L’édition 2023 de l’Observatoire de la banque privée de Swiss Life Banque Privée-Opinion Way confirme les tendances de fond observées au cours de la décennie. Cette 8e édition a choisi de s’intéresser à l’impact de l’actualité sociale, politique et économique sur le comportement d’investissement des Français ainsi qu’aux leviers émotionnels de la prise de décision établissant des éléments de différenciation entre la population traditionnellement étudiée des hauts patrimoines, chefs d’entreprise et le grand public (population interrogée pour la première fois dans le cadre de l’Observatoire).
Principaux enseignements Des Français aisés optimistes, plus prudents et moins rationnels dans leurs investissementsLe patrimoine des Français les plus aisés est resté stable ou a augmenté au cours des 12 derniers mois. Ils sont plus enclins à accroître ou à réallouer leur épargne que ne l’est le Grand Public (54% vs 29% pour le Grand Public).
La performance et le couple rendement risque sont les critères qui influencent le plus les Français aisés dans leurs choix de placements, contrairement au grand public. À noter que les Français les plus aisés ont une propension à la prudence plus forte que lors des éditions précédentes et supérieure à celle du Grand Public (76% déclarent que la conjoncture les rend plus prudents vs 68% pour le Grand Public).
On note un besoin accru d’information et de transparence quant à l’impact des placements réalisés sur l’économie réelle et en matière de RSE.
L’immobilier (49%), les actions (41%) et les fonds en euros (30%) restent les trois placements les plus prisés des Français aisés, quoiqu’en en baisse au profit d’autres produits comme les produits de défiscalisation (30%, +10%), obligations (19%, +9%) et cryptomonnaies (18%, +8%).
4 Français aisés sur 5 reconnaissent prendre en compte des critères émotionnels ou moins rationnels (intuition, expériences passées, instinct, confiance en soi) dans leurs choix de placements. Ainsi, 40% des Hauts patrimoines disent faire appel à leur « prudence naturelle », quand 40% des chefs d’entreprise mentionnent leur « intuition ou instinct », et même leur « confiance en eux » pour 45%.
Des attentes accrues qui challengent les banques privées
La perception des banques privées demeure bonne. Elles sont considérées comme exclusives, qualitatives et personnalisées. La confiance et la qualité de la relation avec le conseiller sont mises en avant.
L’écart perçu avec l’offre de service des banques de détail se réduit même s’il reste important.
Les clients sont plus exigeants et ne se contentent plus d’un service personnalisé ou de conseils patrimoniaux et fiscaux. Ils demandent plus de disponibilité, de suivi, de conseil et de proactivité.
La digitalisation devient un prérequis établi : 59% des clients de banque privées souhaitent que leur banque privée propose davantage d’outils, de services et d’accompagnement digitaux. Cette attente est partagée avec les clients bancaires Grand public.
La communication avec la banque privée via les réseaux sociaux reste un enjeu secondaire.
La conjoncture a un impact sur le comportement d’investissement des FrançaisCette année, l’Observatoire a choisi d’étudier plus particulièrement l’impact des évènements mondiaux et nationaux sur l’attitude des investisseurs représentatifs de trois populations : les Français aisés, les chefs d’entreprise et tous les Français (échantillon représentatif grand public).
Les réponses montrent que :
Les Français les plus aisés et les chefs d’entreprise se démarquent du Grand Public par un plus grand optimisme face à l’avenir. 70% des Français aisés sont optimistes pour l’avenir des entreprises françaises ainsi que pour leur propre avenir personnel et familial. Tous les publics sont néanmoins plutôt pessimistes face à l’évolution de l’économie française.
La hausse des taux et l’inflation sont les actualités ayant le plus influencé le Grand Public (resp. 59 et 65%) et les Français aisés (resp. 73 et 72%). Les autres actualités récentes, comme les faillites de certaines banques ou la guerre en Ukraine ont eu un effet plus modéré sur leur comportement. Les chefs d’entreprise ont été davantage sensibles au contexte économique, politique et social français que les autres populations.
La conjoncture a rendu l’ensemble des Français (76% des Français aisés) plus prudents dans leur comportement d’épargnant et leurs décisions d’investissements.
La conjoncture incite les Français les plus aisés comme les chefs d’entreprise à privilégier une approche long terme (71 et 72%) qui semble moins prioritaire pour le Grand Public (49%).
FOCUS chefs d’entreprise : une attitude différente de celles des Français
La conjoncture a affecté les chefs d’entreprise plus que n’importe quelle catégorie socio-professionnelle française. Elle les rend davantage prudents dans leurs décisions d’investissement ; mais également soucieux, pour plus de 60% d’entre eux, de la dimension RSE de leurs placements, notamment sur le plan environnemental.
L’appétence des chefs d’entreprise pour les placements risqués comme les cryptomonnaies est particulièrement remarquable cette année : 31% s’y montrent favorables, contre 18% et moins pour les autres catégories. Il s’agit de la différence la plus importante au sein des placements.
90% des chefs d’entreprise restent confiants dans l’avenir de l’entreprise qu’ils dirigent, bien que cette dernière ait été particulièrement impactée par la conjoncture.
Les chefs d’entreprise perçoivent le plus positivement les services proposés par leur banque privée, et notamment la capacité à proposer une aide au développement (optimisation fiscale, cession…). Au cours des 12 prochains mois, 58% des chefs d’entreprise envisagent de solliciter une banque privée pour les accompagner.
Réalisé en partenariat avec l’Institut Opinion Way, le sondage a été réalisé entre le 25 mai et le 7 juin 2023. L’enquête a été conduite auprès de :
- Un échantillon représentatif de 1026 français de plus de 18 ans
- 309 individus, échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, appartenant au TOP 5 foyers en termes de revenus nets (72 000 euros ou plus) et ayant un patrimoine financier de 100 000 euros = Les Français(es) aisé(e)s.
En complément, trois sur-échantillons ont été réalisés auprès de :
- Les client(e)s de Banques privées : 287 répondants
- Les client(e)s Hauts patrimoine financier (au moins 500 000 €) : 166 répondants
- Les chefs d’entreprise : 70 répondants.