BNP Paribas Asset Management et BNP Paribas CIB publient les résultats d’une enquête qu’ils ont commanditée auprès d’investisseurs institutionnels et distributeurs de produits financiers. Un constat : les enjeux de durabilité et la recherche de rendement stimulent la croissance de l’investissement thématique.
BNP Paribas Asset Management et BNP Paribas Corporate & Institutional Banking, en partenariat avec Coalition Greenwich qui l’a réalisée entre février et avril, publient les résultats d’une consultation auprès de 188 investisseurs institutionnels et distributeurs de produits financiers en Europe, Asie et Amérique du Nord. L’enquête, dont la première version remonte à 2020 (à l’époque sans l’Amérique du Nord), permet d’apprécier les grandes tendances et les perspectives en matière d’investissement thématique. « Bien que le rythme et l’actuelle composition de l’investissement thématique varient d’une région à l’autre, commente Constance Chalchat, head of CIB Company Engagement and Global Markets chief sustainability officer, nous pensons que la montée en puissance constatée en Europe va perdurer, car l’enquête souligne que les investisseurs ciblent à la fois la génération d’alpha et l’impact. »
Freins et objectifs
L’enquête révèle quatre points. Premièrement, la demande pour les stratégies thématiques se poursuit en Europe, où 65 % des investisseurs affirment utiliser ce type de stratégies (+ 19 points par rapport à 2020). Deuxièmement, il y a un fléchissement de l’utilisation de stratégies thématiques par les investisseurs asiatiques, à 34 % (– 20 points par rapport à 2020). Parallèlement, l’appétit des investisseurs nord-américains est également faible : « 43 % d’entre eux, fait observer un porte-parole de BNP Paribas, n’ont pas l’intention d’investir dans des thématiques. Les performances (49 %) et les frais élevés (41 %) constituent des freins. »
Troisièmement, plus de 80 % des investisseurs interrogées estiment connaître ou bien connaître l’investissement thématique. Seulement 8 % des responsables consultés indiquent ne pas connaître l’investissement thématique. Une proportion qui, pour l’Amérique du Nord, atteint toutefois 18 %. Quatrièmement, malgré des différences régionales, les professionnels qui ont participé à l’enquête montrent une appétence à plus long terme pour les opportunités thématiques : 70 % d’entre eux prévoient ainsi d’accroître leurs investissements thématiques au cours des trois prochaines années, en particulier en Europe et en Asie.
« En investissant dans des fonds thématiques, poursuit le porte-parole du groupe, la recherche d’impact positif (pour 70 % des investisseurs) et l’amélioration des rendements (pour 63 %) constituent les principaux objectifs. La plupart (84 %) considèrent que le recours aux stratégies thématiques impacte positivement la performance à long terme, tandis que cette conviction descend à 34 % s’agissant de la performance à court terme (– 16 points en trois ans). Les thématiques durables jugées comme les plus attractives ont évolué d’un focus global sur les Objectifs de développement durable des Nations unies (– 27 points de pourcentage par rapport aux 59 % de 2020) vers une approche plus ciblée sur des thèmes spécifiques.
D’autres classes d’actifs
Le changement climatique (pour 56 % des personnes interrogées) et les énergies propres (pour 49 %) concentrent l’attention, suivis des stratégies dédiées à l’eau (pour 23 %) et à la neutralité carbone (pour 22 %). En ce qui concerne les enjeux sociaux, la santé et le bien-être (pour 20 % des professionnels), ainsi que l’évolution démographique et le vieillissement de la population (pour 17 %) sont les thématiques d’investissement préférées. Par les thèmes les plus innovants, ceux portant sur la santé (citée dans 80 % des cas), l’intelligence artificielle et la robotique (59 %) et la biotechnologie (36 %) sont les plus appréciés.
Par ailleurs, bien que les actions continuent de drainer la majeure partie des investissements thématiques (à hauteur de 85 %), les investisseurs se tournent de plus en plus vers d’autres classes d’actifs. La gestion obligataire prend ainsi une part croissante : 67 % des investisseurs consultés y allouent leurs investissements thématiques. A noter qu’en Amérique du Nord, 30 % des investisseurs s’intéressent aux actifs privés, leur accordant un poids d’au moins 20 % dans leurs allocations d’actifs. « Les investisseurs, fait encore remarquer le porte-parole, ont une démarche plus divisée par rapport aux benchmarks : 55 % s’attendent à ce que les stratégies thématiques se réfèrent à un benchmark thématique ou sectoriel, alors que 45 % préféreraient un benchmark de marché plus large. »
La réglementation SFDR est « déterminante » pour les investisseurs européens : 65 % d’entre eux considèrent que la catégorie Article 8 est l’aspect réglementaire le plus important pour leur sélection de thématiques ESG (60 % pour la catégorie Article 9). Bien qu’elle soit une réglementation européenne, la SFDR est également « prédominante » en Asie, où 68 % des investisseurs donnent de l’importance aux fonds classifiés Article 9. Enfin, pour 50 % des Européens et 52 % des Asiatiques, la prise en compte des préférences ESG dans le cadre de la réglementation Mifid II est un aspect « clé ». Quant à eux, 87 % des Américains citent d’abord le devoir fiduciaire, loin devant ceux qui mentionnent les labels (20 %). Au demeurant, pour reprendre des propos de Pieter Oyens, coresponsable de la stratégie produits de BNPP AM, « l’investissement vers des thématiques ESG devient rapidement la norme ».
ML