Dans un secteur du tourisme en plein rebond, le marché du meublé et des résidences de tourisme regagne les faveurs des particuliers. Fiscalement avantageux, le statut LMNP séduit les propriétaires qui y trouvent un levier de rentabilité. Mais plus qu’un placement financier, investir dans un meublé de tourisme allie surtout le plaisir à la création de patrimoine.
Une impression de sortie de crise. Après deux années de pandémie, éprouvantes pour le secteur du tourisme, le marché reprend des couleurs. La saison d’hiver reprend des couleurs. La saison d’hiver a été excellente à la montagne, et les hébergements à la mer connaissent une vague inédite de réservations à l’avance. « Les professionnels sont optimistes. Ils comptent moins de ventes de dernière minute et la clientèle étrangère est de retour », se réjouit Pascale Jallet, déléguée générale du Syndicat national des résidences de tourisme (SNRT).Avec 117 millions de visiteurs au premier trimestre 2022, contre 41 millions sur la même période en 2021, le tourisme international a bondi de 182 % en glissement annuel, selon le dernier baromètre du tourisme mondial de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). L’Europe, en particulier, a enregistré près de quatre fois plus d’arrivées internationales (+280 %) qu’au cours du premier trimestre 2021, notamment dû à une forte demande intrarégionale. « Les chiffres du tourisme sont très bons au premier trimestre, avec des taux de fréquentation et d’occupation qui explosent, annonçant une année exceptionnelle. En dépit des crises – gilets jaunes, mouvements de grèves et Covid – que le secteur a traversées, il a démontré sa capacité de résilience et ses fondamentaux solides », assure David Regin, directeur commercial du groupe Consultim.Les investisseurs ne s’y sont pas trompés, se fixant des objectifs de hausse de rendement. La SCPI Aestiam Cap’Hébergimmo annonce ainsi des augmentations de la valeur de reconstitution de la part et de la valeur de réalisation, respectivement, de 3,33 % et 3,51 % en 2022. Au 31 mars, la SCPI affichait 81 millions de capitalisation, pour un TRI de 3,15 % à sept ans. « Depuis le mois de mars, et pour la première fois en deux ans, la reprise est marquée dans tous les secteurs, du loisir au tourisme d’affaires. Les Français ont envie de voyager:c’est un sentiment de liberté retrouvé », affirme Alexandre Claudet, président d’Aestiam.
Le LMNP : un statut avantageuxPrivé du dispositif Censi-Bouvard depuis 2017, le marché du tourisme continue de bénéficier du statut de loueur meublé non professionnel (LMNP) qui séduit de nombreux investisseurs. « Le meublé répond à une vraie demande sociétale de praticité et de mobilité, autour du télétravail. La pandémie a créé des opportunités sur ce marché, d’ordinaire prisé par la clientèle étrangère. Aujourd’hui, 40 % de locataires français sont en quête d’un meublé, et leurs recherches sur ce type de bien ont augmenté de 52 % en volume par rapport à 2019 », constate Alexis Alban, directeur général adjoint de Logdis. Le succès du régime LMNP, entré en vigueur en 1949, s’explique par sa fiscalité avantageuse qui permet d’amortir le bien acquis durant toute la durée de l’investissement, en calculant sa dévalorisation chaque année, selon son usure et son usage, et en déduisant les charges liées à la gestion et les éventuels intérêts de d’emprunt. En investissant dans une résidence de services neuve, il est également possible de récupérer la TVA à 20 %. Autre intérêt du LMNP, contrairement au dispositif Pinel, les propriétaires sont autorisés à habiter le bien s’il n’est pas loué. « Le LMNP est la solution idéale pour les investisseurs qui veulent se créer du patrimoine à long terme, tout en obtenant des rentes peu fiscalisées, par exemple dans un objectif de préparation à la retraite », résume Jérôme Rusak, président de L&A Finance.Pour être éligible au statut LMNP, les revenus générés par la location pour son propriétaire ne doivent pas excéder la somme de 23 000 € par an ou 50 % de ses revenus globaux par an. Au-delà de 23 000 € de recettes annuelles ou supérieures aux revenus d’activité du foyer fiscal, le statut LMNP bascule en LMP (loueur en meublé professionnel) qui permet l’imputation des déficits fiscaux sur le revenu global et l’exonération de l’impôt sur la plus-value en cas de revente dans les cinq ans (si les recettes n’excèdent pas 900 000 €).
