L’activité économique et industrielle n’est pas épargnée par le changement climatique, dont l’impact n’est plus aujourd’hui discuté. En témoigne la récente sécheresse à Taiwan qui a paralysé la production de puces électroniques, dans un contexte de pénurie mondiale. De multiples secteurs d’activités dépendants des semi-conducteurs ont été touchés, entrainant d’importants dommages économiques et sociaux.
Selon une étude de Schroders1, le changement climatique a un impact direct et indirect sur le rendement des actions et varie selon les pays, comme le montre le graphique ci-dessous :
On observe notamment que tous les pays ne sont pas égaux face à la baisse des rendements.
Pour les entreprises opérant dans les pays développés, situés majoritairement dans l’hémisphère nord, l’impact du changement climatique sur le rendement des actions est moindre par rapport aux sociétés situées dans les pays en voie de développement.
Cela peut s’expliquer de plusieurs manières :
Le coût physique, c’est-à-dire la répercussion de la hausse des températures sur la production et la productivité. Une étude de Marshall Burke et Vincent Tanutama2 a démontré que la hausse des températures touchera davantage les économies des pays chauds. Notons aussi que les pays pauvres sont généralement des pays déjà touchés par de fortes chaleurs. Le coût de la transition, qui prendra en compte l’impact économique des résolutions et des solutions pour agir contre la montée des températures. On note que les entreprises européennes, pionnières sur la thématique du développement durable et de la transition écologique, sont favorablement exposées. Le plan ambitieux de soutien à la transition écologique annoncé par Joe Biden et les engagements de la Chine et du Japon permettront également de soutenir les entreprises et d’accélérer la transition vers une économie décarbonée. Les actifs échoués (ou « stranded asset ») qui correspondent à la dévaluation des actifs liée aux changements de législation, des contraintes environnementales et des innovations technologiques. Le secteur des énergies fossiles est particulièrement concerné, en raison des réglementations en matière de protection de l'environnement et de lutte contre le réchauffement climatique. Les pays émergents seront les plus touchés à l’image de l’Inde, fortement exposé au charbon et qui s’oriente vers un doublement de sa consommation d’énergie d’ici à 2040. Le pays voit son rendement nominal fondre d’environ 1,6%, sur la période 2021-2050, en ne prenant en compte que les actifs échoués (Graphique 2).Malgré une plus grande exposition aux effets néfastes du changement climatique, les entreprises des pays émergents devraient continuer à offrir des rendements intéressants (graphique 1) rémunérant les risques auxquels les investisseurs s’exposent par rapport aux pays développés (risque de change, risque politique, risque d’exécution).
De manière générale, la transition énergétique incite les entreprises à se renouveler et à aller vers de nouveaux modèles, quels que soient le secteur et le pays, ce qui crée de nouveaux marchés adressables avec des services énergétiques qui répondent aux exigences et aux enjeux environnementaux. De nombreuses entreprises sont déjà bien positionnées pour y répondre et en bénéficier.
1 How climate change could impact investment returns over the next 30 years, publié par Schroders le 21/01/2021.2 Climatic Constraints on Aggregate Economic Output, par Marshall Burke & Vincent Tanutama, avril 2019.
Augustin VINCENT, Responsable de la Recherche ESG et Joyce STEVENSON, Analyste ESGCliquez ICI pour accéder au site Mandarine Gestion.