Interview de Stéphane Lago, Spécialiste des gestions thématiques chez AXA Investment Managers
Les fonds AXA WF Framlington Robotech et AXA WF Framlington Digital Economy appartiennent à une gamme thématique qui concerne l’économie évolutive. Quelles sont leurs caractéristiques communes ?
L’économie évolutive intègre les grandes thématiques de croissance qui correspondent aux mutations actuellement observées dans nos économies. Elle couvre cinq thèmes que nous avons identifiés qui découlent d’évolutions technologiques et de tendances démographiques à long terme : le vieillissement de la population et l’évolution des modes de vie, le consommateur connecté, l’automatisation, les technologies propres et la transformation des sociétés. Nous avons choisi de structurer, autour de ce concept, une gamme de gestion thématique qui présente l’avantage d’être aisément comprise par les investisseurs finaux et dans laquelle s’intègrent ces deux fonds.
Quel a été le comportement de ces deux thèmes ces dernières années ?
Nous avons observé une véritable accélération de la croissance sur les thèmes de la robotique et de l’économie digitale. On l’a vu, l’économie digitale a connu une croissance supérieure au reste du marché depuis quelques années. Via le fonds AXA WF Framlington Digital Economy, nous sommes investis sur les leaders et les grands vainqueurs de ce thème car, en matière de gestion thématique, il ne s’agit pas juste d’être exposé au thème mais aussi de sélectionner rigoureusement les valeurs du portefeuille. Dans ce domaine, le recours à une gestion active permet de faire la différence et de générer une surperformance régulière.
Et concernant la robotique ?
Nous avons observé une forte accélération du thème de la robotique dès 2014. La stratégie, qui a été lancée en 2015, résulte de plusieurs observations. Les robots sont désormais plus intelligents grâce aux innovations réalisées dans le domaine des semi-conducteurs. Ces dernières ont permis le déploiement de solutions électroniques dans des champs et des domaines aussi divers que la santé, la logistiqueou encore l’agriculture. S’ajoute à cela une baisse progressive des coûts de production et de diffusion qui ont permis de baisser globalement le prix des robots et donc de permettre leur déploiement dans de nombreux secteurs.
Quel est le profil du portefeuille ?
Il s’agit d’un portefeuille de conviction comprenant une cinquantaine de lignes avec un taux de rotation faible, voisin de 20 %. Les positions concernent le secteur technologique bien évidemment mais pas uniquement puisque le secteur industriel et celui de la santé représentent chacun 20 % des actifs. La diversification s’opère également d’un point de vue géographique puisque les Etats-Unis représentent 60 % des positions et le Japon 15 à 20 %. Les tailles de capitalisation sont également variées puisque les petites et moyennes valeurs représentent près de 50 % du portefeuille sans toutefois que la capitalisation des entreprises détenues soit inférieure à 500 millions d’euros. Les petites et moyennes valeurs constituent d’ailleurs le principal moteur de performance de la stratégie puisqu’elles contribuent à hauteur de 60 % de la progression du fonds depuis son lancement.
Le thème de l’économie digitale est-il aussi prometteur que celui de la robotique ?
Nous avons observé un vrai point d’inflexion dans le e-commerce en 2017 date du lancement du fonds. Là aussi, nous avons bénéficié d’un timing idéal. Ce point d’inflexion est directement lié au déploiement des smartphones que la génération des millennials a grandement contribué à diffuser dans la population. Le développement de nombreuses applications a permis d’accélérer la dynamique et, parallèlement, l’essor du e-commerce a été confirmé lorsque les budgets consacrés au marketing digital ont dépassé ceux de la publicité télévisuelle.
Comment avez-vous appréhendé ce thème ?
Nous avons choisi d’investir sur l’ensemble du parcours du consommateur connecté. Nous utilisons pour cela l’acronyme 4D pour découverte, décisions, distribution et enfin données et outils technologiques. La découverte se fait par le biais de la publicité et du marketing, des moteurs de recherche et des réseaux sociaux. Les décisions sont prises par le biais des portails et des applications de e-commerce ou de divertissement multimédia. La distribution quant à elle est rendue possible grâce aux fintechs et aux moyens de paiement en ligne, aux acteurs de la cybersécurité, à ceux de la logistique et enfin aux ressources foncières et immobilières mobilisées pour le stockage. Enfin, l’extraordinaire développement du stockage et de la gestion des données via des outils de plus en plus performants a permis au e-commerce de changer radicalement de dimension en s’appuyant notamment sur la publicité ciblée.
Quels sont les acteurs du parcours du consommateur connecté qui sont présents dans le portefeuille ?
On peut mentionner Hubspot, une entreprise qui permet aux TPE de se digitaliser et de déployer une offre e-commerce. C’est le cas également du portail ETSY qui fait découvrir aux consommateurs connectés les réalisations de nombreux artisans tout en offrant à ces derniers la possibilité de vendre en ligne leurs créations. Twillio, présent dans le portefeuille depuis le début, aide les sociétés, dont ce n’est pas le cœur de métier, à développer des services en ligne et à gérer les interactions avec les clients. Parmi les fintechs, on peut évoquer, outre la bien connue Paypal, la fintech Fidelity National Information Services qui a racheté Worldpay, le spécialiste du moyen de paiement. Coté distribution, l’entreprise australienne Goodman s’est spécialisée dans la gestion logistique. La présence d’acteurs de l’immobilier commercial et logistique est d’ailleurs une source de diversification pertinente dans ce fonds davantage exposé au secteur technologique que ne l’est le fonds Robotech. En Europe, on peut citer OCADO, acteur britannique des courses alimentaires en ligne.
Comment est structurée l’équipe de gestion ?
Les membres de l’équipe de gestion, commune aux deux fonds, sont basés à Londres. Ils travaillent ensemble depuis une dizaine d’années. Deux gérants, Tom Riley et Jeremy Gleeson, pilotent ces stratégies. Leurs expériences respectives et les compétences, complémentaires, de chacun des membres de leur équipe, qu’elles soient techniques, scientifiques ou financières, leur permettent d’appréhender correctement les différents cycles de marché.
TB