Deux régimes fiscauxLa location en LMNP offre plusieurs options fiscales. Les revenus générés par les loyers doivent être déclarés sous deux régimes:le régime micro-BIC ou réel. Le régime micro-BIC s’applique aux propriétaires qui louent régulièrement leur logement meublé et dont les revenus locatifs sont inférieurs à 72 600 €.Les revenus (loyers perçus charges comprises et recettes accessoires) sont imposés comme des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) qui donnent lieu à un abattement forfaitaire de 50 %. Le régime réel, quant à lui, est obligatoire pour les loueurs qui déclarent plus de 72 600 € de revenus par an:il permet de générer des revenus entièrement amortissables pendant une période allant de quinze à vingt ans, la valeur du bien et les coûts générés (travaux, gestion et charges) devenant des charges déductibles du calcul des impôts.Grâce à la déclaration en BIC, la rentabilité de la location en meublé est plus élevée que celle du nu. « Le loueur meublé est considéré comme une entreprise qui va amortir son bien comptablement. En outre, la déduction fiscale des frais de notaire, non applicable dans la location nue, créé un déficit reportable sur les années suivantes. Pour cette raison, l’on parle d’une fiscalité zéro sur les revenus du bien loué en meublé », explique Arnaud Garnier, directeur commercial d’Altarea Gestion Immobilière. Le groupe vient de lancer La solution meublée, un produit d’investissement « clé en main » (sélection et installation de mobilier et de la cuisine, gestion locative, assurance propriétaire non occupant (PNO) meublé et garantie des loyers impayés (GLI), courtage en financement), décliné en trois formules de 5 300 € à 13 300 € TTC à l’achat du bien. Ce service inclut aussi une prise en charge des obligations comptables et fiscales des propriétaires-bailleurs.
Meublé de tourisme, un marché en plein essorLes plates-formes de type Airbnb, Booking ou Abritel ont largement démocratisé et facilitent la location saisonnière. Plébiscités par les touristes, les hébergements meublés ont offert une alternative à l’hôtellerie classique durant la pandémie. « Il existe un véritable attrait, en France, pour la location meublée, lié à la grande capacité touristique de la France. Cette pratique s’est, de plus, généralisée grâce aux nouvelles technologies qui automatisent toutes les démarches pour le bailleur et le locataire », indique David Abihssira, fondateur d’Immokip Option Réel. Pour éviter les écueils de la location à un tiers inconnu, les plates-formes Internet ont renforcé leur sécurité en demandant aux locataires de renseigner leur numéro de passeport et en leur fournissant des codes privés.Les propriétaires plus méfiants, ou qui proposent à la location de belles villas avec jardin, piscine ou installations nécessitant des explications précises, préfèreront l’intermédiation d’une agence de location pour une remise de clés en main propre. « La location meublée plaît aux actifs nomades, qui veulent louer leur résidence principale. Proposer leur logement de façon saisonnière leur permettra d’acheter et de financer un bien sur une courte durée, inférieure ou égale à dix ans, pour un loyer moyen deux fois plus élevé qu’une location nue à l’année », précise le spécialiste qui estime les revenus de la location saisonnière à environ 2 000 à 10 000 € par an et une rentabilité à jusqu’à 8 %. Un gain de pouvoir d’achat non négligeable dans une période d’inflation où les dépenses contraintes, notamment énergétiques, grimpent en flèche. Dans les grandes métropoles qui captent une clientèle internationale ou d’affaires, le bien peut même être loué quasiment à l’année. « Après la pandémie, beaucoup de propriétaires ont quitté Airbnb pour adopter le statut LMNP dans des villes dynamiques, telles que Marseille, Montpellier ou Toulon, où ils louent neuf mois à des étudiants via un bail mobilité et trois mois l’été aux touristes », observe Lior Pardo, cofondateur d’Investir dans l’ancien.
