Préoccupation majeure du Président Donald Trump, l'afflux de travailleurs étrangers aux États-Unis s'est accéléré depuis la fin de la crise du Covid-19. Cette population née à l'étranger, travaillant sur le territoire américain, représente près d’un travailleur sur cinq.
Afin de mieux capturer ces changements, le Bureau du recensement américain a modifié sa méthodologie en décembre, ce qui affectera les détails du prochain rapport de janvier du Bureau des statistiques de l'emploi. Ce changement a abouti à une révision à la hausse des estimations de l'immigration entre 2023 et 2024 : elle atteindrait près de 3 millions de personnes.
AnalyseCet afflux, qui explique 84% de l'accroissement démographique en 2024, a permis à la population de croître à son rythme le plus fort depuis 2001 l'an dernier, de limiter les tensions sur le marché du travail, de modérer l'inflation salariale (et sa transmission aux prix des biens et services), tout en augmentant la production, et donc la croissance du PIB.
Un coup d’arrêt porté à l’immigration ou un recours à des reconductions massives à la frontière pourrait avoir des répercussions économiques majeures. Selon l’Institut Peterson, reconduire aux frontières l’intégralité des travailleurs en situation irrégulière, soit 8,3 millions de personnes, pourrait se traduire par une croissance nulle sur l’ensemble du mandat de Donald Trump, en plus de causer un coût opérationnel de 150 milliards de dollars, selon le Forum national de l’immigration. Et même si elle ne ciblait qu’un dixième des immigrés clandestins, cette proposition du Président pourrait fortement peser sur la croissance du PIB (jusqu’à 1,2% en 2028) tout en générant un surcroît d’inflation pouvant atteindre jusqu’à 0,6%.
L’opinion exprimée ci-dessus est datée du 24 janvier 2025 et est susceptible de changer.
Graphique de la semaine, réalisé par Julien-Pierre Nouen, Directeur de la gestion diversifiée et des études économiques chez Lazard Frères Gestion
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