Cette semaine à la une, nous évaluons la manière dont les marchés financiers ont réagi à la victoire de Donald Trump aux élections américaines en novembre.
Un peu plus de trois semaines après la victoire sans équivoque de Donald Trump sur sa rivale démocrate Kamala Harris lors de l'élection présidentielle américaine, le moment semble opportun pour évaluer la réaction des marchés financiers.
En ce qui concerne les bons du Trésor américain, la courbe des rendements s'est aplatie, les rendements à long terme diminuant davantage que les rendements à court terme. Ce phénomène s'observe généralement lorsque les marchés estiment que la banque centrale est susceptible de maintenir les taux courts à un niveau stable à courte échéance tout en réduisant les taux longs.
Si les marchés s'attendent toujours à ce que la Réserve fédérale réduise ses taux, ils ont considérablement revu à la hausse leurs attentes concernant le taux directeur neutre, en tenant compte de l'agenda politique de l’administration Trump 2.0. Les taux directeurs à deux ans au jour le jour sont désormais fixés à 3,66 %, en forte hausse par rapport au niveau plancher de 2,40 % atteint en septembre.
Pour les pessimistes et les « perma-bears », cette évolution des courbes de rendement est le signe d'un risque potentiel de dérapage. Selon eux, de tels mouvements précèdent souvent des tensions importantes sur les marchés, les investisseurs cherchant à se recentrer sur la qualité de crédit en augmentant leur exposition aux obligations d'État de maturité longue pour couvrir le risque.
Faiblesse européenne
En Europe, la courbe des rendements des obligations d'État a vu les rendements des obligations à court et à long terme baisser dans des proportions similaires. Ce phénomène se produit généralement lorsque les investisseurs s'attendent à ce que les banques centrales abaissent les taux d'intérêt de manière plus agressive, en raison d'une conjoncture économique plus faible.
Les indices de surprise économique pour la zone euro sont devenus négatifs ce mois-ci, indiquant que l'activité est plus lente que prévu. Entre-temps, le programme politique de Trump 2.0 ne devrait pas être favorable à l'international, ce qui ajoute à l'incertitude. François Villeroy de Galhau, membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), a déclaré la semaine dernière que la BCE « pourrait avoir besoin de taux à des niveaux stimulants ».Les taux directeurs à deux ans au jour le jour sont désormais fixés à 1,84 %, en baisse par rapport à 2,78 % en juin.
Les euro-sceptiques soulignent que, tandis que les rendements ont chuté sur l'ensemble des courbes des obligations d'État de la zone euro, la dette française a nettement sous-performé ses pairs de la zone euro, probablement en raison de l'incertitude politique persistante et des inquiétudes concernant sa trajectoire budgétaire. À titre de comparaison, la Grèce peut désormais financer ses engagements à 10 ans au même coût que la France, ce qui suggère que les investisseurs se préparent à une nouvelle crise de la dette souveraine dans la région.
La particularité du marché obligataire a été le Japon, où la courbe des rendements s'est accentuée, les rendements à court terme augmentant plus fortement que les rendements à long terme. Ce phénomène est courant lorsque le marché s'attend à une augmentation des taux directeurs. Le catalyseur probable est l'inflation japonaise, les prix à la consommation hors produits frais ayant augmenté de 2,3 % en octobre, dépassant l'estimation consensuelle de 2,2 %. L'inflation reste supérieure à l'objectif de la Banque du Japon et renforce les arguments en faveur de l'anticipation de la prochaine hausse des taux directeurs de janvier à décembre.
Actifs risqués
Les obligations d'entreprise ont connu un mois de novembre solide, avec des performances globales positives. Dans le secteur high yield, le crédit américain s'est distingué, soutenu par le programme de déréglementation et de réduction d'impôts de Trump. En ce qui concerne les obligations investment grade, le crédit européen a surperformé, bénéficiant de la solidité des obligations d'État. Dans le même temps, le crédit émergent a sous-performé à la fois dans les catégories high yield et investment grade. Ce dernier a tendance à mieux se comporter dans un environnement de risk-on associé à un régime de taux d’intérêt plus bas.
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