Robeco - Les dilemmes de l'investissement durable : l'arbre qui cache la forêt ?

06/04/2023 - source : Patrimoine 24

Face à la double crise du changement climatique et de la destruction de la biodiversité, nous devons immédiatement nous attaquer à ces deux phénomènes. Le changement climatique et la destruction de la nature étant fondamentalement liés, il n'est pas possible de régler l'un sans régler l'autre.

Comment résoudre les problèmes de climat et de biodiversité sans être dépassé par leur complexité

Privilégier une approche intégrée pourrait conduire à une paralysie d'analyse

La meilleure méthode : veiller à ce que les mesures prises dans ces deux domaines soient compatibles

Mais piloter la transition climatique est déjà en soi un grand défi, sans parler de s'attaquer aux très nombreuses conséquences des investissements sur les écosystèmes et les espèces. Pour les investisseurs, le problème est de savoir comment prendre des mesures concrètes sans se retrouver dépassés par leur complexité.

Le changement climatique est l'une des principales causes de la perte biodiversité, et la destruction de la nature est l'un des principaux moteurs du changement climatique. L'augmentation des températures modifie les tendances météorologiques, ce qui contribue au risque d'extinction d'une espèce sur six1. En outre, les changements d'affectation des terres sont une cause majeure du changement climatique, puisqu'ils représentent entre 13 % et 23 % des émissions totales de CO2, selon les estimations2. À elle seule, la destruction des forêts contribue à environ 4,8 milliards de tonnes d'émissions de CO2 par an3.

D'un autre côté, on estime aussi que régler l'un de ces problèmes contribuera à régler le second. Les solutions fondées sur la nature sont essentielles pour atteindre les objectifs de l'accord de Paris. En effet, les océans, les forêts et des sols séquestrent le carbone dans l'atmosphère et aident à éviter la poursuite du réchauffement climatique. On estime que cela représentera 14 milliards de tonnes d'équivalent CO2 (GtéqCO2) par an en 2050, soit environ un quart des émissions annuelles actuelles4 , 5.

L'avenir sera celui d'une approche intégrée

Dans la mesure où ces deux problèmes sont liés, il est clairement souhaitable de les affronter de manière intégrée, tant pour éviter les conséquences indésirables que pour capter des synergies. C'est ce que concluent les scientifiques des deux panels concernés de l'ONU, à savoir la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) et le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC)6 . Par exemple, l'utilisation de la biomasse en tant que source d'énergie renouvelable peut être une bonne solution au changement climatique, mais elle nuit à la biodiversité si les habitats naturels sont convertis en plantations de monocultures.

En novembre 2022, la COP27 a consacré une journée entière aux solutions fondées sur la nature et aux interconnexions entre la biodiversité et le changement climatique. Cela a fait le pont avec la conférence sur la biodiversité (COP15) qui s'est déroulée un mois plus tard. Cette année, la COP28 à Dubaï mettra également l'accent sur la nature.

Il existe aussi une raison pratique pour laquelle l'industrie plaide en faveur d'une approche intégrée, à savoir le trop-plein de cadres de travail. À moyen terme, nous devrions être capables d'adopter une approche intégrée du climat et de la nature dans nos portefeuilles d'investissement. Pour le moment, cependant, nous pensons que le fait de trop insister sur une approche intégrée pourrait aboutir à une paralysie d'analyse.

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Emily Homer, Climate Specialist

Rashila Kerai, Biodiversity Specialist

 

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