Alors que la volatilité augmente, Robeco préconise une exposition à un portefeuille diversifié d’actions de qualité ainsi qu’une allocation accrue aux marchés émergents.
Si la situation actuelle « fait écho » à 2008, la réponse des décideurs politiques et des régulateurs est « plus rapide et plus décisive ». Dans un tel contexte, alors que la volatilité s’accroît (notamment du fait de la déstabilisation du secteur bancaire liées à la lutte contre l’inflation), les équipes de Robeco continuent d’investir sur les actions de qualité et saisiront toute opportunité qui se présente dans ce domaine, meilleur moyen, selon elles, de traverser les turbulences. D’après elles, les marchés émergents vont également surperformer, tandis que le dollar s’affaiblit et que la reprise en Chine s’accélère.
« Après trois semaines de trébuchements du secteur bancaire outre-Atlantique, estiment les spécialistes de Robeco, la marge de manoeuvre de la Réserve fédérale américaine est désormais limitée. Nous ne pensons pas que la crise de 2008 se répète, les décideurs politiques ayant agi beaucoup plus rapidement pour gérer la stabilité du système, mais la volatilité est là pour durer, car l’économie mondiale doit s’adapter à une inflation plus forte et à des taux d’intérêt plus élevés. » Les experts du gestionnaire soulignent que la période est « incertaine et potentiellement périlleuse ». Ils s’attendent aussi à ce que le comportement des stratégies actives soit meilleur que celui des stratégies passives.
Par qualité, Robeco entend un rendement élevé du capital investi (Return on Invested Capital, ou ROIC), avec des perspectives de réinvestissement « claires », une forte génération de trésorerie disponible et une décote par rapport à la valeur intrinsèque.
Dans la bonne direction
Les données sur la teneur de l’inflation ont récemment surpris, en particulier au Royaume-Uni, en Suisse et à Singapour. De son côté, la Banque centrale européenne est toujours ferme, face à un indice des prix à la consommation qui se maintient autour de 8,5 %. Comme beaucoup misent sur un assagissement de l’érosion monétaire et la fin du cycle haussier des taux directeurs aux Etats-Unis, sachant que la Fed a facilité l’accès aux liquidités en dollar (pour alléger la pression sur le secteur bancaire), les marchés d’actions disposent d’éléments favorables. Certes, les tensions sur le marché de l’immobilier commercial constituent une menace, mais la banque centrale américaine devrait rester « généreuse » dans son apport de liquidités, jusqu’à ce que le sentiment « se normalise ».
« Dans tous les cas, font observer les spécialistes de Robeco, un environnement monétaire plus accommodant devrait se manifester tout au long de l’année pour tenter d’empêcher le resserrement du crédit, ce qui offrira un certain soutien aux actions, même en cas de ralentissement de l’économie. » Par ailleurs, malgré une réaction plutôt mitigée des marchés aux prévisions prudentes de croissance du PIB de la Chine (5 %), les données vont « dans la bonne direction ». Selon ces professionnels, tous les ingrédients sont réunis pour une surperformance des marchés émergents : hausse de la consommation, investissement mieux orienté, vigueur du secteur financier, fléchissement du dollar, inflation plus faible que dans les pays développés… De surcroît, leur décote en termes de valorisation par rapport aux marchés développés excède 25 %. Ce qui paraît « injustifié ».
Robeco a été fondé en 1929 aux Pays-Bas. Filiale depuis 10 ans d’Orix Corporation Europe, le gestionnaire compte aujourd’hui 16 bureaux dans le monde. Au 31 décembre 2022, ses encours gérés se chiffraient à 171 Md€ (dont 168 Md€ intégrant des critères ESG).
ML