L’Empire du milieu n’a plus la cote. Pire encore, c’est actuellement le cauchemar des investisseurs et des entrepreneurs. L’indice CSI 300 de la bourse chinoise vient de franchir ses plus bas annuels pour clôturer à un niveau jamais vu depuis 2019.
Arnaud BENOIST-VIDAL, Gérant d’actifs
De nombreuses sociétés cotées européennes sont contraintes de réduire sensiblement leurs perspectives annuelles, à cause de leur activité en Chine, à l’instar de BMW cette semaine. La croissance du PIB est régulièrement révisée à la baisse par les économistes pour se situer désormais à 4,8% en 2024 et à 4,50% en 2025. La crainte d’une nouvelle guerre commerciale, en cas de victoire de Donald Trump, pourrait se traduire par un impact négatif équivalent à 2% du PIB au cours des 12 mois après l’implémentation de la hausse des droits de douane, selon Barclays. Les mesures de relance des autorités sont jugées insuffisantes à court terme pour relancer une consommation domestique atone. La liste est longue et les arguments ne manquent pas pour ne pas être actuellement investis dans cette zone.
Pourtant, un redémarrage de la deuxième économie mondiale est tout à fait envisageable, mais quand ?
Plusieurs entreprises étrangères cotées fortement implantées dans cette zone déçoivent les investisseurs. LVMH a annoncé en juillet un chiffre d’affaires au deuxième trimestre en Asie, hors Japon, en contraction de 14% sur un an glissant, essentiellement lié à la Chine. Au niveau national, les ventes de joailleries étaient en baisse de 10,4% en juillet en glissement annuel. BMW a annoncé, cette semaine, un avertissement sur ses résultats pour 2024, avec une baisse de sa marge opérationnelle et une baisse des livraisons de véhicules à cause d’une faible demande chinoise. La société, qui réalise 40% de son chiffre d’affaires en Chine, a préféré ne pas donner plus de précisions à ce stade, mais envisage un second semestre compliqué.
Les difficultés au quotidien des entrepreneurs sont la résultante de statistiques économiques médiocres au niveau national. Dans le cas de BMW, les ventes de véhicules neufs dans le pays ont baissé de 5,1% en juillet. De facto, le constructeur allemand s’en sort mieux que ses pairs. Le consommateur Chinois est déprimé, comme le montre l’indice de confiance des consommateurs de juillet à 86, qui reste proche des plus bas de novembre 2022 et n’arrive pas à se redresser. Celui-ci s’établissait à 121,5 en janvier 2022. Les ventes de détail sur une moyenne de 3 mois glissants ont toujours été en baisse depuis le 4ème trimestre 2024. Dans un autre domaine, le secteur immobilier reste en contraction et n’arrive toujours pas à sortir de la bulle immobilière. La construction de maison s’est encore contractée de 31,1% sur un an glissant en juillet.
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Par Arnaud BENOIST-VIDAL, Analyste macroéconomique, Gérant du fonds Arc Actions Santé Innovante ESG
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