Leur poids a progressé de 10 points en en 10 ans. Désormais, la moitié des contrats d’assurance vie contiennent au moins un ETF.
L’Observatoire Quantalys Harvest Group de la gestion ETF, publié le 3 avril, montre l’intérêt grandissant des investisseurs pour ces trackers. « Ils sont passés, en relatif, de 6% de l’ensemble des fonds gérés en Europe il y a 10 ans à près de 16% fin 2023 », rapporte l’observatoire.
S’ils étaient historiquement plébiscités par les institutionnels, les ETF deviennent une brique incontournable des allocations d’actifs des banques privées, family offices, CIF ou des investisseurs particuliers via des plateformes digitales. Ils sont d’ailleurs aujourd’hui présents dans un contrat d’assurance vie sur deux (+10 % en deux ans).
L’année 2023, deuxième meilleure après 2021, a été un grand cru pour les ETF qui ont collecté 141 Md€. Elle marque aussi un record pour la collecte sur les ETF obligataires, qui pèsent aujourd’hui 25 % du montant des actifs gérés par les ETF en Europe.
Si l’engouement pour les ETF ESG ralentit depuis le pic de 2021, leurs actifs gérés n’en progressent pas moins de 29 % sur l’année. BNPP AM, partenaire de l’observatoire, indique constater une demande croissante pour cette typologie d’actifs.
Selon l’observatoire, les ETF thématiques ne sont plus « une simple tendance » mais portent une « évolution structurelle » qui met en évidence un « changement fondamental dans la gestion de l’allocation d’actifs, qui ne se limite plus à une répartition par classes d’actifs, zones géographiques ou secteurs d’activités mais s’oriente désormais vers une approche thématique transverse ». Il cite à l’appui de son propos la collecte 2024 concernant les thématiques autour du climat, de 3 Md€, alors que les énergies renouvelables décollectent 1 Md€.
La récente autorisation de cotation des ETF actifs sur Euronext Paris par l’AMF pourrait bien venir au renfort de la collecte 2024. Un décret du 27 février 2024 a en effet modifié le Code monétaire et financier (CMF) autorise l’admission à la négociation sur le marché français de ces fonds à mi-chemin entre gestion passive et active. Concrètement, ils permettent à un gérant d’appuyer la pondération de certains titres et de modifier son portefeuille pour suivre l’évolution des conditions de marché. Plus d’opportunités, mais aussi plus de frais.
« Ces produits, qui connaissent un fort développement aux Etats-Unis, pourraient potentiellement étendre les canaux de distribution des fonds à gestion active en Europe, justifiait Bercy dans le texte. Or le droit national ne permet pas la cotation de tels produits en France, sans qu'aucun motif de protection de l'épargne ou de l'intégrité des marchés ne justifie cette limitation. »