Ecofi - De la " grande modération " à la " grande volatilité " ?

12/12/2022 - source : Patrimoine 24

Depuis le milieu des années 80, les États-Unis – par extension le monde développé – ont connu une relative stabilité des agrégats macroéconomiques, et ce en dépit de nombreux chocs successifs.

Florent WABONT

Cette semaine et à l’approche de la fin d’année, nous avons décidé de prendre un peu de " hauteur ", en analysant l’hypothèse de l’émergence d’un nouveau cycle marqué par une plus grande volatilité. La période dite de " grande modération " s’est caractérisée par une faible variabilité de l’inflation et de la croissance du PIB. Elle est par ailleurs souvent associée au nom d’Alan Greenspan, président de la Banque centrale américaine de 1987 à 2006. Afin d’expliquer ce phénomène, la littérature économique se partage entre trois éléments. En premier lieu, l’installation de facteurs structurels, à l’instar de l’innovation technologique, ou encore de la transition vers une économie plus servicielle. Deuxièmement, par des banques centrales dont la crédibilité s’est accrue, en ancrant les anticipations d’inflation grâce à de nouvelles formes de communication, tout particulièrement aux ÉtatsUnis. Enfin, de manière plus ironique, un facteur chance qui serait issu d’une " heureuse coïncidence ".

La décennie 2020 sera-t-elle marquée par un changement de paradigme ?

Plusieurs facteurs pourraient en effet remettre en cause les acquis de la grande modération. La crise sanitaire et la guerre en Ukraine ont notamment mis en évidence des faiblesses dans l’approvisionnement de certains produits et composants, amenant les États à vouloir repenser les chaînes de valeur logistiques, dans le but de pallier certaines dépendances. La persistance des conflits géopolitiques et d’un monde qui tend à se polariser renforce l’idée d’une forme (limitée) de démondialisation. Cette " relocalisation " pourrait engendrer une tension sur le marché du travail.

Toujours dans le sillage de la crise sanitaire et de la guerre en Ukraine, force est de constater que le " verrou " de la relance étatique a semble-t-il sauté. Une plus grande proactivité dans ce domaine est donc envisageable dans le futur. Enfin et surtout, les conséquences du dérèglement climatique et de la transition écologique sont de nature à déstabiliser les grandes variables macroéconomiques. D’une part en raison des risques physiques, qui peuvent avoir une incidence sur la production, ou encore sur les récoltes agricoles. D’autre part, via le désinvestissement d’outils de production intensifs en carbone vers une industrie plus verte et un mix énergétique orienté sur les énergies renouvelables, moins rentables et moins productives dans un premier temps. En outre, les besoins en métaux critiques seront aussi au cœur de la transition, et cette problématique rejoint celle de l’approvisionnement. 

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