Certes, on ne peut nier certaines avancées encourageantes contenues dans l’accord final accouché aux forceps par le Président Sultan Ahmed Al Jaber le 13 décembre 2023, qui enjoint les participants à plusieurs actions.
Par ailleurs, les annonces sur les financements climatiques ont été nombreuses.
De nouvelles contributions ont été communiquées pour le fonds d’adaptation : 188 M$ (vs 233 M$ lors de la COP27 et 356 M$ lors de la COP26…), L’objectif de 100 Mds$ par an de financement des pays développés vers les pays en développement a été renouvelé. Les banques multilatérales de développement vont débloquer plus de 180 Mds$ pour le financement du climat. La Banque Mondiale s'est engagée à augmenter son financement climatique de 45 % d’ici à 2025, soit 40 Mds$ par an d’ici à 2025 (9 Mds$ de plus par rapport à l’objectif précédent). Enfin, l'activation du fonds « Pertes et dommages », annonce surprise du 1er jour, constitue une avancée indéniable. Le principe de ce fonds, qui contribuera à dédommager les pays en développement les plus touchés par les événements climatiques extrêmes, avait cependant déjà été annoncé lors de la COP27, sans se concrétiser. Les engagements formalisés atteignent aujourd’hui 792 M$ (France, l'Italie, l'Allemagne et les Emirats Arabes Unis constituant les plus grands contributeurs), chiffre à comparer aux pertes et dommages mondiaux estimés à 400 Mds$ par an…Le texte envoie donc un signal indéniable sur la nécessité d’une sortie à terme des énergies fossiles, en positionnant pour la première fois le pétrole, le gaz et le charbon au même plan. Il entérine également la nécessité de faire le forcing sur les énergies renouvelables, en citant la réalité scientifique.
En revanche, les innombrables querelles sémantiques des négociateurs comme l’invention du verbe « transitioning away » pour éviter d’utiliser les termes de « phasing out » ou moins violent de « phasing down » des énergies fossiles apparaissent bien dérisoires face à l’annonce récente de l’observatoire européen Copernicus comme quoi 2023 sera l’année la plus chaude mesurée dans l’histoire des relevés, avec un écart de température de +1,46°C par rapport aux températures moyennes de la période 1850-1900.
Par François Lett, Directeur du département éthique et solidaire.
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