Ecofi - Banques centrales : désynchronisation enclenchée ?

20/06/2023 - source : Patrimoine 24

Aux États-Unis, en zone Euro et en Asie, la semaine dernière a été placée sous le signe des banques centrales. En termes de politique monétaire, certaines d’entre elles semblent désormais emprunter des chemins parallèles, voire des chemins de traverse. Une forme de désynchronisation s’est-elle enclenchée ?

Florent WABONT économiste chez EcofiFlorent WABONT, Economiste chez Ecofi

Pour la Banque centrale américaine (Fed), tout militait pour la poursuite du resserrement monétaire : un marché de l’emploi qui s’apaise, mais demeure tendu, une inflation cœur (hors énergie et alimentation) qui s’essouffle, mais demeure persistante et une économie qui ralentit, mais demeure vigoureuse. L’institution monétaire a bien intégré cette situation puisqu’elle a révisé à la hausse ses projections de croissance et d’inflation pour 2023. Pourtant, la Fed a décidé de laisser sa politique monétaire inchangée. Dans son nouveau langage, il ne faut pas comprendre qu’elle se met en « pause », mais plutôt qu’elle « passe son tour ».

Les dots – indication anonyme sur différents horizons des prévisions de taux directeurs par les membres de la Fed – ont également été modifiés. Ils suggèrent dorénavant deux rehaussements de taux supplémentaires d’ici la fin de l’année, soit un taux terminal médian de 5,625 %, contre 5,125 % en mars dernier.

Ce stratagème ambitionne de « tenir en haleine » les marchés en tentant d’effacer leurs anticipations de baisses de taux, afin de mieux ancrer le mantra « plus haut pour plus longtemps ». L’institution s’offre ici une respiration, afin d’évaluer les répercussions des hausses de taux passées (5 % en un peu plus d’un an) mais aussi l’impact du stress bancaire sur le système financier. Les attentes du marché sont désormais orientées vers une reprise des relèvements de taux dès le mois de juillet. Toute déviation à ce scénario serait ainsi mal interprétée, et entacherait à nouveau la crédibilité de l'institution. Le risque étant que cela soit finalement considéré comme une pause. Cette stratégie se révèlerait alors contre-productive, en particulier si le stress bancaire s’envenime. Alors, pourquoi ne pas avoir augmenté les taux en juin ? Le mystère reste entier.

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