L'adoption d'un nouveau modèle de croissance et de récentes réformes structurelles ont accru l'incertitude macroéconomique en Chine. En dépit de ces vents contraires, une allocation aux actions chinoises mérite d'être envisagée en raison notamment de valorisations attractives, de bénéfices d'entreprises solides et d'une toile de fond macroéconomique qui se stabilise.
La stratégie économique de la Chine a changé de manière significative au cours des dernières années. Si le pays s'appuyait jusqu'alors sur l'immobilier et l'endettement grandissant pour financer sa croissance, les décideurs politiques se sont engagés dans une nouvelle approche de "croissance de haute qualité" axée sur la consommation et la production industrielle. Une transition qui ne s'est pas faite sans heurts. La phase pandémique et la géopolitique mondiale ont mis l'économie chinoise à rude épreuve tandis que, sans attendre que la demande augmente, les investissements dans l'industrie manufacturière ont conduit à une surproduction qui s'est traduite par une baisse des prix. Après une poussée d'activité consécutive à la levée des restrictions sanitaires, la reprise chinoise s'est avérée décevante, ce qui se reflète dans le prix des actifs.Partant de ce constat, nous estimons que l'économie chinoise se trouve actuellement dans une période de "stabilisation contrôlée", où le PIB sera relativement stable à 4-5 %, tandis que le gouvernement continue de s'attaquer aux problèmes structurels. Cela va inclure probablement l'utilisation de mesures politiques contracycliques de manière ciblée et restreinte afin de faciliter les objectifs de croissance à long terme.
Graphique 1 : Les valorisations des actions chinoises sont attrayantes par rapport à d'autres régionsSource : Indices MSCI utilisés. Sources : Refinitiv, Fidelity International, Mars 2024.
Un optimisme prudent à court termeMalgré ces défis, nous continuons de faire preuve d'un optimisme prudent à l'égard des actions chinoises. Ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, parce que les valorisations sont particulièrement attrayantes tant par rapport à d'autres régions que par rapport à la moyenne historique du marché chinois. Les investisseurs peuvent ainsi accéder aux bénéfices futurs à un prix réduit et, donc, à de meilleurs rendements sur le long terme.
Ensuite, parce que la toile de fond macroéconomique de la Chine s'est stabilisée. Si de nombreux indicateurs sont encore déprimés, d'autres s'améliorent suffisamment pour suggérer qu'il est peu probable que les conditions se détériorent. D'autant que tout porte à croire que les politiques monétaire et fiscale seront favorables à la marge. Le scénario de "stabilisation contrôlée" que nous anticipons n'implique peut-être pas d'importantes mesures de relance, mais au moins une action politique de soutien à l'activité économique en cas de fléchissement.
En outre, les bénéfices des entreprises demeurent solides. En effet, la récente faiblesse des actions chinoises tient plus de la réévaluation par les investisseurs du prix qu'ils sont prêts à payer qu'une réelle baisse générale des performances. Preuve en est que les prévisions relatives aux bénéfices des entreprises pour les douze prochains mois ont légèrement augmenté cette année. Exception faite du domaine financier, la plupart des secteurs affichent des bénéfices positifs et des signes d'amélioration sont palpables. Après des mois d'indifférence du marché face aux nouvelles positives, certaines entreprises dont les bénéfices sont supérieurs aux prévisions se voient désormais récompensées.
Enfin, au regard des conditions récentes de marché, les investisseurs internationaux se font rares. Les fonds actifs mondiaux ont actuellement leur plus faible allocation en actions chinoises depuis dix ans, tandis que le positionnement des hedge funds est passé du 90ème centile au 7ème sur les douze derniers mois. Cette situation met en évidence la quantité d'argent qui se trouve actuellement sur les lignes de glissement et qui pourrait revenir dans les actions chinoises lorsque le sentiment et les nouvelles macroéconomiques redeviendront positives pour de bon.
Néanmoins, investir dans les actions chinoises n'est pas sans risque. Le secteur de l'immobilier continue de peser sur la croissance, le taux de chômage - en particulier chez les jeunes - est trop élevé et la déflation demeure un risque réel. De sorte que nous adoptons un optimisme prudent sur la Chine traduisant tout à la fois des rendements potentiels attrayants et l'éventualité d'une plus grande volatilité à court terme.
Pour consulter l'article dans son integralité, cliquez ICI.
Pour accéder au site, cliquez ICI.