Au troisième trimestre, l’augmentation des dividendes dans le secteur pétrolier a porté les dividendes mondiaux à 415,9 Md$, un record pour cette période de l’année. C’est l’un des enseignements de la dernière étude en date de Janus Henderson.
Selon l’indice Janus Henderson Global Dividend, la crise énergétique a entraîné une forte hausse des dividendes au troisième trimestre, les compagnies pétrolières ayant distribué à leurs actionnaires des montants record. Le total mondial versé a augmenté de 7 % sur une base globale, pour atteindre 415,9 Md$, ce qui constitue un pic historique pour un troisième trimestre.
« La hausse sous-jacente, précise un communiqué de presse, a atteint 10,3 %, après prise en compte de l’appréciation du dollar américain et d’autres facteurs [dividendes exceptionnels, modification dans l’indice, changements de dates de versement]. Au niveau mondial, 90 % des entreprises ont augmenté ou maintenu leurs dividendes, soit un peu moins que les 94 % enregistrés au premier semestre. »
Les dividendes des producteurs de pétrole et de gaz ont fait un bond de 75 %, à 46,4 Md$, surtout par le biais de dividendes extraordinaires, et compensé le recul observé au sein du secteur minier (+ 70 % par rapport à 2019 tout de même), en réponse à la baisse des prix des matières premières, spécialement en Australie. « La plupart des autres secteurs, indique le communiqué, ont enregistré une progression, notamment les transports (y compris maritimes), les banques (plus gros contributeur avec 63,7 Md$), les semi-conducteurs et les produits chimiques. »
Les 16 familles
Sans l’augmentation des versements « pétroliers », le total mondial serait resté à peu près stable par rapport à l’année précédente. Taïwan et les Etats-Unis ont été les principaux contributeurs à la croissance, même si Petrobras (Brésil) affiche la plus forte hausse chez les émetteurs. La Chine a décéléré. Le troisième trimestre est traditionnellement important dans l’empire du Milieu, mais plus de 30 % des sociétés de l’indice local ont réduit leurs dividendes, sans parler de la récession dans l’immobilier.
Au final, Janus Henderson relève ses prévisions de 30 Md$, tablant désormais sur une manne de dividendes de 1.560 Md$ pour l’ensemble de l’année, soit une hausse par rapport à l’année précédente de 8,3 % et de 8,9 % sur une base sous-jacente, nettement supérieure à la tendance de long terme, entre 5 % et 6 % depuis la création de l’indice Janus Henderson Global Dividend en 2009.
« Il est important de noter, explique Jane Shoemake, gérante de portefeuille clients dans l’équipe Global Equity Income, que les dividendes varient beaucoup moins que les bénéfices au cours du cycle économique, car les entreprises cherchent à maintenir un niveau de revenu durable pour leurs actionnaires. »
En France, la distribution trimestrielle de dividendes s’est située au niveau de 3,9 Md$ (7 fois moins qu’au Royaume-Uni, par exemple). De leur côté, selon les estimations de l’Observatoire des multinationales, les dividendes du Cac 40 ont atteint l’an dernier un montant record de 57,5 Md€ (+ 32 % par rapport à 2020). Pour la famille Arnault, le revenu encaissé s’est élevé à 2,4 Md€. Un dixième des dividendes de l’indice parisien est revenu à 16 familles !
ML