La moyenne des investisseurs institutionnels dans le monde considère toujours les valorisations et les taux d'intérêt comme les principaux risques pour leurs portefeuilles en 2025, selon Natixis Investment Managers.
La crainte d'une récession s’est atténuée, le pourcentage d’institutions financières dans le monde anticipant une récession est passée de 51 % en 2024 à seulement 30 % en 2025.
Deux tiers (67 %) des investisseurs institutionnels mondiaux estiment que les valorisations boursières ne reflètent pas actuellement les fondamentaux des entreprises.
78 % pensent que des baisses de taux d'intérêt stimuleront les transactions sur les marchés privés en 2025.
Plus de six sur dix affirment que l’Asie, hors Chine, sera la meilleure opportunité parmi les marchés émergents en 2025.
Les actifs privés vont continuer à occuper une part croissante dans l’allocation des investisseurs institutionnels partout dans le monde.
La conjoncture macroéconomique à la fin 2024 s’annonce favorable aux Etats-Unis : l'inflation diminue et les taux d'intérêt sont en baisse. Pourtant, selon une étude mondiale publiée aujourd'hui par Natixis Investment Managers (Natixis IM), les valorisations (47 %) et les taux d’intérêt (43 %) restent les principales préoccupations des investisseurs institutionnels pour 2025. Les investisseurs français mettent, quant à eux, davantage l'accent sur les taux d'intérêt (54 %, soit un écart significatif par rapport à la moyenne globale) et l’inflation (40%). Enfin, 36% des 50 investisseurs institutionnels interrogés en France considèrent les valorisations comme un risque secondaire.
Natixis IM a interrogé 500 investisseurs institutionnels à travers le monde (dont 50 sur le marché Français), représentant collectivement 28,3 trillions de dollars d’actifs mondiaux, incluant des fonds de pension publics et privés, des assureurs, des fondations, des fonds de dotation et des fonds souverains.
Après deux années de marché haussier concentré principalement sur les actions technologiques, les investisseurs institutionnels désignent les valorisations comme leur principal risque de marché (47 %). Deux tiers (67 %) pensent que les valorisations boursières ne reflètent pas les fondamentaux actuels (76% en France). Cependant, ils demeurent optimistes : trois quarts (75 %) estiment que 2025 sera l'année où le marché reconnaîtra l'importance des valorisations, bien que 72 % considèrent que la durabilité du rallye actuel dépendra de la politique des banques centrales.
La crainte d’une récession recule mais la France se caractérise par un optimisme plus nuancé
Le sentiment en moyenne dans le monde s'est nettement amélioré cette année : la proportion d'institutions jugeant une récession inévitable est tombée de 51 % en 2024 à seulement 30 % pour 2025. Près de deux tiers (57 %) ne prévoient pas de récession en 2025, et moins d’un investisseur sur cinq (18 %) pense qu'une récession mettrait fin au rallye actuel.
Une grande majorité (64 %) anticipe un atterrissage en douceur dans leur région, tandis que seulement 10 % craignent un atterrissage brutal et 6 % redoutent une stagflation.
En France, cet optimisme est plus nuancé : 42 % des investisseurs prévoient une récession, tandis que 40 % n’en anticipent pas. Une majorité (64 % à l’international, 54 % en France) prévoit un « atterrissage en douceur » de l’économie, avec des scénarios d’atterrissage brutal ou de stagflation jugés minoritaires (respectivement 6% et 4% à l’international et en France)
Sur l’inflation, les perspectives sont également positives : plus des trois quarts prévoient une baisse (38 %) ou une stabilisation (38 %) en 2025. Deux tiers (68 %) pensent que l'inflation atteindra les objectifs visés dans l’année à venir, même si un tiers (32 %) reste inquiet quant à des pics inflationnistes possibles.
Du côté des investisseurs français, les perspectives d’augmentation de l’inflation s’élèvent à 24% et 40 % des investisseurs expriment encore des craintes face à de potentiels pics inflationnistes.
Craintes économiques
Malgré un optimisme croissant, les investisseurs institutionnels mettent en lumière plusieurs menaces économiques majeures pour 2025, notamment les relations sino-américaines (34 % au niveau mondial, 38% en France) et l’intensification des conflits armés (32 % au global, 30 % en France).
Même si les perspectives de marché sont favorables, les investisseurs restent réalistes : après une relative stabilité des grandes classes d’actifs en 2024, ils anticipent une hausse de la volatilité en 2025 pour les actions (62 % et 56% en France), les obligations (42 % et 48% en France) et les devises (49 % et 50 % en France).
Par ailleurs, les investisseurs français prévoient pour 60% d’entre eux une hausse des défaillances de sociétés, ce qui est nettement moins le cas à l’international (38%).
Enfin, bien que l’intérêt pour les cryptomonnaies ait doublé (38 % contre 17 % en 2024), 72 % les jugent inappropriées pour la majorité des investisseurs, et 65 % ne les considèrent pas comme une option d’investissement légitime pour les institutions.
Cependant, les prévisions d’allocation des portefeuilles reflètent une confiance accrue : seulement 48 % des institutions prévoient de réduire leur exposition au risque, contre 56 % en 2024. De plus, quatre sur dix déclarent qu’ils envisagent de prendre davantage de risques en 2025.
