Mettons tout de suite fin au suspens : Oui bien sûr, c'est possible. Alors que nous clôturons l'année 2024 et que nous nous tournons vers l'avenir, il est bon de revenir un instant sur l'année écoulée et sur les enseignements tirés.
Les spreads de crédit se situent à des niveaux de toute évidence serrés par rapport aux niveaux historiques ;
Cependant, l'augmentation des taux globaux a généré une demande abondante ;
Le second mandat de Donald Trump est une source probable de volatilité en 2025.
Il va sans dire que le crédit a été remarquablement solide ces derniers temps, en dépit d'une multitude d'obstacles potentiels. On aurait pu raisonnablement s'attendre à ce que les bouleversements politiques en Europe, la volatilité extrême des taux, les escalades géopolitiques et l'élection présidentielle américaine (pour ne citer que quelques événements) suscitent une incertitude importante et une aversion au risque. Toutefois, ces épisodes ont généralement été de courte durée et « acheter la baisse » a été la bonne réponse à chaque fois.
Avec le recul, nous nous sommes montrés un peu trop prudents cette année. Notre scénario de base, qui prévoyait un ralentissement de la croissance, une désinflation continue et une politique monétaire plus souple soutenant le crédit, s'est effectivement vérifié. Mais, compte tenu de la multitude de risques à l'horizon, nous n'imaginions pas que les spreads finiraient l'année aux niveaux les plus serrés du siècle, ou presque.
Quel élément nous a échappé ? Le pouvoir des taux !
Alors que les investisseurs en crédit évaluent généralement la valeur en fonction des spreads, il est devenu de plus en plus évident que le taux global est un facteur beaucoup plus important pour de nombreux acteurs du marché. Cela donne lieu à une sorte d'« énigme de la valorisation », où les spreads serrés rejoignent les taux attractifs. Pour l'instant du moins, l'attrait de taux plus élevés l'emporte sur les valorisations réduites des spreads, et la demande de crédit ne fléchit pas.
Cela nous ramène au titre très « accrocheur » de cet article. Oui, les spreads peuvent encore s’élargir, mais nous ignorons toujours quand et pourquoi. Si nous avons du mal à nous enthousiasmer pour les spreads à leurs niveaux actuels, il nous est aussi difficile d'être trop négatifs compte tenu de la demande écrasante sur le marché. Heureusement, pour les investisseurs en crédit mondial que nous sommes, le positionnement long ou court sur le risque n’est pas la seule option à disposition. Nous prévoyons de tirer notre alpha d'autres leviers à court terme, tout en conservant suffisamment de fonds disponibles pour exploiter toute période de volatilité dans les mois à venir.
Pour consulter l'analyse dans son intégralité en anglais, cliquez ICI.
Par Matthew Jackson, Portfolio Manager, Sander Bus, CIO High Yield, Portfolio Manager et Reinout Schapers, Portfolio Manager Pour accéder au site, cliquez ICI.