Le 26 juillet prochain, les trente-troisièmes Jeux Olympiques de l’ère moderne s’ouvriront à Paris, ville où se situe le siège de Tikehau Capital. Cet événement mérite donc qu’on lui consacre l’une de nos lettres. Retracer l’évolution de l’esprit olympique n’est pas dénué d’intérêt pour l’investisseur, car nous allons constater que de nombreux parallèles sont possibles entre l’évolution de l’olympisme et l’évolution de notre système économique.
Thomas Friedberger, Directeur général adjoint et Co-CIO de Tikehau Capital
Ainsi, il nous semble que les challenges et les problèmes auxquels l’olympisme doit faire face en 2024 sont comparables à ceux auxquels l’économie mondiale est confrontée, avec en filigrane la conviction que dans les deux cas la reconnexion au vivant semble être la seule solution durable pour préserver le système tel qu’il a été conçu et éviter son effondrement.
Les paroles de la chanson Harder, Better, Faster, Stronger de Daft Punk sont à la fois un bon résumé de la discipline du sportif olympique moderne, mais aussi de notre modèle de croissance économique. « Toujours plus » pourrait résumer à la fois l’état d’esprit du champion et notre système économique basé sur la seule croissance du produit intérieur brut. La croissance économique non durable est obtenue par le creusement de la dette financière et écologique, qui explique l’essentiel de la création de valeur économique depuis que les taux d’intérêts réels sont maintenus artificiellement bas pour soutenir le système.
Cette recherche de croissance à tout prix mène notre système économique vers un degré de fragilité qui menace son existence même et, par ricochet, la survie de notre espèce sur cette planète. S’agissant du sport de haut niveau, on peut retrouver cette suroptimisation des athlètes qui permet de rêver à des performances infinies grâce à l’allocation de moyens financiers démesurés à cette machine économique.
Si l’on se réfère à l’esprit olympique qui sera porté haut le 26 juillet prochain sur la Seine à Paris lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux, l’athlète olympique devra agir avec gratitude et humilité au sein d’un tout où l’effort collectif des participants porte la performance du champion. Dans ce contexte, toute tentative de tricherie, toute velléité d’hypothéquer l’avenir pour être performant le jour J, tout comportement individualiste n’aurait aucun sens. La réalité sera évidemment bien loin de cet idéal. Si nous appliquions ce concept à notre système économique, nous pourrions prétendre que le ralentissement considérable des perspectives de croissance mondiale dans les prochaines décennies est finalement une bonne nouvelle. En effet, cette croissance serait certes plus faible mais plus durable, car reposant moins sur la tricherie (l’ingénierie financière), l’hypothèque de l’avenir (l’exploitation intensive des ressources) et l’individualisme (la partition de l’humanité en castes permettant la domination d’une élite).
Ce qui crédibilise la formule : Moins haut, moins vite, moins fort.
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Par Thomas Friedberger, Directeur général adjoint et Co-CIO de Tikehau Capital
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