Ecofi - Analyse de marché. L’heur de la pause

04/04/2023 - source : Patrimoine 24

Nous avons assisté, cette semaine, à un début de retour au calme sur les marchés financiers, avec un recul des craintes sur le secteur bancaire, un rebond du secteur bancaire et immobilier. Les inquiétudes ne sont pas toutes levées, notamment du côté des banques régionales américaines, mais les marchés se refocalisent sur les fondamentaux : inflation, croissance, dette.

Olivier GUILLOU minOlivier GUILLOU, Directeur de la gestionLes banquiers centraux n’ont pas manqué d’insister sur le sujet, considérant que des hausses de taux restaient nécessaires pour lutter contre l’inflation. Ces discours avaient le mérite de recentrer l’attention sur cette priorité première et de continuer d’atténuer les préoccupations sur la liquidité bancaire.

Avec les chiffres d’inflation publiés cette semaine en Europe, la mission n’est pas terminée et la Banque centrale européenne (BCE) devrait s’obliger à garder le cap du resserrement.

Même si l’inflation totale décroit (effet énergie), l’inflation cœur reste élevée. Ainsi, l’inflation totale européenne est descendue de 1,6 point, à 6,9 % (-0,7 point, à 6,6 %, en France et -1,5 point, à 7,8 %, en Allemagne) alors que l’inflation de base progressait légèrement de 5,6 %, à 5,7 % dans les premières estimations de mars.

Aux Etats-Unis, la pression des prix diminue également : le déflateur de base est sorti à 4,6 % contre 4,7 % le mois précédent. Les prix de l’immobilier (Case-Shiller) continuent à décroître depuis juillet 2022. La Fed devrait s’en accommoder, mais se doit de rester encore vigilante pour assurer son objectif de reflux d’inflation tout en gérant le secteur financier.

En Europe, du côté des bonnes surprises, l’IFO, indicateur de climat des affaires allemand, est sorti en hausse, démontrant une nouvelle fois la bonne résistance de l’activité outre-Rhin durant l’hiver. C’était il y a encore quelques mois l’une des principales sources de fragilité en Europe. La réouverture de la Chine depuis le Covid a contribué à améliorer le contexte. Dans le même temps, des signes de ralentissement sont visibles un peu partout : les dépenses de consommation en France ont baissé de -0,8 %, tout comme l‘indice de confiance du consommateur et celui du climat des affaires. Les ventes au détail en Espagne et en Allemagne ont aussi reculé.

Aux Etats-Unis, la consommation personnelle réelle a diminué en février et sa révision à la baisse dans la contribution du Pib du 4ème trimestre 2022 a ramené la publication annualisée de ce dernier à 2,6 % contre 2,7 % précédemment. L’indice du Michigan, sur le sentiment du consommateur, diminue aussi à 62 en mars contre 63,4 en février.

Dans cet « intermezzo », le recul de l’aversion au risque s’est répercuté sur les taux de rendement des emprunts d’Etat qui ont bien remonté après la surréaction à la baisse des deux dernières semaines. Les échéances courtes ont le plus corrigé, recréant de l’inversion sur la courbe des taux.

De fait, l’euro a profité de la situation, repassant momentanément au-dessus de 1,09 avant de clôturer à 1,084 en fin de semaine. Le yen reperd du terrain.

Les marchés actions montent d’environ 4 % et retrouvent des couleurs, effaçant le parcours erratique affiché depuis la faillite de SVB, dépassant les niveaux de début mars.

La volatilité actions diminue conséquemment à 18,7 (indice VIX), alors même que la volatilité taux (indice MOVE) reste anormalement élevée. Cette divergence est à signaler, elle se résorbe généralement par une correction sur les marchés boursiers. 

Par Olivier GUILLOU, Directeur de la gestion

 

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