Ecofi - Second semestre : on prend les mêmes et on recommence ?

04/07/2023 - source : Patrimoine 24

Le 1er semestre se termine sur un bilan mitigé pour l’économie mondiale. Des divergences concernant la trajectoire de l’activité commencent à poindre, alors que le consensus tablait plutôt sur une relative homogénéité quelques mois auparavant. De même pour l’inflation, qui s’avère plus persistante à certains endroits. Les banques centrales ont, comme prévu, poursuivi leur resserrement monétaire, mais des différences se font désormais jour. Cette première partie d’année a en revanche été favorable aux actifs risqués, avec des performances en moyenne supérieures à 10 % pour les pays développés.

Florent WABONT économiste chez EcofiFlorent WABONT, Economiste chez Ecofi

Dès lors, qu’attendre du second semestre qui s’ouvre ?

Selon les chiffres définitifs publiés ces dernières semaines, la croissance du PIB réel américain s’est élevée à 0,5% (ou 2% en rythme annualisé) au 1er trimestre 2023, celle de la zone Euro à -0,1% et à 0,1% pour le Royaume Uni. En matière de désinflation, les Etats-Unis sont également en avance. L’inflation totale (incluant énergie et alimentation) est passée de 6,5% sur un an en décembre 2022 à 4% en mai 2023. Sur la même période, celle de la zone Euro est passée de 9,2% à 6,1% et de 10,5% à 8,7% pour le Royaume-Uni. L’inflation cœur (hors énergie et alimentation) demeure particulièrement tenace en Europe, tandis que la désinflation est plus franche aux Etats-Unis. Cette divergence transatlantique, sur laquelle nous tablions dès la fin 2022, n’était pas le scénario central de la majorité des prévisionnistes. Ce phénomène a surtout pris de la consistance ces dernières semaines avec la faiblesse de certains indicateurs avancés en zone Euro, une grande résilience outre-Atlantique ainsi qu’en raison de l’ambivalence de la reprise chinoise. Cette situation devrait s’accentuer au cours des prochains mois.

Les faillites d’établissements financiers américains et les déboires du Credit Suisse ont par ailleurs provoqué une baisse des dépôts bancaires. La situation s’est ensuite apaisée. Il conviendra toutefois de rester particulièrement attentifs à l’évolution du durcissement des conditions d’octroi de crédit, qui fait peser un risque macroéconomique non négligeable.

De leur côté, les banques centrales ont réhaussé leurs taux à plusieurs reprises au cours du 1er semestre et, contrairement aux anticipations de début d’année, comptent poursuivre ce mouvement sur la deuxième partie de 2023. La plupart d’entre elles, qu’elles soient de « premier plan » ou non, font face à la même menace : la persistance de l’inflation cœur. Les autorités monétaires devraient donc maintenir la pression, comme elles l’ont indiqué la semaine passée lors du Forum- de Sintra. Elles ne sont toutefois pas toutes au même stade d’avancement tant d’un point de vue du resserrement monétaire que de la décélération de l’inflation.

 

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