MetLife France, spécialiste de la prévoyance individuelle, a publié son Baromètre 2023 effectué par CSA auprès de TNS et dirigeants de TPE sur leurs préoccupations et attentes en matière de prévoyance. Cette enquête on-line a été.
Menée en ligne, l’étude annuelle évalue la perception et les motivations des indépendants par rapport à la prévoyance, et mesure leur taux de souscription en appréciant l’évolution grâce à certaines questions récurrentes. Hormis les questions récurrentes posées chaque année, certains axes ont été ajoutés sur cette étude 2023 et l’on constate un taux d’équipement historiquement bas.
Les préoccupations des dirigeants
Les TNS restent de façon générale optimistes sur l’avenir de l’activité (57%), mais cet optimisme décroit eu égard aux 2 années précédentes, pour retrouver le niveau de 2020.
Leur préoccupation majeure (en augmentation cette année) est la situation financière de leur entreprise (63%), vient ensuite le maintien du revenu en cas d’arrêt de travail (54%), qui passe devant la protection de la famille en cas de décès ou invalidité (51%).
Prévoyance : connaissance et équipement
Les entrepreneurs sont 70% à se sentir mal protégés par leur régime obligatoire… Même s’ils connaissent toujours très mal leur niveau exact de couverture : 30% ITT (Interruption Temporaire de Travail) 16% invalidité et 19% décès. Malgré cela, on relève un taux de souscription d’une prévoyance individuelle de 41%, au plus bas depuis 2018 (alors de 52%), avec une érosion régulière d’année en année.
A noter également que ce taux varie très clairement en fonction du revenu: 73% des TNS ayant un revenu supérieur à 60k€ sont équipés, contre 34% des TNS ayant un revenu inférieur à 40k€.
Ce faible taux s’explique probablement par différentes causes :
- structurelles, d’une part : un sujet (la mort ou la maladie) où l’on n’aime difficilement se projeter, un manque de perception des conséquences possibles sur les aléas de la vie pour eux-mêmes et leur entourage, et donc un manque de conscientisation quant à l’utilité-même de la prévoyance ;
- et aussi conjoncturelles, d’autre part : au regard de la situation économique, avec la tendance inflationniste et l’impact sur le pouvoir d’achat, et une propension générationnelle à vivre beaucoup plus au jour le jour et à moins se projeter qu’auparavant. Quoi qu’il en soit 70% parmi les non équipés perçoivent la prévoyance comme une charge ;
- enfin, la structure de distribution des contrats de prévoyance reste inchangée : 61% sont des agents généraux, 17% des courtiers, 16% des banques et 4% des CGP.
Comment se projettent les TNS ?
Cette étude met également en exergue les situations pouvant être envisagées par les TNS, comme pouvant leur arriver un jour : 51% seulement ont envisagé leur décès de façon prématurée, contre 63-64% ayant envisagé une maladie ou un accident menant à un arrêt de travail de plus de 3 mois, ou à une invalidité partielle ou totale. Ils admettent cependant que les conséquences financières les plus importantes se produiraient en cas d’invalidité totale (45%) et de décès (31%) vs d’invalidité partielle (14%) et d’arrêt de travail (12%). Ceci est toutefois antinomique avec le fait que les contrats couvrent aujourd’hui autant l’ITT que le décès (à 31% chacun) contre 28% pour l’invalidité.
En réalité, les TNS s’assurent encore pour ce qui est le plus probable et non le plus dangereux financièrement – le Covid ayant d’ailleurs potentiellement renforcé cette crainte des arrêts de travail.