Financière de l'Arc - Editorial. Carlos Tavares est-il le Kylian Mbappé de l'automobile ?

22/04/2024 - source : Patrimoine 24

Dans le monde du football, Kylian Mbappé est souvent comparé à des légendes du ballon rond, son talent étincelant faisant de lui l'une des stars les plus brillantes du sport. Mais dans le monde des dirigeants de l'automobile, une autre figure suscite de telles comparaisons : Carlos Tavares. 

Edito Arnaud Benoist Vidal et Emmanuel Coste

Le directeur général du géant Stellantis a accumulé 126 millions d’euros de rémunération depuis 2021. En début de mois, trois agences de conseil aux actionnaires ont appelé à voter contre la résolution visant à approuver le salaire de Carlos Tavares, qui s'élève à 36,5 millions d'euros pour 2023. La société de conseil ISS affirme que la rémunération du DG de Stellantis est presque sept fois plus importante que le salaire médian de ses pairs européens.  

Même constat pour l'agence Proxinvest, qui révèle qu’au sein des dirigeants du CAC 40, la médiane est à 5 millions d'euros de rémunération, et elle atteint 15 millions aux États-Unis. Malgré toute cette agitation, les actionnaires du groupe, réunis en assemblée générale le 16 avril, ont approuvé à 70,2 % la rétribution totale de Carlos Tavares.

Pourtant, celle-ci reste bien en-deçà de celle d'une superstar du football comme Mbappé, dont le salaire annuel minimum s'élève à environ 72 millions d’euros. L'économie du football offre un éclairage intéressant sur cette comparaison. Alors que le Parisien attire des foules avec ses dribbles et ses buts spectaculaires, Tavares jongle avec une responsabilité immense en dirigeant l'une des plus grandes entreprises automobiles au monde. La vie d'un DG d'une entreprise de cette envergure n'est pas sans défis et ses responsabilités sont colossales, notamment en ce qui concerne la gestion d'une main-d'œuvre mondiale (258 275 employés fin 2023), la navigation à travers les eaux tumultueuses de l'industrie automobile et la prise de décisions stratégiques, cruciales pour l'avenir de l'entreprise. 

Cela fait déjà plusieurs années que la rémunération de l’ingénieur fait débat. En 2016 déjà, Manuel Valls, alors premier ministre, avait critiqué le doublement du salaire de l’ancien patron de PSA. La question du « Say on Pay » (littéralement « dire sur la rémunération ») est devenue depuis, un sujet brûlant de gouvernance d'entreprise, les actionnaires exigeant une transparence et une responsabilité accrues en ce qui concerne la rémunération des dirigeants. Or, le siège de Stellantis étant basé à Amsterdam, c’est le « Say on Pay » néerlandais qui s’applique, c’est-à-dire un vote seulement consultatif, qui n’oblige pas la société à modifier le rapport de rémunération en cas de rejet par les actionnaires. 

Pour consulter la lettre hebdomadaire dans son intégralité, cliquez ICI

 

Par Arnaud Benoist-Vidal, Gérant d’actifs et Emmanuel COSTE, Analyste financier et ESG

 

logofinancieredelarc

 

Pour accéder au site, cliquez ICI.