La Française AM - Malgre un premier trimestre 2023 morose, l'Allemagne est sur la voie d'une croissance modeste au deuxieme trimestre

31/05/2023 - source : Patrimoine 24

L'économie allemande est officiellement entrée en récession technique au cours de l'hiver ; le PIB révisé du premier trimestre affichant une contraction de -0,3 % en glissement trimestriel. Cette baisse peut être attribuée à l'impact de l'inflation sur la consommation des ménages et à la suppression progressive des mesures de lutte contre la pandémie financées par le gouvernement. Toutefois, l'économie allemande devrait connaître une croissance modeste au deuxième trimestre 2023.

Capture françois modifiéeFrançois Rimeu, Stratégiste LFAM

Les chiffres révisés du PIB indiquent une contraction de l'activité économique, le quatrième trimestre 2022 enregistrant également une baisse de -0,5 % en glissement trimestriel. Cela contraste avec la tendance positive observée depuis novembre dans les indicateurs de données subjectives tels que les indices des directeurs d'achat (PMI). Malgré ces chiffres négatifs, certains signes indiquent une reprise de la croissance au deuxième trimestre.

La ventilation des dépenses révèle des faiblesses dans la consommation privée et publique. Au premier trimestre 2023, la consommation des ménages s'est contractée de 1,2 % en glissement trimestriel, principalement sous la charge des prix élevés. Le revenu disponible réel des ménages a diminué au quatrième trimestre 2022 et au premier trimestre 2023. Les consommateurs ont hésité à dépenser dans différents secteurs, malgré le soutien du gouvernement face aux coûts de l'énergie.

Au premier trimestre 2023, la consommation publique a diminué de 4,9 % en glissement trimestriel, soit la plus forte baisse depuis 1970. Cette baisse reflète la normalisation de la consommation publique, les mesures de lutte contre la pandémie, telles que les vaccinations et les tests, ayant été progressivement abandonnées au cours du premier trimestre. Toutefois, cette baisse des dépenses publiques est ponctuelle et ne pèsera plus sur le PIB au deuxième trimestre.

D'autre part, l'investissement fixe a connu un fort rebond, sous l'impulsion des investissements privés. Cette reprise laisse présager une amélioration durable des investissements des entreprises, en particulier dans les machines et les équipements. En outre, le temps exceptionnellement chaud du mois de janvier a stimulé l'activité de construction au premier trimestre. Toutefois, ces effets météorologiques se sont inversés, ce qui a entraîné un report négatif pour la construction au deuxième trimestre.

Les exportations nettes ont contribué positivement à la croissance globale, avec un rebond des exportations de 0,4 % en glissement trimestriel et un recul des importations de -0,9 % en glissement trimestriel (T1 2023 vs T1 2022). La diminution des importations reflète en partie la baisse des importations d'énergie.

Les données relatives à la production s'écartent sensiblement de celles relatives aux dépenses, la valeur ajoutée brute augmentant de 0,8 % en glissement trimestriel, alors que l'on mesure une contraction des dépenses. Cet écart positif entre les mesures est sans précédent.

La construction et l'industrie ont enregistré les taux de croissance les plus élevés, probablement grâce à des conditions météorologiques favorables et à la baisse des prix de gros de l'énergie. Les services privés et publics ont connu une croissance plus lente.

En ce qui concerne la fin de l'année et l'année 2024, on anticipe une nouvelle période de fragilité économique due à la hausse des taux d'intérêt, à la réduction de l'épargne et au ralentissement de l'économie américaine.

Nous nous attendons à un resserrement budgétaire progressif, ainsi qu'à une focalisation continue sur la politique énergétique à court terme, à l'approche des élections de 2025. La combinaison de la hausse des prix de l'énergie et de la croissance des salaires représente un défi important pour le secteur manufacturier allemand orienté vers l'exportation, qui pourrait avoir besoin d'investissements accrus et d'une croissance modérée des salaires pour rester compétitif. Si ces questions ne sont pas traitées, il pourrait en résulter un déclin structurel, des pressions inflationnistes et un besoin de soutien de la part des pouvoirs publics. L'après-pandémie et l'évolution du paysage géopolitique suggèrent que le modèle traditionnel de l'Allemagne, caractérisé par des excédents élevés de la balance courante, pourrait subir des transformations.

Par François Rimeu, Stratégiste LFAM

 

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