Un abattement plus généreuxDu point de vue fiscal, les meublés de tourisme et les chambres d’hôtes relèvent des mêmes régimes (BIC ou réel) que le meublé classique, à la différence que l’abattement forfaitaire sur les revenus de la location au régime des microentreprises s’élève à 71 % (article 50-0 du CGI) et que la taxe d’habitation et la taxe foncière sont exonérées (III de l’article 1407 et article 1383 E bis du CGI), optimisant d’autant la fiscalité sur cet investissement.Il est à noter, par ailleurs, que depuis le 1er janvier 2019, les plates-formes d’intermédiation de location touristique sont chargées de la collecte de la taxe de séjour pour le compte des loueurs non professionnels. Comme toujours, la rentabilité finale de l’opération dépend du prix d’achat qui diffère selon les prix du marché immobilier de chaque région. En bord de mer et à moins de trente minutes du littoral, les prix affichent 15 à 20 % de plus qu’en deuxième rideau. A Biarritz, par exemple, il faut compter 10 000 €/m2 et entre 5 000 et 7 000 €/m2 à Anglet. Au Havre, en revanche, un T2 de 60 m2 situé en centre-ville nécessitera une enveloppe moyenne de 170 000 €.
Les conditions à respecterQualifier son bien de meublé de tourisme demande, toutefois, de respecter des conditions précises. L’hébergement doit être à l’usage exclusif du locataire, offert à la location à une clientèle de passage qui n’y élit pas domicile (la location saisonnière doit être conclue pour une durée maximale de quatre-vingt-dix jours consécutifs à la même personne) et qui y effectue un séjour caractérisé par une location à la journée, à la semaine ou au mois (article L. 324-1-1 du Code du tourisme).Si les meublés de tourisme, au même titre que les meublés classiques, doivent nécessairement être dotés des onze équipements définis par le décret n° 2015981 du 31 juillet 2015, le marché, au fil des années, s’est professionnalisé. « Il y a aujourd’hui une grande concurrence sur l’offre de meublés. Pour louer au meilleur prix et éviter la vacance, le bailleur doit investir dans la décoration, la personnalisation et les petits plus qui feront la différence, comme une machine à laver la vaisselle, un grille-pain, une connexion Wi-Fi, un écran de télévision HD ou une cafetière dernier cri. Des frais d’entretien régulier et annexes sont à ajouter aux frais de conciergerie, et des charges de copropriétés sont à prendre en compte dans l’enveloppe globale de l’investissement », note Raphaël Pardo, cofondateur d’Investir dans l’ancien.Dans un objectif de valorisation, le classement en meublé de tourisme indique aux clients le niveau de confort et de prestations du bien. La grille de classement contient cent-trente-trois critères répartis en trois grands chapitres : équipements, services au client, accessibilité et développement durable (arrêté du 2 août 2010 modifié fixant les normes et la procédure de classement des meublés de tourisme, JO du 17 août 2010).Pour obtenir son classement, le loueur, ou son mandataire, doit faire réaliser une visite de son meublé. Cette démarche s’effectue auprès de l’un des organismes accrédités par le Comité français d’accréditation (Cofrac) ou la liste des organismes visés au 2° de l’article L. 324-1 du Code du tourisme.
