Le dérèglement financier après le dérèglement climatique ? C’est un fait inéluctable, nous assistons au réchauffement de notre planète, avec des records de température pour un mois d’octobre battus cette semaine (33,2°C à Orthez). Beaucoup d’entre nous profitent de cette douceur anormale pour prolonger les loisirs extérieurs, tout en s’interrogeant sur les conséquences néfastes de ce bouleversement sur leur avenir proche ou lointain.
Depuis le 13 octobre dernier, avec le rebond des indices boursiers, nous assistons également au changement d’une règle qui dicte sa loi sur les marchés cette année, à savoir des taux longs qui montent et des actions qui baissent. S’agit-il d’une rupture de tendance ou simplement d’une éclaircie, au milieu d’un ciel de traîne entre deux perturbations, provoquées par le durcissement monétaire des banques centrales ?
Malheureusement, dans un contexte de ralentissement économique et de rhétoriques dures de la Fed et de la BCE, la prudence prévaut à court terme, malgré de bons résultats des sociétés au troisième trimestre.
Un renchérissement des rendements obligataires n’est pas incompatible, avec une progression des bourses mondiales. Historiquement, cela se produit dans des périodes d’accélération de la croissance économique. Dans ce cas, ce sont les valeurs dites « value », composées essentiellement de cycliques et de financières qui tirent les indices, au détriment des valeurs de croissance et défensives. Force est de constater que nous ne sommes pas actuellement dans ce scénario, avec l’annonce, par des membres de la BCE, d’une possible récession en 2023 et d’une contraction du PIB de 1 % en zone euro. En dépit de cette sombre perspective, l’institution monétaire reste déterminée à venir à bout d’une inflation, révisée à peine à la baisse à 9,9 % en glissement annuel en septembre. Certains membres, connus pour leur ligne dure, pensent même qu’une récession ne résoudrait pas cette problématique de hausses des prix.
Par Arnaud BENOIST-VIDAL, gérant d’actifs.
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