Gad Amar, Directeur de la Distribution pour l'Europe de l'Ouest chez Natixis IM déclare : « En France, de manière plus granulaire, nous observons une inquiétude croissante parmi les investisseurs institutionnels, mais celle-ci reflète avant tout une prise de conscience des défis spécifiques à notre marché : un coût de la dette élevée, une accélération des plans sociaux, et une dégradation économique plus rapide dans la z2one euro. Ces facteurs s’ajoutent à une incertitude politique et à des tensions géopolitiques globales qui amplifient la sensibilité des portefeuilles institutionnels. Toutefois, ces préoccupations n’occultent pas les opportunités naissantes dans d’autres régions, ni la capacité des investisseurs à ajuster leurs stratégies dans un environnement mondial toujours plus fragmenté et complexe. »
Boom des marchés privés ?
En 2025, les institutionnels continueront d'augmenter leurs investissements dans les actifs illiquides. Six sur dix (61 %) estiment qu’un portefeuille 60:20:20 (actions, obligations, alternatives) surperformera la répartition traditionnelle 60:40 (actions/obligations).
Parmi ces alternatives, le private equity suscite le plus d’enthousiasme : près des trois quarts (73 %) des investisseurs institutionnels sont optimistes à son sujet, contre 60 % un an plus tôt. Cette tendance pourrait encore évoluer en 2025, car 78 % pensent que des baisses de taux stimuleront les transactions sur les marchés privés, et 73 % prévoient une augmentation des émissions de dette privée en réponse à une demande croissante des emprunteurs.
Plus de la moitié (54 %) des investisseurs ont déjà accru leurs allocations aux marchés privés, et 65 % s’intéressent à de nouveaux domaines, notamment les opportunités liées à l’intelligence artificielle.
Marchés émergents : vers une dissociation choisie avec la Chine
Les marchés émergents ont récemment souffert du ralentissement de l’économie chinoise, et près de huit investisseurs sur dix (79 %) estiment qu’un environnement de faible croissance deviendra la norme en Chine.
Cependant, les perspectives pour les marchés émergents sont positives : plus de la moitié (53 %) des institutions s'attendent à une forte croissance en 2025, soutenue par des politiques monétaires assouplies dans le monde développé.
Près des trois quarts (74 %) pensent que la dissociation avec la Chine offrira des opportunités à d'autres marchés émergents. Plus de six sur dix (62 %) estiment que l'Asie hors Chine sera la région émergente la plus prometteuse pour 2025, et 63 % prédisent que l'Inde surpassera la Chine en tant que principale destination pour les investissements dans les marchés émergents.
La gestion active privilégiée
Près de trois quarts (70 %) des investisseurs institutionnels affirment que les marchés favoriseront la gestion active en 2025. Deux tiers (67 %) constatent que leurs investissements actifs ont surperformé leurs indices de référence ces 12 derniers mois.
Dans le contexte actuel des taux et du crédit, les institutions tireront probablement profit de la gestion active : 70 % d’entre elles jugent cette approche essentielle pour l’investissement obligataire.
Pour consulter l’intégralité du rapport sur les perspectives des investisseurs institutionnels pour 2025, rendez-vous sur le site Natixis Investment Managers.
Méthodologie
L'enquête mondiale de Natixis Investment Managers auprès des investisseurs institutionnels a été réalisée par CoreData Research en octobre et novembre 2024. Les participants incluaient 500 investisseurs institutionnels provenant de 28 pays à travers l’Amérique du Nord, l’Amérique latine, le Royaume-Uni, l’Europe continentale, l’Asie et le Moyen-Orient.
À propos du Natixis Center for Investor Insight
Le Natixis Center for Investor Insight est une initiative de recherche mondiale axée sur les problématiques essentielles qui façonnent le paysage de l’investissement d’aujourd'hui. Le Centre mène des enquêtes à l’échelle mondiale afin d’analyser le sentiment et le comportement des investisseurs, les perspectives du marché, ainsi que les perceptions des risques des investisseurs institutionnels, des professionnels de la finance et des particuliers du monde entier. Notre objectif est de faciliter l’identification des tendances, des enjeux et des opportunités et, in fine, de favoriser des échanges constructifs avec nos clients.
¹ L’enquête réalisée par Investment & Pensions Europe/Top 500 Asset Managers 2024 a classé Natixis Investment Managers à la 19ᵉ place des plus grands gestionnaires d’actifs au monde, sur la base des actifs sous gestion au 31 décembre 2023.
² Les actifs sous gestion (AUM) au 30 septembre 2024 des actuelles entités affiliées sont de 1 427,2 milliards de dollars (soit 1 279,0 milliards d’euros). Les actifs sous gestion, tels que déclarés, peuvent inclure des actifs notionnels, des actifs gérés, des actifs bruts, des actifs d'entités affiliées détenues par des minorités et d'autres types d'actifs sous gestion non réglementaires gérés ou gérés par des sociétés affiliées à Natixis Investment Managers.
³ Une marque de DNCA Finance.
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