Une règlementation plus stricteLa location meublée est strictement encadrée. Si certains règlements de copropriété l’interdisent, il faut également demander une autorisation de changement d’usage pour les résidences secondaires, dans certaines communes (Paris, les départements des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne ou dans une des communes de plus de deux cent mille habitants); il en est de même pour les communes connaissant des tensions sur le marché du logement et dès lors que le conseil municipal ou intercommunal a délibéré pour la mise en place d’une procédure d’autorisation de changement d’usage (pour les communes de plus de cinquante mille habitants) ou sur décision de l’autorité administrative sur proposition du maire (dans les autres villes).Sans autorisation, le propriétaire s’expose à une amende civile pouvant aller jusqu’à 50 000 € par logement et une astreinte d’un montant maximal de 1 000 € par jour et par mètre carré jusqu’à régularisation (article L. 651-2 du Code de la construction et de l’habitation). Une fois l’autorisation demandée obtenue, le loueur doit se renseigner auprès de la commune où est situé le bien pour savoir si une procédure de déclaration avec octroi d’un numéro d’enregistrement a été mise en place (fiche technique « Application territoriale des mesures de régulation de la location touristique meublée », ministère de l’Economie). Pour déclarer son meublé de tourisme auprès de la commune, il existe deux possibilités :-la déclaration simple en mairie, obligatoire, sauf si le logement proposé à la location constitue la résidence principale du loueur (occupé huit mois minimum par an). Elle s’effectue au moyen du formulaire Cerfa n° 14004. Si aucune déclaration n’a été effectuée, le loueur s’expose à une contravention pouvant aller jusqu’à 450 €;-la déclaration avec numéro d’enregistrement s’applique dans les villes qui l’ont décidé par délibération du conseil municipal ou intercommunal pour la résidence principale comme secondaire.Ce numéro est à publier dans chaque annonce de location.Par ailleurs, dans les communes ayant mis en place une procédure d’enregistrement, la location d’un meublé de tourisme déclaré comme résidence principale ne peut pas excéder cent-vingt jours au cours d’une même année civile, sauf obligation professionnelle, raison de santé ou cas de force majeure (loi Elan n° 2018-1021 du 23 novembre 2018). Le loueur en infraction s’expose à une amende civile, dont le montant peut aller jusqu’à 10 000 €. Les plates-formes de location ont l’obligation de déconnecter les annonces qui dépassent le seuil des cent-vingt jours de location annuelle. Depuis 2018, la réglementation sur les meublés touristiques s’est durcie dans l’objectif de ne pas transformer le centre des villes en parc d’hôtels, rendant moins attractive la location saisonnière. « La limitation de la durée de location contredit la logique de rentabilité », concède Alexis Alban. A Paris, la seule façon de louer en meublé de tourisme consiste à transformer un local commercial en habitation ou à racheter de la commercialité à un propriétaire. Les prix au mètre carré de commercialité à Paris, auprès d’une personne morale ou physique, varient de 450 € (XXe arrondissement) à plus de 5 000 € (VIIIe arrondissement).
Les résidences tourisme se réinvententPour les investisseurs aspirant à un confort de gestion, doublé d’un rendement sur le long terme, l’immobilier géré combine « le meilleur des deux mondes » selon Jérôme Rusak.Moyennant une rentabilité modérée, établie entre 2 et 4 % sur une durée moyenne de détention fixée entre dix et vingt ans, les résidences de tourisme assurent un revenu pérenne dans le cadre d’un bail commercial long (neuf ans minimum) signé avec un exploitant professionnel. Si le modèle a été fortement impacté par la Covid qui a entraîné, dans les groupes les plus fragilisés, des retenues de loyers (jusqu’à 35 % à la montagne), les résidences de tourisme se redressent en 2022. Mieux, le marché s’est assaini. « Les exploitants ont connu une situation très compliquée pendant la pandémie, dont le paroxysme a été la fermeture des stations de ski. Les choses ont mis du temps à se débloquer, mais depuis le 1er janvier, le paiement des loyers suspendus a repris, la situation s’est normalisée », explique David Regin. Ce dernier est convaincu que la résidence de tourisme reste un placement attractif, alliant le plaisir à la valeur patrimoniale. « Avec des résidences en front de mer ou au pied des pistes, le propriétaire ne court aucun risque, même si l’exploitant sort de l’opération. Le bien se revendra toujours très bien », confirme-t-il. Consultim, via sa filiale LB2S, a organisé, dans ce sens, un marché secondaire pour faciliter la revente des biens, à un rythme de mille deux cents ventes par an.En outre, les résidences de tourisme, profitant de la demande massive des investisseurs sur les résidences étudiantes ou seniors, bénéficient aujourd’hui de conditions d’achat favorables, avec des prix du neuf proches de l’ancien. « La période actuelle est incroyable en termes de rentabilité qui peut aller jusqu’à 5 à 6 %. Le désamour sur les résidences de tourisme depuis deux ans a provoqué une vague de revente à des prix bien plus bas que ceux du marché dans de très belles résidences, alors même que la France demeure la première destination touristique du monde », indique Jérôme Rusak qui invite à profiter de cette fenêtre de tir. La fourchette de prix des logements en résidence de tourisme qui s’étend, selon la situation géographique, de 85 000 € (un T1 au Tréport) à plus de 500 000 € (un 65 m2 à La Plagne), s’adresse aussi bien aux primo-investisseurs qu’aux multi-propriétaires qui veulent diversifier leur patrimoine tout en profitant de leur bien. Les implantations des résidences de tourisme se répartissent, à 35 % en bord de mer, 30 % à la montagne, 30 % en ville et 10 % à la campagne.
