Alors que les déclarations approchent, la facture va s’alourdir de deux euros par mois en moyenne dans les grandes agglomérations, selon les calculs de Meilleurtaux.
L’heure de l’impôt redouté par les propriétaires approche. L’avis de taxe foncière 2024 va être disponible à partir du 28 août 2024 sur impots.gouv pour les contribuables mensualisés, ou du 20 septembre pour ceux qui n’ont pas opté pour cette option. Ces derniers auront jusqu’au 15 octobre pour s’acquitter de l’impôt, ou jusqu’au 20 en cas de paiement en ligne.
La revalorisation des valeurs locatives cadastrales, base nationale de calcul de la taxe foncière, suit l’inflation en prenant en compte l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) européen. Elle est donc cette année moins importante que l’année dernière (3,9 % contre 7,1 % en 2023).
Taux communal
Il faut ajouter à cette part nationale un taux local voté par les communes. Selon une étude du cabinet FSL, les villes de plus de 100 000 habitants l’ont augmenté de 1,2 % - 1,6 % hors Paris - en moyenne en 2024. 34 des 42 grandes agglomérations ont même fait le choix de laisser leur taux inchangé.
Le choix du statu quo, après une tendance à la hausse en 2023. La plus spectaculaire avait eu lieu à Paris, dont le taux était passé de 13,5 à 20,5 %. Malgré cela, la capitale affiche toujours le deuxième taux le plus faible derrière Boulogne-Billancourt.
Mensualités stables
Rien de surprenant donc à ce que les calculs de Meilleurtaux, qui dégage chaque année un coût moyen mensuel de la taxe foncière afin d’aider les acquéreurs à soupeser leur budget d’achat, n’aient que légèrement évolué. Le courtier, qui se base sur un bien de 70m² financé sur 20 ans au taux de 3,75 %, a calculé qu’ils allaient désormais devoir s’acquitter de 113 € par mois dans les grandes agglomérations, contre 111 € en 2023 et 105 € en 2022.
« En nette augmentation depuis 2018, cet impôt local peut représenter jusqu’à deux mensualités supplémentaires dans certaines villes, éclaire le courtier. C’est le cas notamment pour Saint-Etienne. »
Décorrélation entre prix d’achat et taxe foncière
Les villes où le poids de la taxe foncière est le plus important sont principalement celles où les acquisitions sont les moins onéreuses : Saint-Etienne (2 mensualités), Nîmes et Perpignan (1,8 mensualités), Le Havre et Mulhouse (1,7 mensualité) et Le Mans et Limoges (1,6 mensualités).
Dans les agglomérations où le prix des biens s’envole - à Paris, Nice, Aix-en-Provence, Bordeaux ou Lyon - ce poids est moins important, en raison du prix des biens mais aussi de taux plus faibles. Dans la capitale, la taxe foncière ne pèse « que » 104 € au regard des mensualités du crédit qui s’élèvent à 3 910 €. A Lyon, elle ne représente que 83 € des 2 059 € que les acquéreurs devront acquitter chaque mois en crédit et impôt foncier.
A mettre au regard de Nantes, Nîmes ou Montpellier, où la taxe foncière dépasse les 140 € mensuels.
« Si la facture s’alourdit d’année en année, il est honnête de rappeler que depuis 2023, plus aucun propriétaire de résidence principale ne paie de taxe d’habitation, la facture est donc moins élevée au total, rappelle Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux. Néanmoins cela reste un élément supplémentaire à avoir en tête notamment pour les primo-accédants qui n’ont justement pas l’habitude de payer une taxe en plus des loyers : un saut de charge à intégrer dans les calculs. »