Édito. C'était mieux avant ! Pour une fois, la formule n'est pas à attribuer à un vieil acariâtre dépassé par le conflit des générations. Cette fois, c'est le Fonds monétaire international (FMI) qui le certifie dans ses dernières prévisions. Sur les cinq ans à venir, la croissance mondiale ne devrait, en effet, pas excéder les 3,1 %.
À ce rythme, elle pourrait être (en moyenne annuelle) inférieure d'un point de pourcentage à la précédente décennie. Bref, littéralement, c'était donc vraiment mieux avant ! Avant la guerre commerciale, le Covid, la réclusion planétaire, le regain de protectionnisme induit par la réindustrialisation des filières stratégiques, l'invasion d'Ukraine, le conflit au Proche-Orient et l'explosivité géopolitique générale…
Car c'est bien la montée des protectionnismes et le repli sur soi que le FMI tend à pointer du doigt. Le regain d'obscurantisme économique a ainsi mis au chômage technique des moteurs essentiels à la croissance mondiale, comme l'Allemagne ou la Chine - dont la situation domestique n'en demandait pas davantage. Un tableau d'autant plus déprimant que ce ralentissement structurel devrait, parallèlement, pousser la dette des pays vers une obésité morbide. À mesure que les dépenses, liées notamment au vieillissement de la population - sans parler du reste -, vont aller crescendo. Mais alors que le FMI plombait une ambiance déjà tristement pesante, on pouvait entendre, au loin à Kazan, le tintement des coupes de champagne, où les BRICS toastaient à la multipolarisation du monde… Et à leur affranchissement commercial du joug occidental - américain - via, sans le mentionner, le rêve d'une dédollarisation de leurs échanges. En gros, alors que d'un côté, on alerte sur les risques d'une fragmentation économique planétaire, de l'autre, on la célèbre… Quel meilleur exemple pour illustrer la "puzzlification" actuelle du monde ?
Le graph. de la semaine Evolution du taux 10 ans américainSource : Datastream, 31/07/2024-24/10/2024..
Performances Classes d'actifs
À la lumière de la tendance qui prévalait la semaine dernière sur les marchés, les investisseurs étaient entrés de plain-pied dans une période d'incertitudes. Et les exhausteurs de doute ne manquaient. Résultats d'entreprises, élections américaines, indicateurs économiques étaient, entre autres, de nature à chambouler leurs anticipations - notamment, en matière d'assouplissement monétaire. Dans ces conditions, les actions ont signé la plus forte baisse hebdomadaire tandis que les obligations n'en profitaient pas forcément. Seules les matières premières ont tiré leur épingle du jeu - les cours de pétrole ne rebondissant, pour leur part, que faiblement.
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Reposant sur des données et informations publiques et officielles, cet édito est une analyse/interprétation subjective et décalée de l’information économique et financière. Il ne saurait en aucun cas représenter un conseil financier ou d’investissement.
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