Solidité de l’exploitantLes difficultés du groupe Pierre & Vacances Center Parcs ont rappelé l’importance de la solidité financière de l’exploitant dans la réussite d’un investissement en résidence de tourisme. Et pour cause, « l’exploitant reverse, en moyenne 50 à 55 % des loyers aux propriétaires. Aussi, dès lors qu’il y a une saisonnalité forte, le modèle économique n’a pas le droit à l’erreur », rappelle Lionel Simon, CGP chez K&P Finance. Il met en garde contre les promesses de rendements trop élevés, incompatibles avec les charges inhérentes à la gestion des parties communes et à l’entretien de la résidence. « Il est important de bien lire les conditions du bail et de consulter l’historique financier de l’exploitant avant de signer », conseille-t-il.Le groupe Odalys (quatre cent trente résidences de tourisme) affirme ainsi avoir surmonté la crise sanitaire avec succès et en être ressorti plus fort, servant à ses futurs propriétaires une rentabilité d’environ 3,8 % sur ses dernières opérations. « Nous nous sommes adaptés en temps réel aux événements, en accélérant sur le digital, et nous connaissons cette année un vrai rebond, retrouvant des niveaux d’occupation identiques, voire supérieurs à ceux de 2019, et de façon plus rapide qu’attendue », se réjouit Antoine Kieffer, directeur général adjoint du groupe.En qualité d’exploitant et preneur à bail, Odalys participe à la conception de ses produits et s’impose une grande sélectivité dans le choix des destinations. « Nous sélectionnons nos opérations sur des destinations touristiques de premier ordre qui sont également des marchés immobiliers pertinents pour les investisseurs, avec une vie en dehors des saisons », ajoute-t-il, attestant de la montée en gamme des résidences de tourisme qui, depuis plusieurs années, disposent d’équipements soignés, de piscines, spa et parties communes plus vastes.Pour rappel, les établissements de tourisme dépendent du régime de la para-hôtellerie et doivent proposer des biens meublés ou garnis, accompagnés d’au moins trois prestations sur les quatre définies par l’administration fiscale, à savoir le petit-déjeuner, le nettoyage régulier des locaux, la fourniture de linge de maison et la réception de la clientèle. La particularité du modèle (et son intérêt) repose sur les formules d’occupation qui permettent aux propriétaires d’accéder à la résidence plusieurs semaines par an (entre deux et six semaines en moyenne), en contrepartie d’une retenue sur les loyers perçus ou d’un tarif préférentiel:la balance entre la jouissance du bien et sa rentabilité dépend des envies et objectifs de chaque propriétaire.
