Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, a indiqué que les derniers chiffres d’inflation avaient modifié son opinion, considérant que les hausses de taux étaient bien finies et qu’il était difficile de s’engager sur une durée de leur maintien pour 2024.
Le pétrole a connu une semaine de baisse, revenant sur les niveaux de juillet, alors que la crédibilité de l’OPEP+ s’est affaiblie.
Nous restons bien investis sur les actions et conservons une préférence pour la duration qui profite du ralentissement de l’inflation et de l’emploi et qui reste un actif protecteur en cas de mouvement plus marqué sur l’économie.
Maintenant que les baisses de taux sont bien anticipées par le marché pour l’année prochaine, les investisseurs vont être attentifs à l’évolution de l’économie pour valider ces anticipations, et principalement aux données sur l’emploi et l’inflation. Au cours de la semaine, l’enquête JOLT est venue confirmer un tassement de l’emploi avec moins de postes ouverts que prévu. Le ratio entre emplois ouverts et nombre de chômeurs est en baisse notable en octobre, mais n’a pas encore retrouvé ses niveaux pré-Covid. De même, si l’ISM des services est remonté par rapport au mois précédent, montrant toujours une résilience de l’économie américaine, la composante « emploi » reste stable et inférieure aux attentes.
En attendant les réunions des banques centrales américaine et européenne la semaine qui s’ouvre, les membres de la Fed ne sont plus autorisés à parler. Ce n’était pas encore le cas des membres de la BCE et Isabel Schnabel a indiqué que les derniers chiffres d’inflation avaient modifié son opinion, considérant que les hausses de taux étaient bien finies et qu’il était difficile de s’engager sur une durée de leur maintien pour 2024. Ces déclarations ont entraîné les taux européens à la baisse au cours de la semaine, le taux à 10 ans allemand revenant sur le niveau de 2,2% qu’on n’avait pas vu depuis le mois de mai dernier.À l’inverse, M. Ueda, gouverneur de la Banque du Japon, qui est restée très accommodante, a évoqué de manière explicite la possibilité de monter les taux directeurs, mais sans calendrier précis. En conséquence, les taux japonais ont progressé, entraînant aussi le yen à la hausse. Cette hausse s’est amoindrie à la suite de la publication de la deuxième estimation du PIB pour le troisième trimestre, ce dernier s’inscrivant en baisse de 0,70% au cours du trimestre, pénalisé par une moindre consommation des ménages.
Le pétrole a connu une semaine de baisse, revenant sur les niveaux de juillet, alors que la crédibilité de l’OPEP+ s’est affaiblie. Les ministres russes et saoudiens ont montré leur détermination à soutenir les cours mais l’effet a été limité. Cette baisse des cours du pétrole peut aussi refléter un ralentissement de l’économie qui aurait pour conséquence une moindre demande.Dans ce contexte, nous restons bien investis sur les actions et conservons une préférence pour la duration qui profite du ralentissement de l’inflation et de l’emploi et qui reste un actif protecteur en cas de mouvement plus marqué sur l’économie. Nous profitons
ACTIONS EUROPÉENNES
Dans la continuité de la semaine précédente, les marchés européens terminent en nette hausse au cours de la semaine. En effet, les marchés semblent convaincus que l’inflation va graduellement revenir sous contrôle, notamment suite à la publication des statistiques sur la dynamique de l’emploi aux Etats-Unis qui témoignent d’un marché qui se détend, conforté également par les propos confiants de la BCE provoquant un recul des taux longs. Isabel Schnabel, pourtant réputée être l’une des membres les plus hawkish de la BCE, a souligné le ralentissement « remarquable » de l’inflation. Les données économiques en zone euro semblent effectivement aller dans ce sens. Les ventes au détail ressortent en deçà des attentes pour le mois d’octobre. En Allemagne, les commandes à l’industrie ont également chuté sur la période. Aussi, le brent continue sa chute, autour de 74$ le baril, et vient renforcer davantage l’optimisme des marchés.
Compte tenu de la situation macro-économique, la plupart des secteurs cycliques trouvent les faveurs des investisseurs, avec en tête de liste le voyage et les loisirs suivi par l’automobile. En revanche, les secteurs de l’alimentation & boissons ainsi que l’énergie ressortent en territoire négatif, compte tenu d’un retour à la normale des prix pour l’un, et de la baisse du brent pour l’autre.
En ce sens, TUI, le plus grand voyagiste européen, prend son envol en Bourse après avoir annoncé prévoir une forte hausse de ses bénéfices pour 2024 grâce à une forte demande tant pour cet hiver que pour l’été prochain.
La publication de Wavestone aura été plutôt bien reçue après que le cabinet de conseil français a dévoilé ses résultats semestriels et réitéré ses guidances 2023/24. L’EBITA du 1er semestre 2023/24 ressort à 36,8 millions d’euros (+24%), la marge d’EBITA à 13,3% et le résultat net à 23 millions d’euros (+28%). Le management indique que ces résultats ont été portés par un rebond de l’activité par rapport au 4ème trimestre 2022 entre autres. Les objectifs pour 2023/2024 sont réitérés, le groupe visant une croissance au moins égale à celle de 2022/2023 (+7%).
Sanofi a organisé au cours de la semaine sa « Journée R&D » à l’occasion de laquelle l’entreprise a présenté ses plans stratégiques axés sur l’innovation. Malheureusement, l’absence d’éléments financiers ainsi qu’une présentation très dense ayant pu paraître quelque peu ambitieuse, voire agressive, aura laissé un sentiment mitigé aux investisseurs. Il semble que le groupe cherche à rassurer quant à sa capacité à innover face à ses concurrents.
Du nouveau dans le cas WordLine : le titre a progressé après une information de Bloomberg selon laquelle Crédit Agricole envisagerait de prendre une participation, pour soutenir son partenaire dont le cours de Bourse s’est effondré après son avertissement sur ses résultats fin octobre. En effet, les deux groupes ont signé au printemps dernier un partenariat sous forme de joint-venture visant à créer une alliance sur le marché français, profitant de l’expertise de Worldline dans les paiements, et du réseau de distribution du Crédit Agricole. Néanmoins, cette bonne nouvelle survient un peu tard. Avec une capitalisation boursière tombée sous les 5 milliards d’euros, le titre sortira du CAC 40 à compter du 18 décembre pour être remplacé par Vivendi qui fait son retour 6 mois après sa sortie.
ACTIONS AMÉRICAINESLes indices américains clôturent les cinq dernières séances légèrement dans le vert avec un S&P 500 à +0,39%.
Au niveau macro-économique, l’accalmie sur le marché de l’emploi américain semble se confirmer avec 103 000 créations de postes dans le secteur privé en novembre contre 130 000 attendues et une croissance des salaires la plus faible depuis septembre 2021. Ces données corroboraient celles publiées la journée précédente sur le nombre d’offres d’emploi qui a atteint en octobre son plus bas niveau depuis début 2021.
En fin de semaine, les marchés ont davantage souffert de la faiblesse des prix du pétrole qui sont passés sous les 70$ pour la première fois en 5 mois, notamment avec la publication de statistiques montrant une hausse plus importante qu’attendu des stocks et les craintes d’un ralentissement de la consommation.
Du côté des sociétés, la tech a bénéficié de la présentation par Alphabet (+5,3%) de son dernier modèle d’intelligence artificielle et le lancement d’une nouvelle génération de puces pour l’IA par AMD (+9,8%), qui ont été bien accueillis. Selon le management de cette dernière, le marché des puces pour l’IA devrait dépasser les 400 Mds$ d’ici les quatre prochaines années.
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