Les marchés financiers ont enregistré un regain de volatilité suite à la résurgence de craintes sur les banques régionales américaines après la communication de New York Community Bancorp, établissement implanté en périphérie newyorkaise qui a massivement augmenté ses provisions pour pertes sur prêts en raison de la détérioration des perspectives de crédit.
Cependant, l’issue du FOMC n’a pas été altérée par ces récentes difficultés sur le secteur bancaire américain.
En conclusion, la Fed se montre davantage confiante mais reste prudente. Elle souhaite voir encore quelques données d’inflation et d’emploi bien orientées avant de prendre une décision sur une éventuelle baisse des taux directeurs.
Les marchés financiers ont enregistré un regain de volatilité suite à la résurgence de craintes sur les banques régionales américaines après la communication de New York Community Bancorp, établissement implanté en périphérie newyorkaise qui a massivement augmenté ses provisions pour pertes sur prêts en raison de la détérioration des perspectives de crédit. L’indice KBW des banques régionales américaines a nettement baissé tandis qu’au Japon et en Europe, certes, de manière très localisée, on a pu retrouver ces mêmes craintes concernant les expositions à l’immobilier commercial américain, accentuant de manière concomitante la baisse des rendements obligataires. Notre compréhension de ces mouvements tient à ce que le régulateur américain a pu contraindre certaines banques à adopter des normes plus conservatrices après l'acquisition des actifs des banques en difficulté en mars 2023, notamment via la hausse du provisionnement sur les prêts. Dans le cas précis de NYCB, la charge des provisions a en effet augmenté bien davantage que la moyenne de son secteur (+0.73% de provisionnement supplémentaire sur l’encours total des prêts pour NYCB versus +0.073% pour le secteur source Bloomberg).
Toute la question pour les marchés sera de savoir s’il s’agit d’un phénomène spécifique à quelques entités bancaires qui accusaient un retard dans le traitement de leur gestion prudentielle de leur bilan ou d’un début de nouvelle contagion. Cependant, l’issue du FOMC n’a pas été altérée par ces récentes difficultés sur le secteur bancaire américain. Comme on avait pu le constater l’année dernière, la Fed dispose de plusieurs outils pour gérer les tensions sur les marchés financiers en dehors de sa politique monétaire. Lors de la crise bancaire de mars 2023, la Fed avait mis en place des mesures de liquidité d’urgence, telles que le Bank Term Funding Program. Elle disposerait encore aujourd’hui d’outils similaires.
Lors de sa réunion, la Fed n’a pas modifié sa politique monétaire, mais le communiqué a évolué pour évoquer d’éventuelles baisses des taux directeurs - que nous jugeons certaines pour notre part. Cependant, la Fed estime qu’il est encore trop tôt pour envisager cette baisse et attend d’être plus confiante dans le retour durable de l’inflation vers sa cible de 2%. La Fed devrait donc attendre quelques mois avant de prendre une décision sur une éventuelle baisse des taux directeurs. Mentionnons que les données concernant le marché du travail publiées ces deux derniers jours ont envoyé des signaux encourageants avec d’une part, l’enquête emploi ADP qui a indiqué un net ralentissement du rythme de création d’emplois en janvier, un signe qui a été confirmé par les chiffres du Bureau of Labor Statistic sur le coût unitaire du travail dont le rythme de progression annuel ralentit.
En ce qui concerne le bilan de la Fed, les discussions sur le ralentissement du rythme de réduction de sa taille ont débuté et devraient s’intensifier en mars. La Fed envisagerait un premier ralentissement au deuxième trimestre 2024, en réduisant le montant non-réinvesti des obligations souveraines américaines arrivant à échéance chaque mois.
En conclusion, la Fed se montre davantage confiante mais reste prudente. Elle souhaite voir encore quelques données d’inflation et d’emploi bien orientées avant de prendre une décision sur une éventuelle baisse des taux directeurs. Les marchés intègrent d’ores et déjà en 2024 un peu moins de 150 bp de baisse de taux. Il nous semble quasi-certain que les nouvelles projections en mars de la fed intégreront davantage de baisses des taux que l’actuelle projection médiane de 75 bp. Dans ce contexte où l’inflation et l’emploi devraient ralentir des deux côtés de l’Atlantique, nous gardons le cap en restant surexposés au marché de taux d’intérêt qui demeure un actif protecteur en phase de poursuite de la désinflation et d’instabilité géopolitique. Nous avons d’ailleurs rehaussé nos investissements sur les emprunts d’Etats allemands en fin de semaine dernière, actant l’inclinaison plus « dovish » de la BCE et une valorisation relative devenue plus attractive qu’en début d’année. Nous restons par ailleurs bien investis sur les actifs risqués, en rééquilibrant davantage nos pondérations entre les actions américaines et européennes, tout en conservant des couvertures partielles sur dollar. L’écart entre les anticipations de croissance de bénéfices entre ces deux zones (+7 aux US versus -4% en zone Euro sur un an) nous semblent disymétriques et nous invitent à nous ré-intéresser aux actions européennes, notamment sur les smalls & Mid Cap.
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