Zoom sur la montagneAvec un taux d’occupation annuel moyen de 68 %, le marché de l’immobilier de montagne est confronté à une forte saisonnalité que promoteurs et exploitants travaillent à gommer, en collaboration avec les communes. Dans les stations de ski, contrairement aux stations villages (Morzine, Megève) qui jouissent d’une activité tout au long de l’année, les périodes de location se limitent à la saison d’hiver et à l’été, soit environ six mois dans l’année. A cela s’ajoutent les semaines d’occupation du propriétaire qui modèrent d’autant la rentabilité de l’investissement. « Tous nos propriétaires souhaitent skier au moins une à deux semaines dans l’année. Les investisseurs en quête de rendement s’orientent davantage vers les communes de plaine », note Benjamin Berger, directeur général associé de Cimalpes qui délivre un rendement net annuel entre 2,5 et 3 %. Afin d’accroître cette rentabilité, la société mise sur l’agilité. « Soit l’on achète dans une station mature, où les prix à l’achat sont élevés mais en phase avec les loyers, à l’image de Courchevel 1850, pour une rentabilité immédiate, soit l’on s’oriente vers une station en pleine croissance, où les prix au mètre carré sont abordables, mais les loyers plus faibles, comme c’est le cas de l’Alpe d’Huez ou de Tignes, en anticipant une valorisation d’ici deux ou trois ans, pour une rentabilité à terme », démontre le directeur.Le groupe présent dans onze stations de ski a élaboré une stratégie de remplissage de ses propriétés dans le but d’optimiser le taux d’occupation durant les pics saisonniers. « Nous pratiquons un Yield Management dynamique et adroit, en appliquant nos tarifs en fonction de la demande. Une stratégie appréciée par nos propriétaires qui optent pour la mise en place de celle-ci », indique Benjamin Berger.
Des formules plus flexiblesLe profil des investisseurs à la montagne évolue. « La clientèle est plus jeune, âgée de quarante à cinquante ans, plus sportive mais moins portée sur le ski à 100 %. Les activités outdoor et le bienêtre sont de plus en plus plébiscités », observe Benjamin Berger.Face à ce renouvellement des générations de propriétaires, les formules d’occupation se font plus flexibles. « Partir sur un bail de onze ans peut paraître long. Pour cette raison, nos clients ont le droit de changer de formule d’occupation toutes les périodes triennales. Ils peuvent aussi faire des échanges gagnants de semaines en fonction de la saisonnalité, en remplaçant une semaine en haute saison l’hiver par plusieurs semaines en basse saison l’été », explique Nicolas Grizard, directeur commercial chez MGM. Son objectif : injecter de la liberté possible dans l’engagement contractuel. Le promoteur savoyard possède un service dédié aux propriétaires intégré dans sa filiale d’exploitation, à l’écoute de leurs besoins. Une bourse « découverte » autorise également à passer une semaine dans une autre station où le groupe est présent et à échanger son appartement contre un autre de la même gamme. Au sein des résidences, la typologie de logements proposés part du deux-pièces (45-48 m2) jusqu’au cinq-six pièces (140 m2 en duplex), pour un prix moyen s’élevant à 400 000 € pour un trois-pièces (6065 m2). En cas de changement de situation, le groupe peut aussi accompagner les propriétaires souhaitant revendre leur bien avec (ou sans) bail en court.
