Le co-gérant du fonds long/short BDL Rempart, Aymeric Mellet, anticipe un grand nombre de profits warnings au titre du second trimestre 2022. En cause, un pincement des marges dans un contexte inflationniste des prix et des salaires.
Pas facile de tirer son épingle du jeu en ce moment sur les marchés actions. La volatilité est revenue et les indices sont plutôt à la baisse depuis le début de 2022. La pandémie comme le conflit entre la Russie et l’Ukraine ont effectivement sonné la fin de la fête après un exceptionnel millésime 2021. Dans ce contexte, les gérants de portefeuille tentent de trouver la solution pour se sortir de cette ornière. Celle de BDL Capital Management tourne autour d’une sélection de valeurs après visites sur le terrain (la société de gestion en fait entre 1000 et 1500 par an) et d’une gestion de conviction.
Historiquement, BDL Capital Management, créée en 2005, a commencé avec un fonds long/short, BDL Rempart qui concentre toute son attention actuellement. Ce fonds pèse 670 M€ et se focalise sur le « bon prix » des valeurs. Vaste sujet lorsque l’on sait que bon nombre d’entre elles ont cédé du terrain ces dernières semaines. L’occasion de se positionner sur celles ayant subi les plus forts reflux ? Pas vraiment aux yeux d’Aymeric Mellet, co-gérant de BDL Rempart pour qui certaines d’entre elles avaient beaucoup trop monté et présentent des failles au niveau bilanciel.
Il a également deux convictions fortes : l’inflation n’a pas fini de grimper et la BCE va devoir remonter ses taux de façon plus importante que prévue. Raison pour laquelle sa position longue est à un niveau historiquement bas au regard de celle des shorts, et qu’il a pris des Put sur le Stoxx 600.
Pour autant, ce responsable estime qu’il y a toujours une partie du marché à un prix raisonnable. Il faut certes aller la détecter en parlant avec les dirigeants d’entreprises, en allant voir sur-place comment évolue leur environnement et leur dynamisme commercial. Certains secteurs sont, certes, épargnés par le marasme ambiant, comme quelques groupes technologiques, les leaders cycliques, ceux profitant de la réouverture d’activités (autoroutes, aéroports, restauration collective).
La pénurie de matière première commence déjà à produire ses effets avec des hausses de prix significatives de la part d’entreprises qui n’hésitent pas à les répercuter. Mais toutes ne pourront pas forcément le faire. Raison pour laquelle Aymeric Mellet pense qu’un grand nombre de profit warnings est à prévoir au titre du 2eme trimestre 2022. Dans ce contexte pour le moins compliqué, le fonds BDL Rempart s’en sort plutôt bien en affichant une performance positive quand le Stoxx 600 affiche un repli de près de 10% depuis le début de l’année.
PBB