Edmond de Rothschild AM - Flash marchés : Des chiffres d’inflation encourageants

15/05/2023 - source : Patrimoine 24

Les publications des chiffres d’inflation sont encourageantes, laissant davantage de marge de manœuvre aux banques centrales pour ralentir ou arrêter leur hausse des taux.

Le plafond de la dette américaine continue à susciter des interrogations, le FMI ayant déclaré jeudi qu'un défaut de paiement aurait de très graves répercussions sur l'économie mondiale, notamment une hausse des coûts d'emprunt.

Les obligations d’États offrent selon nous toujours un rendement attractif et resteront un actif de protection dans une allocation globale en cas de stress sur le secteur bancaire. Nous continuons de privilégier les stratégies de portage, principalement en Europe, et restons plutôt défensifs dans nos allocations actions.

Seulement une semaine après la vente de la First Republic Bank à JP Morgan, c’est la banque régionale américaine PacWest qui fait appel aux liquidités d’urgence de la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) suite à la fuite de près de 10% de ses dépôts. Ses actions sont en baisse de 50% depuis le début du mois et de 80% depuis le début de l’année. La poursuite de cette fuite des dépôts reflète principalement un comportement opportuniste à la recherche de placements rémunérateurs. Ces mouvements de réallocation des dépôts vers les fonds monétaires devraient donc se poursuivre malgré les mesures d’urgence mises en œuvre en mars pour rassurer les déposants.

L’enquête trimestrielle de la Fed sur les conditions de crédit confirme que les banques ont durci leurs conditions de crédit depuis la faillite de SVB. Surtout, la demande de crédit, en particulier les crédits à la consommation et les prêts immobiliers, se contracte fortement, conséquence de taux plus coûteux. L’enquête NFIB sur la confiance des PME américaines confirme également un ralentissement de l’appétit des entreprises à financer de nouveaux investissements, leur confiance étant tombée au plus bas depuis 2013. 

Les publications des chiffres d’inflation sont encourageantes, laissant davantage de marge de manœuvre aux banques centrales pour ralentir ou arrêter leur hausse des taux. Aux États-Unis, l’inflation totale repasse en dessous de 5% et l’inflation immobilière semble avoir passé le pic. Les prix à la production sont désormais proche de la cible des 2%, alors qu’ils étaient encore à 12% il y a un an. En Allemagne aussi, les chiffres confirment la décélération de l’inflation, y compris dans le secteur des services. 

Cette désinflation reflète un ralentissement de l’activité (la production industrielle a baissé en Allemagne en mars, en particulier dans l’automobile) et du marché de l’emploi (les nouvelles inscriptions au chômage accélèrent aux États-Unis, à un rythme moitié plus élevé qu’en septembre dernier).

Christine Lagarde affirme dans une interview que la BCE n’a « pas de récession prévue en 2023 dans [son] scénario de référence ». Cela fait écho aux propos de Jerome Powell lors du FOMC de la semaine précédente : « Pour moi, un scénario sans récession est plus probable qu’un scénario avec, même si une récession est possible ». La banque d’Angleterre, à l’occasion de sa réunion de politique monétaire, écarte également le scénario de récession. En contrepartie, elle a augmenté ses taux de 25 points de base et laisse entrevoir d’autres hausses de taux si nécessaire, mentionnant les risques inflationnistes que font porter les mesures gouvernementales de soutien au pouvoir d’achat des ménages.

Dans ce contexte, nos achats de duration ont déjà pu bénéficier de la forte décrue des taux dans le sillage du FOMC et du rapport sur l’emploi. Les obligations d’États offrent selon nous toujours un rendement attractif et resteront un actif de protection dans une allocation globale en cas de stress sur le secteur bancaire. Les achats de dollar effectués depuis le début du mois traduisent notre volonté de protéger les portefeuilles face au risque bancaire et à l’approche de l’échéance du plafond de la dette. Nous continuons de privilégier les stratégies de portage, principalement en Europe, et restons plutôt défensifs dans nos allocations actions.

ACTIONS EUROPÉENNES

Semaine mitigée pour les actions européennes qui clôturent sans direction claire. Aux craintes concernant le secteur bancaire s’ajoutent celles de l’immobilier suivant l’avertissement d’un des plus importants gestionnaires d’actifs immobiliers suédois, SBB, qui envisage d’interrompre le versement de ses dividendes pour préserver ses liquidités après la dégradation de sa note de crédit. L’attention reste toutefois tournée vers les politiques monétaires. Après la décision de hausse des taux directeurs de la BCE la semaine précédente, Christine Lagarde a confirmé qu’à court terme, aucune pause dans la hausse des taux directeurs n’était prévue. Ce discours est d’ailleurs corroboré par d’autres membres de la BCE qui considèrent l’éventualité de poursuivre les hausses de taux directeurs jusqu’en septembre. Outre-manche, la Banque d’Angleterre (BoE) n’a pas réservé de surprise majeure en augmentant ses taux directeurs de 25 points de base et a laissé ses options ouvertes pour de futures hausses.

Les publications de résultats se poursuivent en Europe. Dans le secteur bancaire, Crédit Agricole a affiché un résultat bien au-dessus des attentes, porté notamment par les activités de financement et d’investissement dans un contexte de forte volatilité tandis que le coût de risque baisse. Société Générale a publié ses résultats qui ressortent également au-dessus des attentes mais la performance décevante de la banque de détail en France vient noircir le tableau. 

Le tourisme a bien performé au cours de la semaine dans l’indice. NH Hotel, le groupe hôtelier espagnol, rassure sur le secteur en publiant des résultats supérieurs aux niveaux pré-Covid. Cependant, son alter ego américain Airbnb qui constate la même reprise d’activité, se veut prudent quant à la pérennité de cette tendance. La société de gestion des services de réservation Amadeus a également profité de cette tendance en publiant d’excellents résultats pour commencer l’année.

Le secteur du luxe continue à performer à l’instar de Richemont qui a publié de bons résultats aidés par la division joaillerie et de très bonnes performances en Europe. Globalement, cette saison de résultats reste bien orientée. Les bénéfices ont été en moyenne 26% au-dessus des attentes contre 2% pour le chiffre d’affaires, ce qui témoigne du pricing power des sociétés du STOXX 600 pour ce début d’année. En revanche, le dénominateur commun à toutes ces bonnes publications est la prudence quant aux perspectives de 2023.

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