Prestations haut de gammePositionné sur le marché des résidences quatre et cinq étoiles, MGM propose des séjours tout confort, comme à l’hôtel. Les lits sont faits à l’arrivée, et les chambres fournies en peignoirs et chaussons. Composés de quarante à cinquante appartements, les établissements du groupe MGM comprennent des espaces bien-être d’une surface de 800 à 1 000 m2, avec piscine chauffée, jacuzzi, sauna, hammam, bassin nordique, douche sensorielle et bassin pour enfant. « Sur certains établissements, nous adossons nos résidences à des hôtels quatre-étoiles afin de mutualiser les espaces récréatifs. Nous disposons également d’un espace de réception pour le pain frais, les forfaits et le service de conciergerie qui s’occupera de réserver une table, un taxi ou une activité. Nos clients peuvent même emprunter un appareil à fondue ! », énumère Nicolas Grizard, convaincu que la qualité du produit attire tout autant les clients que la formule.Dans cette optique, MGM vient de lancer une nouvelle opération en cours de construction:une résidence cinq-étoiles à Flaine, en Haute-Savoie, qui sera couplée à un hôtel quatre-étoiles géré par la filiale exploitation du groupe MGM Hôtels & Résidences et dont la livraison est prévue pour noël 2023.De la même façon, pour Benjamin Berger, l’immobilier de montagne a fait un bond en avant dans la qualité de ses prestations. « A l’instar des transports et de l’hôtellerie, les acteurs de l’immobilier locatif regardent la concurrence et veulent se démarquer avec des services, une communication et une stratégie marketing toujours plus affûtés », déclare-t-il, considérant que la qualité de ses prestations reste « la botte secrète » de Cimalpes.« Pour fidéliser la clientèle, il faut des services para-hôteliers haut de gamme. Quand ils arrivent, les clients apprécient de trouver leurs forfaits de ski sur la table, leur matériel réservé et le frigo rempli », souligne-t-il.
Tourisme et affaires : des concepts hybridesEn pleine mutation, le marché des résidences d’affaires, qui a beaucoup souffert pendant la crise sanitaire, développe de nouveaux modèles d’hébergement, en phase avec les évolutions sociétales. Avec son concept Mobility par exemple, Consultim optimise le remplissage de ses résidences en coeur de ville en ciblant à la fois une clientèle de tourisme-loisirs et d’affaires.A Pessac, la résidence Interludes se trouve à proximité du campus Talence Pessac-Gradignan (soixante-cinq mille étudiants) et des CHU de Xavier-Arnozan et Haut-Lévêque. La commune, elle, est la troisième ville de Gironde, située à trente minutes en tramway de l’hôtel de ville de Bordeaux et à cinquante minutes en voiture du bassin d’Arcachon. « A travers ces offres hybrides, les résidences d’affaires apportent une alternative économique aux salariés en mobilité, un pied-à terre pour les familles qui veulent faire du tourisme le week-end, notamment la clientèle internationale, et une nouvelle source de revenus pour les exploitants », estime David Regin. Consultim vient de lancer un nouveau programme mixte, à Villeneuve-d’Ascq, combinant résidences étudiantes et résidence d’affaires, baptisé Le Wax, opéré par Sergic.Une tendance à la diversification également mise en oeuvre par Odalys. « Nous voulons proposer la gamme d’hébergements la plus complète possible, avec des résidences étudiantes plus ouvertes vers l’extérieur et des résidences d’affaires qui apportent un niveau de confort maximal pour leurs occupants », annonce Antoine Kieffer. Le groupe prévoit, également, d’étendre son réseau de résidences étudiantes Odalys Campus, et développer des services connexes à l’immobilier et au tourisme.De nouvelles perspectives s’ouvrent sur le marché du tourisme.
Quelques exemples de programmes en location meubléeLe Carré Blanc 372,à Courchevel Village (Savoie) Cimalpes• Nombre de chambres : 2 à 4 adultes (56 m2).• De 2 050 à 3 650 € (660 à 740 € la semaine l’été).• 11 contrats en 2021-2022 + 5 contrats en été 2021.• Prix de vente : 810 000 €.
Résidence Le Phare,Le Tréport (Seine-Maritime) Cerenicimo• Appartements du T1 au T4.• Prix:de 85 000 € à 331 000 €.• Rentabilité : ± 3,70 %.• Livraison prévue : deuxième trimestre 2024.
Résidence Interludes,Pessac (Gironde) Consultim• 76 studios de 19 à 33 m2 entièrement meublés et avec espace cuisine.• A partir de 100 183 € HT. • Rendement prévisionnel de 3,8 % HT• Livraison prévisionnelle : 3e trimestre 2024.
Résidence Le Wax,Villeneuve-d’Ascq (Nord) Consultim• 97 lots (T1 et T2).• A partir de 119 000 € (mobilier inclus).• Bail triple net (aucune charge, ni taxe pour l’investisseur).• Rendement de 4 % HT/HT.