 100 % de la hausse du marché et de limiter les draw-down ;- un fonds long only sur le crédit High Yield européen, Muzinich Europeyield Fund (IE0005315449) : avec un historique de vingt-quatre ans, le fonds affiche une performance nette de plus de 10 % sur un an ;- un fonds à duration courte cross-over et global, Muzinich Enhancedyield Short Term Fund (IE0033758917) : ce fonds est en quelque sorte le flagship de notre gamme, avec 8 milliards d’euros d’encours. Il vise à offrir un rendement régulier au-dessus du taux sans risque, via une gestion active sur les obligations d’entreprises de courte duration Investment Grade et High Yield ;- et un autre fonds à duration courte sur l’Investment Grade à l’international, Muzinich Global Short Duration Investment Grade (IE00BJCXFM61), qui représente plus de 1 milliard d’euros sous gestion.

Et qu’en est-il de votre offre en dette privée ?Nous proposons notamment la stratégie MLoan, un fonds de dette privée evergreen à souscription mensuelle et rachat trimestriel jusqu’à un certain montant (plus de 200 millions d’euros d’encours aujourd’hui). Destiné à une clientèle professionnelle, il est accessible à partir de 25 000 euros, notamment via le compte-titres. Son objectif est de délivrer un rendement net annualisé compris entre 8 et 9 % et de distribuer un coupon mensuel de 7 à 8 %. Nous travaillons actuellement à proposer une solution plus « grand public » via un Eltif, d’ici la fin de l’année, comme nous avons pu le faire en Italie.