La Financière de l'Echiquier - MACROSCOPE - GAFAM, le parfait reflet de la situation macroéconomique mondiale

03/05/2022 - source : Patrimoine 24

Alors que la saison des publications de résultats du premier trimestre 2022 bat son plein, les publications des GAFAM, ces mastodontes américains de la tech, reflètent à merveille les difficultés que traverse l’économique mondiale.

Clément Inbona

Conflit en Ukraine, hausse des salaires, difficultés d’approvisionnement, règlementation accrue, hausse du prix de l’énergie : chacun de ces obstacles a impacté directement une ou plusieurs sociétés de ce quintet majeur.

GOOGLE, le géant de la publicité en ligne, a souffert directement du conflit en Ukraine avec la suspension de ses services publicitaires en Russie. Mais c’est aussi l’ensemble du marché européen qui pèse sur ses revenus publicitaires. Car comme dans toute période d’incertitude, les budgets communication sont la première variable d’ajustement pour diminuer les charges des sociétés.

APPLE, la firme de Cupertino, a publié un chiffre d’affaires au-delà des attentes mais a revu ses ambitions pour le deuxième trimestre pour deux raisons principales. La première vient de l’Empire du Milieu, actuellement confronté à une vague sanitaire mettant à mal la digue "zéro Covid" érigée par le pouvoir central. Ainsi les mises sous cloche de Shenzhen, la Silicon Valley chinoise, puis de Shanghai, empêtrée dans une véritable pagaille navale, font-elles craindre des difficultés de production et de transport pour les mois à venir. Pour APPLE également, la décision de se couper du marché russe, est déjà, dommageable économiquement.

FACEBOOK, rebaptisé META il y a peu, réussit à renouer avec la croissance de ses utilisateurs mais déçoit sur ses résultats. Encore un acteur qui souffre du ralentissement du marché publicitaire européen. Ce trimestre, META peine principalement à cause des nouvelles règles mises en place par APPLE visant à protéger les données de ses utilisateurs, le ciblage publicitaire devient alors moins précis et donc moins efficace. Sur l’année 2022, le groupe estime que cela le privera de la bagatelle de 10 milliards de dollars de revenus. Bien que cette règlementation ne provienne pas d’un acteur public, nous constatons le risque que celle-ci fait peser sur des entreprises de cette taille.

AMAZON, coincée entre une hausse des coûts salariaux et l’augmentation des coûts de transport, affiche des pertes au premier trimestre. Certes, celles-ci sont largement liées à un investissement infructueux dans le "Tesla des camions" – RIVIAN, mais l’activité de distribution est en souffrance au sein du groupe et l’oblige à revoir à la baisse ses prévisions pour 2022.

Enfin, MICROSOFT, dernière lettre de l’acronyme GAFAM, mais sans doute première par la qualité de ses résultats au premier trimestre, continue de bénéficier du courant porteur de la numérisation pour sa plateforme de cloud Azure. LinkedIn, porté par un marché du travail en tension, voit ses revenus en hausse de 34%. Par ailleurs, la division de produits informatiques physiques Surface croît de 11%.

Si ces acteurs font face à des difficultés microéconomiques, la macroéconomie ne leur est pas non plus favorable en ces temps agités. Le mouvement de hausse des taux affecte mécaniquement l’attractivité de leur valorisation à la baisse. Depuis le début de l’année, la baisse du cours de ces cinq entreprises équivaut peu ou prou au double de la baisse du S&P 500. Mais le succès de ces géants s’est bâti sur l’innovation et la croissance, et les voies pour en retrouver le chemin semblent nombreuses : cloud, metaverse, innovation hardware… Pour un rebond coïncidant avec celui de l’économie mondiale ?

Rédaction achevée le 29.04.2022 Clément Inbona, Fund Manager

Telex:

Contraction du PIB, vers l’accouchement d’une récession ? La croissance trimestrielle du PIB américain déçoit nettement au 1er trimestre 2022. Elle ressort à -1,4% en rythme annualisé par rapport au trimestre précédent, contre +1,0% attendu. Pourtant, l’investissement affiche une franche dynamique – +7,3% en rythme annualisé – et la consommation reste solide, même si elle ressort sous les attentes – à +2,7% en rythme annualisé contre 3,5% attendu –. La baisse est en réalité essentiellement liée à la contribution négative de la balance commerciale américaine et aux réductions de dépenses publiques. Techniquement, deux trimestres de baisse consécutifs du PIB sont nécessaires pour entrer en récession, scenario a priori peu probable compte tenu de la vigueur de la consommation et de l’investissement, principaux moteurs de la croissance américaine.

L’immobilier américain en surchauffe. Nouvelle surprise haussière sur l’inflation immobilière américaine. Tant les indices calculés par la FHFA que par S&P Case Shiller progressent plus que prévu en février. L’indice de la FHFA progresse de 2,1% contre 1,5% attendu, portant la variation annuelle à 19,4%, légèrement plus haut que le pic de juillet 2021 ; même constat pour l’indice S&P Case Shiller sur les 20 plus grandes villes, qui augmente de 2,4% contre 1,5% attendu, portant la variation annuelle à 20,2%. Le logement étant actuellement le principal contributeur à l’inflation CPI – précisément à hauteur de 41,5% sur mars – nul doute que le niveau d’inflation globale restera a minima à un niveau élevé aux Etats-Unis dans les mois qui viennent.

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