Reposant sur des données et informations publiques et officielles, cet édito est une analyse / interprétation subjective et décalée de l’information économique et financière. Il ne saurait en aucun cas représenter un conseil financier ou d’investissement.
Édito
Les deux camps ont beau être engagés dans une bataille électorale sans merci en vue du scrutin de novembre, ils parviennent malgré tout à s'entendre sur certains points. À la Chambre des représentants, la semaine passée, démocrates et républicains ont, en effet, approuvé à une large majorité - paranoïaque ou complotiste - une proposition de loi prévoyant l'interdiction du réseau social TikTok aux États-Unis. À des fins sécuritaires, celui-ci a désormais 180 jours pour couper le cordon ombilical avec sa maison mère chinoise, ByteDance, faute de quoi il deviendra application non grata sur le territoire américain. De quoi priver les marmots de l'Oncle Sam d'un temps de cerveau disponible pour une errance numérique sans fin ni fond. Certes, rien n'est encore acté. Le texte - liberticide pour le sacro-saint nombrilisme contemporain - doit être adopté par le troisième âge sénatorial. Et, au-delà, en vertu du premier amendement, tout porte à croire qu'il sera retoqué par la justice. Mais cet épisode met surtout en exergue la concorde obsessionnelle et belliqueuse américaine qui prévaut contre l'empire du Milieu.
Un TOC anti-Pékin qui, outre-Atlantique, constitue une forme d'unanimité politique assez rare pour être stabilotée. Dans un pays écartelé et irréconciliable, au bord de la sécession intellectuelle et culturelle, cette harmonie ô combien providentielle n'est pas le fait du hasard. A posteriori, la guerre commerciale ouverte avec la Chine, la déglobalisation post-Covid et, enfin, la multipolarisation géopolitique du monde à la sauce anti-occidentale ne sied, jusqu'ici, pas trop mal à l'économie américaine. Elle serait même la première bénéficiaire du délabrement actuel qui lui profite notamment dans des secteurs comme l'énergie ou l'armement. Conjuguée à une relocalisation des moyens de production et une désinvolture budgétaire, elle semble ainsi baigner dans une certaine autarcie et être la seule à s'accommoder du lymphatisme conjoncturel ambiant… Ce, alors que Pékin continue de chercher à tâtons l'interrupteur de la croissance.
Le graph. de la semaine : La part des importations américaines en provenance de Chine ne cesse de baisserSource : FMI - février 2024 - Données entre 2017 et 2022 (en %)
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